Conversation 45598 - Les bijoux dans les textes bibliques
Bonjour,
Etudiante en bijouterie, je réalise une étude sur les bijoux dans la bible, après quelques recherches, voici quelques questions….
1) Juste avant la mort de Rachel, Jacob demande à ce que sa famille se sépare des Dieux étrangers, ils lui remettent tous les "Dieux étrangers qui étaient en leur possession et les anneaux qui étaient à leurs oreilles" (Genèse 35,4). Rachi commente ce verset en disant que les anneaux n'étaient pas de simples parures mais qu’ils constituaient des amulettes et talismans.
Dans Exode 32,2, Aaron demande au peuple de lui apporter les pendants d’oreille en or et c’est uniquement avec ces pendants d’oreille que le veau d’or sera construit. Or, le peuple possédait apparemment d’autres bijoux car lors de la construction du michkan ils offrent toutes sortes de bijoux (Exode 35,22), boucles, pendants, anneaux, colliers…
Pourquoi d’autres types de bijoux n’auraient-ils pas été utilisés pour le veau d’or ? Les pendants d’oreilles sont-ils toujours des amulettes ? Y’a t il une signification particulière au fait que ces bijoux se portent sur l’oreille (élément qui est aussi percé chez l’esclave qui ne veut pas être affranchi) ?
2) Que représentent les parties du corps sur lesquels sont portés les bijoux ?
- Les anneaux aux doigts/colliers autour du cour/diadème/bracelets seraient les symboles du pouvoir (anneau et collier qui sont donnés par Pharaon à Joseph, Diadème et Bracelet de Saül remis à David après sa mort), Pourquoi ces bijoux sont portés sur la tête, le bras et la main ? (ces parties du corps me rappellent également les endroits où sont placés les téfilins).
- Pourquoi le pectoral du grand-prêtre doit il être porté sur le cœur ?
- Enfin, Eliezer apporte deux bracelets et une boucle pour les narines à Rivka, y’a t il un lien entre ces bijoux portés aux bras et aux narines et le mariage ?
3) Savez-vous quels types d’ornement sont les « croissants » qui sont portés par les hommes et les chameaux dont on parle dans le verset (Juges, 8, 26). « Le poids de ces boucles d’or qu’il avait demandées fut de dix-sept cents sicles d’or, indépendamment des croissants, des pendants d’oreilles, des vêtements de pourpre que portaient les rois de Madian, et des colliers qui étaient au cou de leurs chameaux. »
Merci pour avoir lu cette longue question et pour votre réponse !
Judith
La Tora ne blâme pas le port de bijoux. Ce qu’elle réprouve, c’est leur utilisation à des fins d’idolâtrie.
Lors de l’épisode du veau d’or, ce sont des hommes qui ont enlevé les anneaux d’or qui étaient aux oreilles de leurs femmes et de leurs enfants (Chemoth 32, 2).
En revanche, lorsqu’il s’est agi de contribuer avec de l’or à l’édification du Tabernacle, ce sont les femmes qui ont marqué le plus de bonne volonté (Chemoth 35, 22 ; voir Ramban/Nahmanide ad loc.).
Je ne sache pas qu’il puisse exister un rapport particulier entre les pendants d’oreille et le serviteur qui refuse d’être affranchi, ni entre les bijoux portés sur la tête, sur le bras et sur la main, et les tefiline.
Les commentateurs classiques sont muets sur les raisons pour lesquelles le pectoral du grand-prêtre devait être porté sur le cœur.
L’anneau offert à Rébecca par Eliézèr (Berèchith 24, 22), d’un poids d’un d’un bèqa’, est une allusion, comme l’explique Rachi, aux chèqalim d’Israël, qui seront versés à raison d’un bèqa’ par tête (Chemoth 28, 26). De même les deux bracelets (tsemidim), étaient une allusion aux deux tables de la loi, qui étaient jumelées (metsoumadoth).
Quant aux colliers qui étaient aux cous des chameaux (Juges 8, 26), les commentateurs classiques n’en proposent aucune explication. Peut-être s’agissait-il de bijoux d’apparat.