Conversation 47963 - La perruque et le couvre chef pour une femme mariee

kerene
Samedi 11 juillet 2009 - 23:00

bonjour je voudrais comprendre un problème que pose la perruque a mon sens, je comprends qu'une femme doit se couvrir la tête selon notre loi à partir du moment qu'elle est mariée. Mais notre époque les perruques sont encore plus belles que les cheveux de la femme. On m'a répondu que la "vrai beauté de la femme était ses vrai cheveux mais quand même avec une perruque, la femme peut être beaucoup plus jolie. Ensuite je ne comprends pas pourquoi on dit que la femme doit se couvrir ses cheveux pour garder sa beauté seulement pour son mari, puisque quand elle est chez elle la femme par exemple ne se découvre pas la tête s'il ya ses enfants à la maison pour leur apprendre (et même s'il n'y avait pas d'enfant) donc je me demande de quoi on parle quand on dit réserver sa beauté pour son mari. Et en fin en plus de cela j'ai entendu une histoire qu'on raconte dans les livres de la femme dont même les murs de la salle de bains ne virent pas les cheveux mérita d'avoir que des fils cohanim gdolim. Je ne sais pas si c'est une image mais si une femme n'a pas n'on plu le droit de se découvrir la tête chez soi je ne vois pas quand elle le ferait. merci beaucoup d'avance , chavouatov

Rav Reouven Ouziel
Lundi 20 juillet 2009 - 08:26

1. Dans Ketouvot 72b il est dit qu'une femme qui sort la tête découverte a transgressé "la religion juive" ["dat yeoudite"], c.a.d. a transgressé une coutume juive. Et la gemara de s'étonner : se couvrir la tête n'est pas une coutume mais une halakha de la torah [="deorayta"]?! Répondes les sages: avec une kilta [=sorte de couvre-chef d'oseille] la tête n'est pas découverte mais elle a tout de même transgressé "la religion juive" et cela à condition que ce soit dans la rue, ou dans la cour où elle doit avoir au moins un couvre-chef minimal, car à la maison elle n'est pas obligée de se couvrir la tête [Rashi, Tossafot, Ritb"a ibid.; Tour et Shoulkhan Aroukh Even Ha'ezer chap.115 et commentaires]. Il y a donc deux niveaux: sans rien sur la tête il est interdit de sortir dans des endroits publics et si c'est un endroit "semi-public" elle peut se contenter d'un couvre-chef qui recouvre à peu près ses cheveux. Dans sa maison ou son jardin, elle n'est pas obligée de se couvrir la tête, car cette halakha dépend du niveau de tsniout, et des coutumes dans ce domaine, de la société ambiante [société religieuse, cela va sans dire]. De nos jours donc, une femme peut se contenter [bien que ce ne soit pas souhaitable] d'un couvre-chef approximatif, surtout à la maison [Igrot Moshé Even Ha'ezer vol.1 res.58 et res.114], pour remplir la condition d'agir avec tsniout [bien qu'il sera interdit de prier face à ses cheveux mal couverts, voir Berakhot 24a et Shoulkhan Aroukh chap.75 par.2].
2. Toutes les explications citées dans la question n'ont aucune valeur halakhique, et comme l'indique la gemara Yoma 47a qui rapporte la grande tsniout de Kim'hit qui ne dévoilée pas ses cheveux même seule dans sa maison et qui a vu ses enfants devenir grands prêtres: "Beaucoup d'autres l'ont essayé sans résultat", car il ne s'agit pas d'une halakha mais d'un niveau spirituel dont les conséquences positives dépendent de la ferveur de chaque femme.
3. Pour ce qui est des perruques, déjà le 'aroukh [contemporain de Rashi] en a parlé dans son livre [au mot "kelet"], et les décisionnaires des derniers générations en ont longuement discuté [voir par ex. Igrot Moshé Even Ha'ezer vol.2 res.12 et vol.4 res.100; Yabia Omer vol.5 res.5]. La conclusion est qu'une perruque est aussi un couvre-chef valable à condition qu'il n'amène pas au résultat inverse de manque de tsniout, de même qu'une robe ou un maquillage peut techniquement être "kasher" mais manquer totalement de pudeur.
La complexité des notions en jeu ne me permet pas de rentrer plus dans les détails, mais j'espère avoir un peu éclairci la question!