Conversation 49445 - Respect des parents et coutume rigoriste

marasine
Samedi 24 octobre 2009 - 23:00

Shalom
je sais que le respect du chabat passe avant celui des parents mais par exemple si mes parents sont tres religieux mais me demande pour leur eviter de la fatigue de faire quelque chose de plus ou moins interdit chabat? Pour etre plus claire voici l'exemple en question:
ma mere qui est tres souvent fatiguee erev chabat m'a demandé de lui apporter des medicaments (elle a commence le traitemant avant chabat) mais il fallait que je dechire des ecritures pour les lui donner. donc je lui ai donné la boite et elle s est servi toute seule.
Mais est ce que par respect pour les parents il vaut mieux que leur enfants prennent sur eux des pechés (meme si celui si en l'occurence est minime puisqu il y a makhloket quant aux ecritures qu il est vraiment interdit de dechirer chabat) en empechant les parents de les commetre ou c'est plutot chacun pour soi?

Rav Reouven Ouziel
Lundi 2 novembre 2009 - 03:24

Tout d'abord, une petite correction: il n'y a pas dans le judaïsme de "chacun pour soi". Tout juif a une responsabilité collective, "kol israel arevim zé bazé", et doit dans chacun de ses actes prendre en compte qu'il engage tout le peuple d'Israël et le représente.

Dans le cas qui nous occupe, le débat porte sur la limite de l'obligation de respecter et d'obéir à ses parents. Le principe est que si l'ordre de son père contredit une mitzva comme de transgresser le shabbat pour honorer son père, le fils ne l'écoutera pas, car "vous tous êtes astreint à me respecter" [Yebamot 5b; Shoul'han 'Aroukh Yore De'a chap.240 par.15].

Mais il y a discussion quant à la limite du respect de Dieu face au respect des parents. Est-ce-que c'est seulement s'il faut annuler une mitzva qu'il n'obéira pas? Auquel cas, s'il lui demande p. ex. de ne pas aller à un cours de torah et d'étudier seul à la maison, il devra obéir.
Ou si dans tout cas où le respect de Dieu est en jeu, le fils cessera d'obéir et donc il sera préférable qu'il aye étudier en groupe ["berov 'am hadrat melekh"] plutôt que seul?

De même, dans notre cas où le respect de sa mère l'amène à faire le shabbat un acte sur lequel il y a discussion entre les décisionnaires, et le fils avait l'habitude d'agir comme l'opinion la plus stricte, doit-il abandonner sa 'houmra et aider sa mère, ou le respect de Dieu passant aussi par cette 'houmra, il ne lui obéira pas?

Il semble bien que ce soit la deuxième opinion qui est été acceptée par les poskim, et vous devrez trouver un moyen d'aider votre mère sans annuler aucune habitude issue de votre volonté de respecter Dieu le mieux possible [Har Zvi Yore De'a res.199; 'Haim Chaal vol.1 res.5; Divrei Yatsiv Yore De'a res.125].

(Dans l'exemple d'une plaquette de médicaments, s'il est possible, même si c'est difficile, de sortir le médicament sans déchirer les lettres imprimées sur la plaquette, il sera permis de les sortir même si finalement il a déchiré les lettres, car cela est considéré comme "davar cheeno mitkavene" qui est unanimement permis et pas "psik reicha" sur lequel il y a divergence d'opinion. Voir Shoul'han 'Aroukh chap.340 par.3 et Shoul'han 'Aroukh chap.337 par.1)