Conversation 5086 - Jouer de la musique durant le omer

Anonyme
Vendredi 7 mars 2003 - 23:00

shalom,
je voudrais savoir s'il est permis de jouer d'un instrument de musique pendant la periode du Omer .
merci d'avance

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 23 mars 2003 - 23:00

On n'a en principe même pas le droit d'écouter la musique à la radio ou un disque, même s'il s'agit de musique juive religieuse (hazanout, chants hassidiques, baqachoth, etc.), sauf s'il s'agit d'une séoudath mitzva (brit mila, bar mitzva, rachat du premier né) auquel cas ce type de chant est permis même accompagné d'instruments de musique.

Anonyme
Lundi 24 mars 2003 - 23:00

Bonjour,

Suite a la question sur la musique pendant le Omer, j'aimerais demander ou cet interdit figure-t-il.
En effet, ds le Yalkout Yossef, il renvoie a un contemporain!(Le igrot Moshe)....
Ainsi, ma question devient: a quelle epoque cet interdit est il apparu? Chez qui? Et, pourquoi si tardivement?

Kol touv.

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 26 mars 2003 - 23:00

Vous prenez le problème à l'envers. Nous avons une règle à la fois de méthode et de principe selon lequel nous n'avons pas le pouvoir d'interdire ce que les Anciens n'ont pas prohibé. Mais un interdit n'apparaît pas à la date où il est éventuellement mis par écrit ; il est mis par écrit explicitement lorsque, à cause de la durée de l'exil et l'éparpillement des communautés dû à la dispersion, la tradition risque d'en être oubliée.
En l'occurrence, depuis la destruction de la Maison d'Israël, c'est-à-dire de l'instance nationale dont le Temple de Jérusalem était le coeur et l'âme, la tendance était de prohiber toute musique toujours. Avec le temps, cet interdit a été allégé et on a toléré, sauf pendant les périodes où le deuil est plus présent, la musique de caractère "religieux" ayant pour objet et pour résultat de rapprocher l'homme de la Thora et pas seulement de lui procurer un plaisir profane. La société moderne, avec la débauche assourdissante des moyens audiovisuels, fer de lance de la société de consommation, qui promeuvent tout ce qui peut être source de revenus pour quelques-uns, pose un problème nouveau dans sa forme et son intensité, mais pas dans son fond. Il fut un temps où la musique jouée avec des instruments n'était pas omniprésente mais seulement en des circonstances exceptionnelles. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La banalisation de la musique lui enlève donc son caractère exclusivement festif, ce qui contribue à l'allègement de l'interdiction. Mais elle la ne supprime pas pour les périodes où il nous est demandé d'avoir une conscience plus aiguë de notre deuil.

Et seuls ceux qui sont conscient du fait que quelque chose leur manque qui vaut la peine d'être pleuré peuvent aspirer à la fin de ce deuil et à la Délivrance.