Conversation 5494 - Maasser: les sources de l'obligation

Anonyme
Lundi 31 mars 2003 - 23:00

kvod arabanim chalom
j ai entendu d un rav competent que le maaser n etait pas une obligation mais un minhag fortement apprecie et n etait obligatoire qu en presence du beit hamikdach..bimeera beyamenou amen!
vous apportez apparement selon vos differentes reponses un avis different
pourrai je vous demander les sources
merci
tizkou la mitzwot

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 21 avril 2003 - 23:00

De quel ma'asser parlez-vous ?
Il y a le ma'asser sur les produits agricoles d'Eretz-Israel et il y a le ma'asser késafim sur les revenus financiers. C'est de ceux-ci que nous avons surtout parlé, exprimant d'ailleurs parfois des divergences sur certaines points.
Le ma'asser sur les produits agricoles est a priori une mitzva positive de la Thora liée à la fois à la sainteté intrinsèque d'Eretz Israel et à la présence du peuple d'Israël sur sa terre. Elle s'appliquait a priori à toutes les terres "consacrées" par Josué lors de l'entrée d'Israël sur sa terre sous sa conduite. Cette sainteté dite "première" fut interrompue lors de la destruction du royaume de Juda et de l'exil dit de Babylone.
Lorsque les Juifs sont revenus de Babel sous la conduite d'Ezra, celui-ci a consacré les terres sur lesquelles ils se sont installés.et cette sainteté dite "deuxième" dure à jamais. Puisque nous sommes à la veille du 7ème jour de Pessa'h lié à la traversée de la mer Rouge, je mentionnerai qu'on cite à ce propos le verset du Cantique de la mer : 'ad yaavor 'amékha Hachem 'ad ya'avor 'am zou qanita. "Jusqu'à ce que passe, Hachem, jusqu'à ce que passe ce peuple que Tu T'es acquis." Le premier "jusqu'à ce que passe" désigne la sainteté première et "jusqu'à ce que passe ... ce peuple que Tu T'es acquis" est la sainteté deuxième.
Mais du fait que la majorité des Juifs n'est pas montée avec Ezra mais est restée à Babel, les récoltes ne sont pas passibles du ma'asser par obligation de la Thora mais par obligation talmudique (midérabbanane).
[Soit dit en passant, ce n'est pas l'absence du Temple mais l'absence du peuple qui est soulignée ici comme cause de l'abaissement de la mitzva du rang de MidéOrayta au rang de Midérabbanane. Ezra a construit le Temple, mais on nous enseigne que de ce Temple la Présence divine était absente car la majorité du peuple était absente.]
Et bien que les Juifs sous Ezra ne se soient pas installés sur toutes les terres de la sainteté première et qu'Ezra n'ait pas consacré les terres où ils ne se sont pas installés, les Maîtres du Talmud ont aussi soumis à l'obligation des pré-lèvements (téroumoth) et de la dîme (ma'asseroth) les récoltes de la plupart des lieux consacrés par la sainteté première.

Pour récapituler : ce n'est pas un minhag mais une mitzva positive en principe "min haThora" mais de notre temps (depuis Ezra) "Midérabbanane" et non liée au Beit Hamiqdach mais à la présence de la majorité du peuple sur sa Terre.

Si ce que vous disiez portait sur ma'asser késsafim, reposez la question et je me ferai un plaisir de vous répondre.