Conversation 5848 - La tele francaise s'interesse au mikve

Anonyme
Mardi 15 avril 2003 - 23:00

Pessa'h commence ce soir, mais une ombre voile un peu ma joie. Sans doute trouverez-vous mon intervention inopportune en ce jour...

Hier soir, j'ai pu voir à la télévision française un reportage israëlien d'Anat Zuria sur les lois de pureté familiale. A travers le portrait de plusieurs femmes orthodoxes, la réalisatrice a choisi de montrer ce qui, selon elle, est traumatisant dans l'expérience du mikvé et dans les regles de séparation entre époux.
L'ambiance du reportage (musique et choix des mots) était sombre, étouffante, anxiogène, et la descente dans le mikvé était à l'image d'une "descente aux enfers". La vérification des femmes avant le mikvé était présentée comme un moment d'humiliation.
Une jeune femme comparait la nuit de noces à un viol, puisqu'elle reprochait à la halakha de ne pas l'avoir préparée en empêchant tout contact préalable avec son fiancé.

Bien sûr, le témoignage d'une mère de famille, très éprise de son époux, et
souffrant de rêgles anarchiques qui l'obligeaient à vivre de très longues périodes de nidah, ce témoignage m'a bouleversée.

Moi qui suis une jeune femme, qui n'ait pas encore eu à vivre le mikvé, je me sens triste devant une telle présentation de cette expérience intime, que j'associe à la renaissance plutôt qu'à la purification, au renouvellement physique et spirituel de la vie des époux plutôt qu'à la séparation.

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 16 avril 2003 - 23:00

Le film est dur a voir, mais la femme qui l'a realise n'a fait qu'exprime ses sentiments subjectifs par rapport a cette mitsva. Elle-meme par ailleurs observe cette mitsva comme il se doit.
Il est dommage que le film ait presente une femme qui a eu une tres mauvaise experience conjugale, et qui avait par ailleurs d'autres problemes, sans exprimer les moindres reserves.
La maniere que nous avons de ressentir telle ou telle experience depend souvent d'a priori avec lesquels nous l'abordons. Il est necessaire d'expliquer les tenants et les aboutissants de chaque mitsva; il est encore plus necessaire de developper l'amour de la Tora et des Mitsvoth dans leur ensemble. Quand on aime, tout est plus facile a supporter.
J'ai vu le film, et les professeurs (feminines) de notre Midracha l'ont vu avec nos eleves (jeunes filles de 18 a 23 ans). Une discussion a suivi cette projection. Elle n'ont pas eu de mal, malgre leur manque d'experience en la matiere, a remarquer que ce que certaines des femmes dans le film imputaient au loi de purete familiale, relevaient en fait d'autres problemes.
L'approche que vous presentez a la fin de votre temoignage (puisque vous ne posez aucune question) est prometteuse, et certainement plus saine que celle qui est exprimee dans le film.