Conversation 61802 - Pourim, c'est pour rire!

Daraz
Mardi 28 février 2012 - 23:00

Chers Amis
Pouvez vous m'expliquer la signification spirituel de "quand commence le mois de Adar on rajoute de la joie"
Merci

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Rav David Zenou
Mercredi 29 février 2012 - 03:00

Chalom,
C'est une bonne question. En effet, il faut savoir en quoi le mois d'Adar est différent des autres.
Deuxièmement, en quoi l'histoire de Pourim nous permet d'être joyeux.
La Guemara nous dit : "De même que quand rentre le mois d'Av on diminue la joie, ainsi quand rentre le mois d'Adar on augmente la simh'a."
On a ici une équivalence entre le mois d'Av et le mois d'Adar, et la raison pour laquelle on est joyeux en Adar est parce qu'on est triste en Av.
L'équivalence entre ces deux mois est quand même étonnante et devrait nous apprendre quelque chose.
Le 9 Av, il y a eu 5 choses comme le dit la Guemara Taanit 26: Il a été décrété au peuple Juif qu'il ne rentre pas en Israel, la destruction du 1er et 2ème Temples, l'assiègement de la ville de Beitar et Jerusalem a été labourée.
Donc on est triste. Et comme le Judaisme joue le jeu des extrêmes, il nous parle des 2 extrêmes : l'extrême de la tristesse et l'extrême de la joie. Alors en quoi Pourim est-il l'extrême de la joie ?
Le verset lui même montre l'extrême par définition de Pourim: dans le chapitre 9 de la Meguilat Esther, on dit "Dans les jours où les Juifs se sont reposés de la bataille avec leurs ennemis, ce mois s'est transformé pour eux de tristesse en joie et de deuil en Yom Tov pour en faire des jours de festins et de joie."
Bien qu'en général la joie peut être sans raisons (contrairement à la tristesse), dans la Torah, la joie aussi doit être avec des raisons. D'ailleurs, le Rambam (Maimonide) , dans les lois de Soucot, nous prévient que pas n'importe qui peut être joyeux au Bet Hamikdash, seuls ceux qui savent pourquoi, le sont.
Alors pourquoi sommes-nous joyeux à Pourim ?
Dans toutes les fêtes juives, on dit le Halel (Pessah', Chavouot, Soucot, Hanouca, Yom Haatsmaout, Roch H'odech). Et a Pourim on ne dit pas le Halel. Pourquoi donc?
La Guemara nous apprend que la Meguila c'est son Halel.
En quoi la Meguila est-elle un Halel? La plus grande louange envers Hashem consiste à montrer qu'on sait qu'il est là, même quand on ne le voit pas de manière apparente. C'est ce que nous voyons à travers la Meguila où la délivrance survient apparamment sans Intervention Divine. Le Nom de D. n'est pas écrit une seule fois dans la Meguila, donc on a lieu de croire qu'Il n'était pas là, alors qu'Il est derrière tout le rouage de l'histoire.
La Meguila nous apprend que même le peuple juif est en exil (et Pourim est le début de l'exil jusqu'à aujourd'hui) , D. est derrière nous mais de manière cachée, un peu comme une mère qui envoie son enfant jouer dehors, l'enfant se croit seul mais la mère regarde constamment par la fenêtre et est prête à intervenir dès qu'il tombe.
Il est dit dans le Lévitique (26,44) après les malédictions dues au comportement du peuple Juif que "Même en pays ennemi, Je ne serai pas repoussé par eux, pour les faire périr et briser l'alliance que J'ai avec eux car Je suis l'Eternel leur D. et Je me souviens de la première alliance quand Je les ai sortis d'Egypte aux yeux des peuples pour être leur D."
On apprend que même en Exil, D. est toujours là même si on ne le voit pas.
A Pourim, on boit un petit peu pour faciliter cette compréhension.

H.D.