Conversation 6284 - Un peu? beaucoup? a la folie?

Anonyme
Dimanche 4 mai 2003 - 23:00

comment sait qu'on aime vraiment ?
j'insiste mais c'est important merci

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 7 mai 2003 - 23:00

J'imagine qu'une réponse possible serait que quand on aime vraiment, la question ne se pose même pas. Mais, en même temps, je me dis que ça doit être différent pour chacun, ou pour le dire autrement, que tout le monde ne réagit pas de la même manière à la "maladie d'amour" qui est sans doute l'une des plus saine qui soit.
Notre psychologie sociale est encore assez affectée par le romantisme du 19ème siècle qui a privilégié l'amour malheureux ou l'amour interdit et forgé un certain nombre de stéréotypes renforcés entre-temps par Hollywood and co.
Si la compagnie de quelqu'un nous est agréable et que son absence nous pèse, si chaque fois qu'une idée nous vient on veut la partager, que l'on imagine à quoi pourraient ressembler des enfants qui auraient ses yeux ou son sourire - liste non exhaustive, loin de là - je pense qu'on est sur la bonne voie d'un amour qui ne soit pas une amourette qui passait par là... et sur lequel une relation solide peut être bâtie.

Anonyme
Mercredi 18 juin 2003 - 23:00

Bonjour,

j'aimerai vous poser une question en rapport avec la 6284 à laquelle vous avez répondu :
Si l'on est aimé mais qu'on ne ressent rien de ce que vous énoncez pour son conjoint, après plusieurs mois de relation, doit-on immanquablement le quitter ou y'a-t-il des choses à faire pour se motiver à avoir des sentiments ?
merci d'avance

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 22 juin 2003 - 23:00

C'est une question très personnelle et qui ne relève pas directement des conseils halakhiques ou traditionnels. Cela prend parfois plus longtemps et je pense qu'il ne faut pas prendre de décisions hâtives dans ce domaine. Si les relations sont aimables, voire affectueuses, qu'il règne une bonne entente, y compris physique, qu'on a le sentiment en tout cas de pouvoir se fier à son conjoint, de partager avec lui ses pensées et ses soucis, même intimes, il y a de fortes chances que l'évolution puisse être positive.
Si, au contraire, il y a trop de réticences, que l'on n'arrive pas à manifester à son conjoint autre chose qu'indifférence et manque de gentillesse dans les rapports les plus triviaux, il y a certainement un problème. Si le couple arrive à en parler, il y a encore une chance ; sinon, il est possible qu'une séparation puisse éviter que les choses n'empirent et finissent par se détériorer au point de rendre amère leur vie et celle de leurs enfants, s'il y en a.
Parfois, la présence d'enfants rapproche le couple, parfois non ; je ne crois pas qu'il y ait de règle sûre à ce sujet.
Y a-t-il des choses à faire pour se motiver à avoir des sentiments ? Certainement. Apprécier ses qualités et le lui montrer. Sans exagération et ostentation mais aussi sans trop se forcer. Si les relations intimes sont bonnes, elles peuvent aussi servir à mieux souder le couple ; vous pouvez l'aider à mieux vous satisfaire et rechercher aussi son propre bonheur. Tendresse et gentillesse peuvent déborder les seuls instants d'intimité pour rejaillir sur les autres domaines de la vie de couple. Lui fait probablement des efforts pour témoigner de son amour et il faut lui témoigner qu'on n'y est pas insensible. Un sourire suffit parfois pour cela. Un sourire illumine le visage et rayonne sur l'entourage.
Mais en vérité, il n'y a pas de recette. L'amour est une alchimie subtile, une fleur parfois timide à éclore et qui peut même alors rester discrète. Il faut savoir la cultiver. Puisse ce que j'ai dit peut vous y aider.