Conversation 71854 - Etudier c'est voler ?

Raphael424
Mardi 1 octobre 2013 - 23:00

Shalom rabbanim,

Je suis en train de lire "mihtav méeliyahou" du rav Dessler (zatsal) livre qui rapporte la majorité de ses conférences et des lettres envoyées à ses élèves

Et moi, comme si de rien était, en quelques années sdv il me sera possible d'intériorisé et/ou de comprendre sa Pensée, qu'il a mis toute une vie à acquérir en fournissant d'énormes efforts (surtout pendant la difficile période qu'était la shoah)

Donc étant donné que je ne suis pas un de ses élèves, n'ai pas était à ses conférences et que je ne suis pas au courant d'une quelconque permission de publication destiné au grand public :

Est ce considéré comme du vol, plus précisément un "vol de connaissance" ?

Il est vrai, je pense, que citer dans un cours le rav dessler ou n'importe qu'elle autre grand rav serai un formidable "cavod harav" et par extension kiddouch Hachem

Mais je croyais qu'il ne faut jamais faire de mitsva dans le dos d'une avera ?! ( si vous voyez ce que je veux dire)

Merci beaucoup par avance au rav voulant bien me repondre

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Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 3 octobre 2013 - 02:09

Et pour qui croyez-vous donc que ce livre a été mis par écrit ?
Et tous les autres livres de maîtres qui depuis 2000 ans et plus s'entassent dans nos bibliothèques et dont nous nous efforçons de nourrir le tissu de notre être ?
Ce qui serait cu vol, ce serait de citer son enseignement comme si cela venait de vous ; alors ça, vraiment, ce serait du vol. Mais dans la mesure où vous le citez et lui donnez le crédit de son enseignement, vous rendez celui-ci vivant et fécondant pour ceux qui vous entendent et si vous faites cela, puissent-ils être nombreux.

Raphael424
Mercredi 9 octobre 2013 - 23:00

Suite 71854

Cher Rav Simsovic

Je suis très heureux de pouvoir bénéficier de vos réponses sur le site

Oui bien sur je sais que ces livres nous sont destinés
Mais ce n'est pas là ou je voulais en venir ( désolé je me suis mal exprimé)

Quand j'évoquais dans ma précédente réponse "ne pas faire de mitsva dans le dos d'une avera" je pesais mes mots; même si cette avera est extrêmement subtile

En effet si je réfléchi bien le rav dessler z"l voulait certainement faire tout pour diffuser la Thora.
Mais cela dit il nous a quitté et donc ce n'est pas de sa propre initiative qu'il a publié ses oeuvre.
Bien sur que si on lui aurait demandé il aurait accepté de bon coeur. Mais rien que le faite de "prendre" sans demander relève pour moi d'un aspect de "voler"

Et donc même si je le rendrais vivant et fécondant en précisant qu'il s'agit d'un de ses enseignements, si je remonte au point de départ, le motif de publication n'est pas pur à 100%
Et ça, je ne pense pas que le Rav aurait apprécié

C'est pour ça que je me sens un peu coupable allant même jusqu'à dire qu'il s'agit d'un "vol de connaissance"

Je vous serais très reconnaissant si vous pouvez corrigés mes fautes éventuelles

Ps : je précise que ce que je viens d'écrire m'a été inspiré de ce que j'ai lu dans "mihtav meeliayou" du rav dessler : en espérant lui avoir fait kavod

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Rav Elyakim Simsovic
Lundi 9 décembre 2013 - 03:01

Je me contenterai de dire que la Thora nous fait obligation d'écrire les hidouchim et traite celui qui ne le fait pas de voleur car il dérobe les enseignements de Thora qui comme tels appartiennent à tout Israël et l'"auteur" n'en est que le dépositaire et l'émissaire.

La plupart des grands maîtres de la Thora ont toujours confié à leurs fils et disciples la tâche de publier leurs enseignements, écrits et oraux. Ce n'est qu'avec leur disparition que ceux-ci acquièrent - si je puis dire - leur statut d'achèvement, dans l'état même où ils sont.

Je suis loin d'être insensible à l'argument de mitzva habaa beavéra qu vous évoquez.
Mon maître le rav Rottenberg זצ"ל qui était un grand baal moussar avait une manière tout à lui d'y faire allusion. Le sentiment qui m'en est resté est que cela est dû la plupart du temps à une conduite où les attitudes de piété cachent en fait un grave défaut d'orgueil et de mépris d'autrui. Je ne crois pas que ceux qui se sont voués à publier les oeuvres de leurs maîtres puissent être soupçonnés d'un tel travers.