Conversation 77567 - Le puzzle de la nechama

alaindentiste
Samedi 21 mars 2015 - 23:00

Bonjour

1/ Ou est ce écrit dans les textes sacrés que deux personnes qui se marient ont la MÊME nechama , qui se réunit le jour du mariage ? (dans le même texte il est écrit que Hachem sépare la nechama en deux à la naissance , pour la "recoller" le jour du mariage grâce à l'union de deux êtres )?

2/ est ce que ce concept est une métaphore ou bien est il a prendre au sens premier du terme ?

3/ est ce que si l'on se marie avec quelqun, on peut dire de facto que l'on s'est forcément marié avec sa moitié de nechama ?

Merci pour vos réponses sourcées.
Chavoua tov hodech tov Mazal tov

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Yossef Levran
Jeudi 9 avril 2015 - 09:06

Chalom,

Cette conception que le mariage entre un homme et sa femme est apparement prédestiné se trouve déja dans l'enseignement tu talmud "Quarante jours avant la création de l'embryon une voie annonce -la fille d'un tel pour un tel-" (Babli Sota 2a; Sanhedrin 22a). Le Zohar à repris ce principe et a ajouté le fait que l'homme et la femme font partie de la meme nechama (Idra zouta parashat Haazinou et autres).

Comme beucoup d'enseignements kabalistes, la compréhension au sens simple est dangereuse et va à l'encontre de principes de base. Il faut alors comprendre de façon plus aprofondi quel est le sens. Mais avant cela nous allons démonter en quoi il est impossible de prendre cet enseignement comme il est écrit:

A_ La Halaha stipule que bien qu'il est interdit de se marier pendant 'hol hamo'ed, on peut se fiancer de peur "qu'un autre le devance" (Mo'ed katan 18b) et si le mariage est prédestiné, il n'y a aucune crainte de ce genre.

B_ Maimonide dans son introduction au traité de Avot "Chmona prakim" (ed' I. Chilat p.203) expose un des principaux fondements du judaisme, le libre arbitre. L'homme est libre de fauter ou d'accomplir la volonté divine et le fat de penser qu'il peut y avoir un decret qui dicte l'acte de l'homme neutralise toute la foie dans la retribution. A ce propos, Le Rambam ramène qu'il y a des interdits d'union entre certains hommes et certaines femmes (par exemple une divorcée pour un cohen) et penser que le mariage est prédestiné voudrait dire que dans un cas d'une union interdite Dieu aurait decreté à l'homme de fauter. Cette conception va à l'encontre de la foie dans le libre arbitre que l'homme est libre dans ses actes.

Il faut alors comprendre quel est le sens profond de cet enseignement.
Le traité de Sota qui ramène cet enseignement se pose cette mene problematique (du libre arbitre) et arrive a la conclusion que cette "voie" n'annonce l'union que du "zivoug richon" (premier couple) et non celle du "zivoug cheni" (second couple). Il y a des commentateurs qui ont compris que la signification est que le premier mariage est prédestiné et que le remariage n'est pas prédestiné. Cette explication ne répond pas aux questions que nous avons exposé quant au libre arbitre par rapport au premier mariage.
Le rav Ashkenazi (Manitou) donne une autre intérprétation aux termes zivoug richon/cheni. Le zivoug richon est une utopie et le zivoug cheni est une réalité. C'est-à-dire que chacun a une ame qui correspond à une autre ame qui la completera de façon idéal. c'est le zivoug richon. Le pourcentage de chance que ces deux anes s'unissent est utopique et dans la réalité ne se produit que le zivoug cheni . Plus l'homme a de merites et connait sa propre ame, il choisira de se marier avec une ame qui se rapproche de plus en plus du zivoug richon. En résumé, l'homme est libre de se marier avec une ame qui lui corespond et est aussi libre de ne pas le faire.

Bivrakha.