Conversation 81356 - Fils de convertis

Sam947
Samedi 3 septembre 2016 - 23:00

Bonjour Rav,

Je souhaiterai qu'on m'explique si possible la halakha het hilkhot Issourei Bia chapitre 15 .

Il est question d'un homme converti qui a un enfant avec une femme converti . Cette enfant à le statut de converti et peut épouser un ou une mamzere.

J'aurai souhaité comprendre le Din et savoir pourquoi un enfant d'une converti ou d'un converti qui s'est marié avec un Israel est un Israel (la halakha d'après) mais pourquoi deux convertis alors l'enfant est guer .

Toda

Rav Samuel Elikan
Mardi 6 septembre 2016 - 03:50

Shalom,

Premièrement, il faut savoir que c'est un sujet à discussion et l'avis du Rambam n'est pas la seule (cf. Beit Yossef et Sh. Ar. EH 4,22).

Deuxièmement, plusieurs explications ont été données aux propos du Rambam (hil. Issourei Bia 15,8).

La première est que l'on suit le père, tel qu'on l'apprend du verset "lemishpeh'otam leveit avotam".
Tant que le père est converti, l'enfant l'est également, c'est son "yih'ouss" et il pourra donc se marier avec une "mamzeret". Et ce, jusqu'à ce que ce "yih'ouss" s'oublie, s'efface, ne se fasse plus ressentir (à l'opposé du Rosh qui parle de 10 générations).

Toutefois, cette explication est problématique, puisque le Rambam écrit lui même par la suite (hal. 9) que si un converti se marie avec une juive, l'enfant est considéré comme juif (et pas comme converti) !
Ce qui a poussé le Ran (au début du dernier chapitre de Kidoushin, rapporté par le TaZ EH 4, s.k. 23) à dire que les propos du Rambam ne sont pas compréhensibles !

Le Beit Shemouel (ad loc. s.k. 37) en conclue que le Rambam pense que la règle affirmant que le yih'ouss suit le père n'est vrai que si les deux parents sont nés juifs, sans quoi cela ne s'applique pas... (cf. encore l'opinion du Avnei Milouim à ce propos et l'explication qu'en donne le Rav Shah' dans Avi Ezri sur le Rambam, ad loc).

Le Sha'ar HaMeleh' (ad loc) et le H'azon Ish (EH 4, s.k. 7) pensent quant à eux que le source du Rambam est dans Yevamot 57a.
Ils semblent comprendre que la question ici est celle de la "communauté" à laquelle on appartient.
Si des convertis ne se marient qu'entre eux, ils créent par cela une communauté de convertis et ne s'intègrent pas totalement au Peuple Juif, bien qu'étant juifs.
Ainsi, ils conservent leur "statut juridique" particulier permettant de se marier avec une mamzeret.
Toutefois, si l'un des deux parents était né juif, ils ne feraient plus partie de cette "communauté" et s’intégreraient ainsi entièrement au Peuple Juif, de telle sorte que ce "statut juridique particulier" n'ait plus lieu d'être "transmis" à la génération suivante.

Cordialement,

Sam947
Lundi 5 septembre 2016 - 23:00

merci rav pour votre réponse,

Vous dites

"Le Beit Shemouel (ad loc. s.k. 37) en conclue que le Rambam pense que la règle affirmant que le yih'ouss suit le père n'est vrai que si les deux parents sont nés juifs, sans quoi cela ne s'applique pas... (cf. encore l'opinion du Avnei Milouim à ce propos et l'explication qu'en donne le Rav Shah' dans Avi Ezri sur le Rambam, ad loc)."

Je ne comprends pas ce que dit le Beit Shemouel ? Sûrement à cause du fait que j'ai pas forcément compris ce qu'est un "yihouss".

Quel est l'intérêt du yihouss si les deux parents sont juifs de naissance?

Je vous remercie

Rav Samuel Elikan
Mardi 6 septembre 2016 - 04:23

Shalom,

Avec plaisir.

"Yih'ouss" signifie "appartenance familiale".
C'est-à-dire à qui l'on est apparenté dans un cadre "législatif-religieux".

Il y a une règle qui dit que l'enfant est apparenté à la famille du père (le "yih'ouss suit le père").
L'intérêt de la chose est surtout pour savoir à quelle tribu l'on appartient (entre autres) ou pour fixer un statut "hilh'atico-légal" au niveau du statut familial. C'est ainsi que l'on ne peut être Kohen qui si notre père est Kohen. Par contre si ma mère était kohenet et mon père ne l'était pas, je ne le serais pas car le "yih'ouss" suit le père. Etc. etc.

Selon Rabbi Shemouel, rabbin de Fürth et décédé le 14 kislev 1706 dans son commentaire sur le Shoulh'an Arouh' Even HaEzer qui s'appelle "Beit Shemouel" (première éd. 1689 et deuxième éd. revue et corrigée par l'auteur en 1694) cette règle ne s'applique que si les deux parents sont juifs.

Cordialement,