Conversation 84884 - Se laver les mains avant le Kiddouch

Olivier I
Vendredi 1 mai 2020 - 12:32

Bonjour,

Nous suivons dans ma famille la coutume suivante, qui viendrait d'Alsace.

La famille se lave les mains puis retourne à table en silence pour le Kidouch.

Tous réunis autour de la table, nous récitons ensuite le Kidouch sur le vin, puis nous prenons le pain et récitons à la suite la Beraha pour Netilath et le Motsi.

Est-ce conforme à la HalaKha ?

Rav Samuel Elikan
Samedi 2 mai 2020 - 21:37

Shalom,

C'est effectivement un usage, principalement ashkénaze, très ancien (1), rapporté par de nombreux décisionnaires, qui eux-mêmes agissaient de la sorte (!) ; et encore pratiqué dans de nombreux endroits, même aujourd'hui (2).

Il n'y a donc aucune de raison d'arrêter un tel usage, si c'est votre usage familial, et ce, bien que plusieurs décisionnaires, a priori, s'y soient opposés (3) ; parce que c'est un usage conforme au texte de la guemara d'une part, et qu'il constitue une tradition ancienne d'autre part (et ce n'est pas quelque chose que l'on "annule" sans raison).

Cordialement,

 

Notes :

(1) cf. Rabbenou Tam rapporté dans les Tossafot sur Pessah'im 106b s.v. mekadesh ; Hagahot Maimoniot sur hil. Shabat, chap. 29, hal. 10, §60 ; Mordeh'ai sur Pessah'im, ad loc ; Rosh rapporté dans le Tour OH 271 ; Minhaguei Maharil (éd. Spitzer, Jérusalem, 1989) p. 203 ; Minhaguei R' Eizik Tirna (éd. Spitzer, Jérusalem, 1979), p. 21 en note ; Rema (dans son Darkei Moshé et sur le Sh. Ar.) OH 271, 12 ; cf. encore Rashba, resp. I, §188.

(2) cf. p. ex. Yalkout Minhaguim : MiMinhaguei Shivtei Israël (éd. par r' Asher Wasserteil), 2ème éd., Jérusalem, 1980, p. 12 ; cf. encore Ziv HaShabat du Rav Yehouda Dov Singer, 2ème éd. Jérusalem, 1977, p. 102 et le témoignage du prof. Itzh'ak Hildesheimer à ce sujet dans la revue HaMaayan n°233, Nissan 5780 (2020), p. 109-110 concernant l'usage de son grand-père le rav Azriel Hildesheimer de procéder à l'ablution rituelle avant le kidoush, et les propos du Rav Neuwirth à ce sujet qui justifie cet usage s'il est pratiqué par toute la famille (contrairement à ce qu'il écrit dans Shemirat Shabat Kehilh'ata (2è éd.), II, chap. 47, §26, a priori) ; ainsi que l'usage de ses enfants de faire de la sorte aujourd'hui.

(3) Tels le Taz (OH 271, s.k. 14), le Gaon de Vilna (ad loc.), Arouh' HaShoulh'an (id. §33) et le Mishna Beroura (ibid. s.k. 62).

cf. encore à ce propos - Kaf HaH'ayim (Sofer) ad loc. s.k. 78-79 et Yessodei Yeshouroun (Felder), t. III, p. 232-233.