Conversation 85260 - honte d'être convertie

MYRIAMSARAH
Dimanche 23 mai 2021 - 19:36

Bonjour à tous,

Je suis juive ashkénaze, plutôt yéké, chomeret chabbat ; c'est ainsi qu'on me connaît dans ma communauté que je fréquente depuis plus de trente ans. Je suis juive jusqu'au plus profond de moi, c'est une identité indissociable de mon être. J'aime être avec mon peuple, j'aime la Torah, l'étude et la pratique des mitsvot.

J'ai des amis juifs avec qui j'ai des discussions sur la halakha, ou l'hébreu ou le yiddish.

Mais voilà, quand on en vient à parler des souvenirs d'enfance ou des parents, il se produit un déchirement en moi : en effet, mes parents n'étaient pas juifs, et je me suis convertie vers l'âge de 25 ans, après un voyage en Israël, qui m'a tellement émerveillée que j'ai pensé : "Ton peuple sera mon peuple, ton D. sera mon dieu".

Cette réalité historique provoque en moi une sorte de schizophrénie dont je n'arrive pas à sortir, mais qui me tourmente beaucoup. Je mens à mes amis, par obligation, parce que cela ne leur vient pas à l'esprit que je ne suis pas née juive. Quelle est la vérité ?  je me suis toujours sentie juive, depuis mon enfance, où je voulais être "hébreu" ; mais mes parents ne l'étaient pas, et j'ai des souvenirs de petite fille élevée dans une école catholique.

Plus je suis intime avec les gens, plus c'est douloureux de mentir et d'inventer un nom, une généalogie, et plus c'est difficile de dire la vérité historique.

Bien sûr, je sais que la seule voie est de dire la réalité, mais quand, et comment ? Et, je sais que si je raconte ma vie, on me considèrera comme une convertie, ce que je ne me sens pas du tout être. Quand on parle de fidèles qui sont convertis, dans la communauté, je ne me sens pas du tout concernée.

J'ai 68 ans, ce qui signifie que j'ai vécu plus longtemps en tant que juive que non-juive.
Mon  mari, z"l, ne voulait pas que cela se sache (il avait honte pour lui ?).

Je ne sais pas comment parler à mes amis, j'ai peur de les perdre. Je sais que les convertis sont toujours considérés comme différents, même si, en théorie, il y a une parfaite égalité (sauf que je suis bat Sarah ou bat Avraham !)Je pense de ma vie que la seule chose que j'ai réussie est de devenir juive, la seule chose dont je puisse être fière, mais je ne peux pas en parler.
Mais parfois, quand je vais mal, je pense que je me suis peut-être trompée.

Quelle est la vérité ?

Dois-je voir un psy pour m'aider ? et quel genre ?
Merci d'avance pour vos réponses.

Rav S.D. Botshko
Dimanche 17 octobre 2021 - 19:46

vous n'avez pas besoin de raconter quoi que ce soit

vous êtes juive. point final