Gérer les lépreux - et le reste

mbrc
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ven 30/09/2016 - 23:00

Bonjour,

Les prêtres n'etaient-ils pas débordés par toutes le typologies des tâches qui leur incombaient dans le cadre de la gestion de la lèpre et assimilé lèpre. (Teigne).

Exemple :
Chaque individus qui avaient potentiellement contracte la lèpre, a examiner, a enfermer.

D'ailleurs où les enfermer t on ? Dans des maisons aménagées ? Les enfermés se faisaient ils eux mêmes leur repas ? Comment vivaient leur employeurs de cette séparation ? Comment se gerait leur remplacement au travail ?

De meme, gerer chaque objet avec des tâches de lèpre a traiter.

Chaque maison de lepre a visiter.

J'ai du mal à immaginer leur disponibilité pour leur propre famille.

Nathan Schwob
dim 23/10/2016 - 04:41

Les prêtres n'étaient-ils pas débordés … ?
C'est plutôt une question de gestion médicale que de Thora. Il faudrait savoir le nombre de Metzoraïm (traduit avec imprécision par lépreux) et le nombre de prêtres, calculer le rapport entre les deux chiffres, pondérés par le nombre de visites par semaine….
Il semblerait cependant qu'il n'y ait pas eu beaucoup de cas de Tsaraat (ibid. lèpre) au cours de l'histoire, la Bible nous raconte les cas suivants :
1) Moïse au buisson ardent (Chemot 4,6).
2) Miryam ayant parlé à propos de Moché (Bamidbar 12,10).
3) Les descendants de Yoav maudit par David après l'assassinat d'Avner (Samuel II,3,29).
4) Naaman le général du roi d'Aram (Rois II,5,1).
5) Gueh'azi le serviteur d'Élisha (Rois II,5,27).
6) Les quatre lépreux aux portes de Samarie (Rois II,7,3), que la tradition assimile à Gueh'azi et ses fils.
7) Le roi Azarya-Ouziya ayant voulu être prêtre (Rois II,15,5 et Chroniques II,26,19).

Pour le nombre de Cohanim (prêtres) nous avons un peu plus d'indications. Au retour de l'exil de Babylone (Ezra 2), ils étaient environ 2% de la population revenant d'exil, mais vu le nombre de Cohanim qui montent pour la Birkat Cohanim dans ma synagogue, il semble que la statistique se soit améliorée.
Le nombre de visites par semaines est indiqué dans le texte de la Thora : entre chaque visite du Cohen chez la personne soupçonnée d'être Metsora, il se passe une semaine, et le processus entier prend de deux à trois semaine, au bout desquelles la personne est déclarée pure ou impure. Pas trop difficile.
Il y a encore une autre raison qui porte à penser que la Tsaraat des personnes était probablement rare. C'est que cette maladie provient d'une défaillance spirituelle et se guérit par la techouva (repentir), avec l'aide du cohen en tant que maitre spirituel. (Voir Kol HaThora, Rabbin Elie Munk, Vayikra 13,2 p106). Or cette effet apparent de la Providence divine ne peut se déclarer que lorsque le niveau moral du peuple d'Israël le permet.
En ce qui concerne la Tsaraat des maisons, le Talmud (Sanhedrin 71a) rapporte une discussion quant à savoir si le cas s'est produit une fois dans l'histoire.
Le talmud (Arakhin 16a) décompte sept raisons pour s'attraper la Tsaraat : la médisance, le meurtre (Yoav), les faux serments (Gueh'azi), les interdits sexuels, l'orgueil (Azarya), le vol et l'avarice.

D'ailleurs où les enfermait-on ?
Le Metsora n'était pas enfermé mais mis à l'écart : à l'extérieur du camp durant le séjour dans le désert (Vayikra 13,25 et 14,3, Bamidbar 5,2 et 11,14), et en dehors des murailles des villes fortifiées. Dans les villes sans murailles, il pouvait circuler à condition de se couvrir et de prévenir qu'il est impur. (Maimonide, Lois sur l'impureté liée à la Tsaraat, 10,6-10).
Les quatre lépreux aux portes de Samarie se promenaient à leur gré.
Le roi Azarya habitat dans une maison appelée Beith HaHofchit, ce qui pourrait se traduire par euphémisme, la maison du mort, puisque le Metsora est considéré socialement comme mort. Le texte biblique indique bien qu'Azarya abandonna sa royauté et le Talmud de Jérusalem rajoute qu'il se fit une maison au cimetière, qui est par définition un endroit impur et se trouvait en dehors des murailles de Jérusalem.

Les enfermés se faisaient ils eux-mêmes leur repas ?
Sûrement, s'ils ne voulaient pas mourir de faim. Mais peut être leurs femmes les aidaient (ou l'inverse), car le Metsora avait le droit de vivre avec sa femme (Maimonide, Lois sur l'impureté liée à la Tsaraat, 10,6).

Comment vivaient leurs employeurs de cette séparation ?
Comme le royaume de Judée put continuer après Azarya, qui fut remplacé par son fils.

De même, gérer chaque objet :
Précision : il ne s'agit que des tissus de laine ou de lin, ou des objets en cuir (peau).