Circoncision d'enfant non-juif né par GPA

niniv
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dim 27/01/2019 - 16:52

Bonjour, 

Est il autorisé pour un mohel consistorial de pratiquer une brit sur un bébé garçon né par GPA, d'un père juif et d'une mère non juive ?

Si ce n'est pas autorisé, même sans brah'a ?

De plus, si la brit se fait par un rabbin libéral, est-il assour d'assister a cet événement pour un juif pratiquant ?

Merci 

Rav Samuel Elikan
jeu 07/02/2019 - 12:38

Shalom,

1. Pour le mohel consistorial, le mieux c'est qu'il voie avec le Consistoire et ses rabbins, auquel il est affilié, pour connaître leur avis.

2. De manière générale, pour un enfant né par GPA, il faut voir si la mère donneuse d'ovocyte (bien souvent la femme commanditaire, appelée également « mère intentionnelle ») est juive.
Cela a plusieurs retombées pratiques importantes.
Quoi qu'il en soit, dans ce cas, alors que la mère porteuse n'est pas juive, mais que les parents qui vont élever l'enfant sont juifs, on pratique d'habitude lors de la Brit Mila, à une conversion - c'est-à-dire que la Brit Mila est effectuée au nom d'une conversion, devant trois juges rabbiniques, passant plus tard par le mikveh et à sa majorité (13 ans) l'enfant devra accepter le joug des commandements.

3. Si ce n'est pas en vue d'une conversion et que la mère qui va élever l'enfant n'est pas juive, l'avis de la majorité des rabbins et c'est également la politique que suit le Grand-Rabbinat d'Israël est d'interdire au mohel de pratiquer une telle circoncision. (cf. à ce propos ici concernant les différents avis sur la question et leur source : https://cheela.org/conversation/76490/77754/ - la bénédiction n'est pas liée au fait que cela soit permis ou interdit).

4. Cela dépend s'il s'agit d'un enfant juif, comme dit, qui va être élevé dans une famille juive.
Si c'est le cas, on peut être moins transigeant et permettre d'y assister, à deux conditions, que l'on explicitera par la suite.
Toutefois, si assister à cette circoncision consiste à légitimer des mariages mixtes, il faudrait s'en éloigner le plus possible (cf. resp. BeMareh HaBazak, t. V).

Les deux conditions, évoquées plus haut, sont :

A. que le mohel soit circoncis (resp. H'atam Sofer, YD, §I), car s'il ne l'est pas, sa mila est invalide (idem s'il n'a pas fait la mila à ses propres enfants). 

B. que le mohel respecte shabat, au moins publiquement (resp. Iggrot Moshé YD II, §78 ; id. OH II, §33 ; resp. Minh'at Itzh'ak IV, §101).

C'est pourquoi la majorité des décisionnaires ne reconnaissent pas a priori les circoncisions effectuées par des réformés/libéraux ; d'ailleurs beaucoup d'entre eux, même a posteriori, ne les reconnaissent pas, parce que cette mouvance ne voit pas dans le respect de la loi juive une nécessité d'une part et ne requiert généralement pas des convertis adultes qu'ils se fassent circoncire d'autre part, ceux-ci pouvant devenir par la suit mohalim !

Cordialement,