Conversation 1201 - Prendre un malade à l'hôpital contre son gré

Anonyme
Samedi 17 août 2002 - 23:00

Quelqu'un qui est souffrant et veux mourir a la maison, ne veux pas aller a l'hopital se faire soigner, meme si il n'y a pas grands espoirs a t-on le droit de l'emmener a l'hopital (du moins il sera sous controle medical) contre sa volonte?

Rav David Zenou
Samedi 31 août 2002 - 23:00

Shalom,
Ceci est une question très délicate, il n'est pas possible de donner une réponse sans connaitre exactement tout les paramètres du malade, de la maladie, de l'ampleur des souffrances, des possibilitées de guérison proposé par l'hopital. Une réponse exacte sur le cas précis ne sera donner que par un rav étant sur place.

Je donnerais simplement certains principes général.
D'après la loi un malade peut refuser de se faire soigner, de meme le medecin n'est pas toujours obliger de soigner le malade.
D'après la halaha c'est l'inverse. Le malade n'a pas le droit de renoncer à se faire soigner pour la simple raison qu'il n'est pas propriétaire de son envelloppe corporelle, et le medecin ne peut pas refuser de soigner le malade s'il en est capable comme il est écrit 'tu ne restera pas inactif devant le sang de ton prochain'.
Il en ressort que théoriquement d'après la loi il est necessaire d'avoir l'accord du malade et d'après la halaha ce n'est pas une condition obigatoire.

Pratiquement, ceci n'est vrai que si les soins sont sure est qu'ils ne comporte pas de douleurs importante. Les décisionnaires parlent de laisser le choix au malade, si les chances d'améliorer son sort de façon importante ne sont pas élevées, et si les douleurs des opérations ainsi, que des médicaments à prendre sont trop élévé.
Disons pour etre clair, si le malade est en danger et l'opération est sure et n'est pas douloureuse, et si le fait d'obliger le malade ne lui porterra pas en soi préjudice, on lui fera l'opération contre son gré. (Igrot Moshé)

Evidement le cas dont vous parlez est a première vue assez incertain, il n'y à pas grand espoir comme vous dites et il souffre. Dans ce cas il est absolument necessaire de faire intervenir un rav sur place (de préférence ayant des notions concernant la maladie...) qui lui pourra trancher de façon adapté au cas.
(sources : Encyclopédie hihatique médicale, ereh askama midaat)

Anonyme
Jeudi 15 janvier 2004 - 23:00

Suite à la réponse donnée à la question 1201

Bonjour Rav Simsovic,

Le débat reste -il ouvert concernant les formes d'expression artistique telles que le chant dans le cadre d'opéras, oratorios etc...ou la réponse que vous m'avez donnée est -elle tranchée une fois pour toutes?

A-t-on également posé le problème de l'attirance qu'une femme pouvait avoir pour la voix d'un homme?
En effet, si un cantor est apprécié c'est qu'il provoque une attirance par sa voix , y compris sur les femmes.
Cet élément est-il négligé?Comment est-il apprécié?

Quant à moi, je trouverais assez injuste d'empêcher les femmes de s'exprimer par le chant alors que les hommes n'ont pas cette interdicition et qu'ils peuvent à loisir s'exprimer par son biais( hazanout etc...) , encore et encore le mythe de la femme tentatrice...
Je m'excuse pour ma position quelque peu négative, mais j'ai quand même le sentiment qu'il y a discrimination en la matière.

Merci pour avoir pris le temps de considérer ma question et de prendre le temps d'y répondre.

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 24 janvier 2004 - 23:00

En ce qui concerne le "cantor" que je préfère appeler hazan ou baal téfila, j'ai appris qu'il y avait une différence entre celui qui met la prière au service de sa voix et celui qui met sa voix au service de la prière.
Si la ferveur de la téfila est absente, il ne reste qu'une émotion esthétique vis à vis de laquelle - effet sensuel ou pas - nous avons les plus vives réserves.

C'est pourquoi aussi, bien qu'il y ait controverse, nous considérons généralement que le problème ne se pose pas lorsqu'il s'agit de prière ou de chants de louange, comme par exemple les zémiroth de chabbat.

Il est faux de dire que les femmes ne peuvent s'exprimer par le chant. Elles ne peuvent le faire en présence d'hommes. Il y a bien des concerts réservés aux femmes en Israël, et qui sont fort appréciés. Pour certains, écouter un enregistrement serait autorisé, certains ajoutent "lorsqu'on ne connaît pas la femme qui chante"...

Si le débat reste ouvert ? Entre qui et qui ? Avec moi, autant que vous voulez. Avec la halakha ? Elle, la pauvre, est plus limitée. Elle peut difficilement dire autre chose que ce que la Thora dit.

Pourquoi la femme a-t-elle plus le droit de se pâmer à entendre une voix d'homme que ce n'est permis à un homme entendant une voix de femme. Disons déjà que les conséquences physiologiques ne sont pas les mêmes.
Aucun mythe et aucune tentatrice : une réalité toute simple. En toute innocence, sans volonté aucune de nuire ou de séduire, la féminité de la femme et son chant et sa chevelure ne nous laissent pas insensibles et cette sensibilité-là qu'il s'agit de préserver.
Voyez ce qui se passe dans ce pauvre Occident qui ne sait plus à quelle perversité se vouer pour être encore un peu sexuellement ému. Les sites, excusez-moi, pornographiques, se disputent à qui mieux mieux celui qui sera le plus fielleux. Je ne peux ouvrir mon programme de courrier électronique sans recevoir un flot de propositions vantant tel produit destiné à modifier la morphologie masculine ou à améliorer les prouesses érotiques. Sans parler des sites destinés à exciter le voyeurisme.
Est-ce que cela vaut mieux que votre mythe ? Ne voyez-vous pas de quelle manière on en est arrivé là ? De quels glissements successifs, chacun en lui-même peut-être inoffensif, au nom de l'art, de la culture, de la liberté, du droit des gens à disposer d'eux-mêmes et du droit de la femme sur son corps, etc.
Alors on arrive au contraceptifs délivrables aux adolescents sans autorisation parentale et la pilule du lendemain, tout pour rendre possible un débridement sans restriction de la sensualité, sans éducation, sans morale, sans amour, sans engagement l'un pour l'autre, pour la simple satisfaction de l'envie du corps, comme on mange une glace ou un gateau. "elle mange et s'essuie la bouche et dit qu'ai-je fait de mal" disait déjà Salomon dans les Proverbes.
J'exagère ? J'établis des relations entre des choses qui n'ont rien à voir ? Le Monsieur très bien sous tout rapports qui prenait sous son aile la petite chanteuse d'opéra c'est juste moi qui ait inventé cela ? Ou bien n'est-ce qu'une invention de Jules Verne. Ou bien un mythe de la littérature française ?

Non, excusez-moi, je veux bien discuter de tout, mais les yeux ouverts. Tout ce qui est plaisant n'est pas nécessairement bon. Et si ars gratia artis, il n'est pas nécessaire d'avoir un spectateur ou un auditeur. Le pur plaisir de la performance suffit. Ah non ? Il faut un spectateur ou un auditeur ? Pourquoi ? Pour le plaisir non de chanter mais d'être entendue ? Narcisse ? Mmm... Il me semble que ça devient un peu trouble et mon trouble s'accroît. Qu'est-ce qui se passe vraiment dans ce chant-là qui ne se contente pas de Dieu pour témoin mais veut aussi l'oreille de l'homme ? Ah ! c'est qu'on n'est pas seule sur scène ! C'est qu'il faut de l'argent pour monter le spectacle et sans spectateurs, pas d'argent ?

Bon je vais pas continuer à faire la critique socioculturelle du monde occidental. J'ai juste voulu indiquer quelques prolongements en aval et en amont de ce problème que vous soulevez. Pour parler comme Platon - ou Socrate - le monde sera-t-il meilleur quand vous aurez chanté ? Vos concitoyens seront-ils plus justes, plus moraux, c'est-à-dire plus proches de la réalisation du projet de Dieu pour ce monde ?
Ceux qui ont faim et froid souffriront-ils moins de l'indiférence ?

Et ce que j'en dis, moi, vaut pour le ténor et pour la soprano, sans distinction ni dicrimination.
On ne peut pas artificiellement isoler un sujet et le traiter comme s'il était seul au monde, comme s'il n'avait ni conséquences ni influence. Et même s'il en résulte une certaine frustration (ah la belle langue que le français) ou une frustration certaine. Mon Dieu, oui, que j'aime entendre une femme chanter. Est-ce suffisant pour que je dise "mon Dieu, tu n'aurais pas dû me l'interdire ?"

Non, c'est vrai, ce n'est pas satisfaisant. Bien des questions restent posées. Mais pour tout dire, la tradition juive n'aime ni le cirque ni le théâtre. Ni les gladiateurs, ni les masques. Et si elle enjoint d'étudier à haute voix et avec mélodie, c'est qu'elle sait aussi l'effet de la voix et de la mélodie sur le corps et sur l'âme.