Conversation 21947 - Une vie toute tracee

okay
Mercredi 23 février 2005 - 23:00

Chalom,

La crainte de D'ieu correspond t-elle à l'idée que nous sommes tellement previsible par notre créateur que la vie nous mène la où D'ieu a décidé de nous mener.Notre seul libre arbitre correspond dans la crainte de ces chemins que nous suivrons et elle seule peut influer sur la décision divine de changer le cours de notre vie ?

Que cela soit exact ou non ,votre réponse à la question "le pouvoir des patriaches" m'aura permis de considerablement avancer dans mon limoud.
merci vraiment beaucoup

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 3 mars 2005 - 23:00

Je voudrais corriger votre formule : Dieu nous mène par le chemin que NOUS avons choisi.
Comprenez bien que si Dieu nous juge, ce serait une injustice formidable que nous soyons sanctionnés pour ce qu'Il nous aurait fait faire !

Non, la crainte - et il y en a de diverses formes et niveau - c'est notre attitude à l'égard du devoir être que nous impose notre présence en ce monde ; cela consiste au premier chef à prendre la vie au sérieux.

okay
Jeudi 3 mars 2005 - 23:00

au sujet de la reponse 21947 "une vie toute tracée"
C,halom Rav
Je n'ai pas bien compris le sens de votre premiere partie de réponse.En prenant une situation extrême:un Homme est malade
-Dieu place devant lui une situation dont il n'est pas responsable
-son choix va etre :soit d'accepter et d'avoir une attitude responsable face à cette situation,soit de la refuser.
-le vécu de sa vie sera different face à cette situation mais en terme d'évènement ,son chemin a été imposé par Dieu ,qui peut le juger sur l'attitude qu'il a adopté ?

Et dans cette exemple,l'Homme en question est libre de ses choix,ce qui est ,il me semble ,assez rare.Peu de personnes ,il me semble,arrivent à distinguer dans leur choix entre ce qui leur est imposé par leur culture,par leur éducation familiale et par leur personnalité.
L'interpretation deviendrait alors bien plus complexe ?

chabat chalom et merci

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 5 mars 2005 - 23:00

Là, c'est moi qui ne comprends pas. Pourquoi et en quoi, dans l'exemple que vous donnez, son chemin lui a-t-il été imposé ?
Admettons qu'il soit malade sans que sa responsabilité soit engagée dans la manière dont il a contracté la maladie. Il a maintenant le choix entre se soigner ou non. Sa décision lui appartient et il en rendra compte. Qu'est-ce qui lui est imposé ?

C'est au niveau de la volonté que la liberté se situe. Si les situations nous sont imposées, notre réponse dépend de nous. Et bien entendu, le jugement est juste ; c'est-à-dire que le Juge sait tenir compte des conditionnements de toute sorte dont vous avez cité quelques-uns.

okay
Samedi 5 mars 2005 - 23:00

Au sujet de "22123,une vie toute tracée"
Je pensais à une maladie qui aurait des consequences irremediables sur la direction de nos vies:par exemple :l'incapacité soudaine à enfanter ou plus extreme encore l'incapacité physique à avoir une activité donnée.
Je considère la justesse du jugement divin comme axiomatique et... impossible à appréhender (à mon niveau tout du moins)
De ces 2 points,j'etais arrivé à la conclusion qu'aujourd'hui,je peux avoir telle situation professionnelle,familiale,religieuse...je pouvais en remercier Dieu.Cependant l'utilisation de mes capacités m'avaient ete plus ou moins imposés par mon conditionnement.
Ma liberté se situerait donc dans :
1) mon effort de deconditionnement
2) ma capacité à utiliser ce peu de liberté qui en resulterait ,pour etre responsable face aux evenements de ma vie que j'aurais choisis ou surtout ceux dont j'aurais pris conscience ???

qu'en pensez vous??
Suis je sur la bonne route.... :-)

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 13 mars 2005 - 23:00

A ceci près que "ce peu de liberté" est la pleine et entière liberté de notre volonté. Nous ne décidons sans doute pas des situations qui se présentent à nous. Mes la manière dont nous y faisons face ne nous est pas imposée.
Franz Rosenzweig était atteint d'une maladie musculaire dégénérative. Totalement paralysé, privé de la parole, il ne lui restait plus que le contrôle de ses paupières. Et c'est par elles, par un système de signaux semblable au Morse, qu'il a dicté à sa femme le monument de pensée juive qu'est "L'Etoile de la rédemption".

Cela répond-il à la question ?