Conversation 35757 - Ne m'acquitte pas...

davidouh
Mardi 20 mars 2007 - 23:00

BONJOUR
est-ce que pour toutes les bénédictions, on peut se rendre quitte par quelqu un si il a l intention de m acquitter et que moi j ai l intention de m acquitter?cela marche t il pour toutes les Bérahots?
merci d avance!

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 10 avril 2007 - 11:51

Chalom

Il est possible pour certaines bénédictions de se rendre quitte en répondant "amen", alors que c'est impossible pour d'autres.
Voici les différents cas de figure:
1: Quand deux personnes mangent ensemble des aliments pour lesquelles il faut réciter la même bénédiction, il est possible qu'un dise la bénédiction pour les deux, et que le second réponde "amen". Pour que ceci soit valable, il faut que celui qui récite la bénédiction ait l'intention d'en rendre quitte le second, et que le second ait l'intention de s'en acquitter (Choulh'ane Aroukh O.H., 213, 1 et 2). Restriction qui fait dire à certains qu'aujourd'hui on n'a plus l'habitude de cette pratique, et que chacun récitera la bénédiction, par crainte qu'une de ces conditions ne soit pas remplie (voir par exemple le Michna Beroura).
2: Les bénédictions qui sont obligatoires, comme les bénédictions récitées avant d'accomplir une mitsva, ou comme celles de Kiddouche, par exemple, peuvent être récitées par une personne, et les autres se contenterons de répondre "amen".
3: Les bénédictions que nous appellerons facultatives, sommes celles récitées avant de manger un aliment (elles sont facultatives, parce qu'on pourrait ne pas manger cet aliment et ne pas avoir à réciter la bénédiction, alors que la bénédiction du Kiddouche, est elle incontournable) ne peuvent pas être récitées par un tiers, si ce dernier n'est pas lui-même tenu de la réciter, c'est-à-dire s'il ne mange pas lui-même.
La différence entre les bénédictions du second paragraphe et celles du troisième est à mes yeux très intéressante quant à sa signification. S'il s'agit d'une mitsva à accomplir, d'une bénédiction qu'il est obligatoire de réciter, on ne considère pas qu'il s'agit de l'affaire personnelle de la personne qui doit s'en acquitter. En tant que membre du peuple juif, je dois me sentir responsable de mon prochain. Nous sommes associés, je suis autant intéressé que lui à ce que chaque juif accomplisse ses devoirs religieux. Je peux donc réciter la bénédiction pour lui, et il répondra "amen".
Mais s'il s'agit d'une bénédiction facultative, cet argument n'est plus valable, et chacun devra réciter lui-même les bénédictions.