Conversation 47542 - La kippa chez les non-Juifs
Kvod harabbanim,
Encore merci pour votre travail formidable.
Ma question est la suivante : pourquoi insiste-t-on apparemment partout pour que les visiteurs non-Juifs se couvrent la tête d'un chapeau, voire mettent une kippa (objet spécifiquement juif) lorsqu'ils sont dans une synagogue, devant le Mur des Lamentations, etc., alors qu'ils ne sont liés en rien par les commandements sous-tendant, dans le judaïsme, le fait de se couvrir la tête ? Je veux dire qu'un non-Juif n'a à ma connaissance aucunement l'obligation de croire en un dieu unique créateur de l'Univers, etc., et encore moins en le D.ieu d'Israël. Par conséquent, "se couvrir la tête" (à plus forte raison, d'une "kippa juive") et tout ce que cela signifie peut _légitimement_ lui être totalement étranger. Dans ce contexte, n'est-il pas parfaitement abusif d'exiger de lui qu'il se couvre la tête, à plus forte raison d'une "kippa juive" ? L'argument du "respect" me semble bien court : on n'exige pas d'un Juif qu'il se signe en voyant un ecclésiastique catholique, par "respect", car cela ne veut rien dire pour un non baptisé ; idem, mutatis mutandi, pour se couvrir la tête (d'une kippa !) pour un non-Juif.
D'avance merci pour vos réflexions.
Il n’est interdit à personne, pas même à un non-Juif, de se montrer courtois.
Sur la 47542
Shalom Sterretje,
L'interdiction du blasphème et de l'idôlatrie faisant partie des lois noa'hides, on peut estimer qu'un non-Juif a l'obligation de croire au D. unique ou du moins de respecter cette notion.
A ma connaissance, on ne force pas les gens à mettre une "kippa juive" dans une synagogue ou au Kotel, mais à se couvrir la tête (peu importe avec quoi) en signe de respect d'un lieu saint du judaïsme.
De la même manière, un Juif doit enlever ses chaussures en entrant dans une mosquée.
C'est la règle de savoir-vivre que Rachi énonce sur Berechit XVIII, 8 : nous devons respecter les coutumes du lieu où on se trouve. C'est une règle présente aussi chez les non-Juifs (ex : proverbe anglais "In Rome, do as Romans do") et en général ils la comprennent très bien.
Je vous remercie de ces précisions, étant toutefois précisé que l’interdiction noahide du blasphème et de l’idolâtrie n'emporte pas obligation pour les non-Juifs de croire en une divinité unique ni de respecter cette notion.
Je n’en veux pour preuve que l’acceptation par le judaïsme de l’athéisme et de l’agnosticisme chez les Gentils.