Conversation 54411 - Je suis un Ashkenaze du Rav Ovadia

Kvod HaRabbanim,

L'obligation de suivre son minag s'impose clairement lorsqu'une controverse existe entre le Méhaber et le Rema dans le Sh. Aroukh, le Rema étant le représentant du minag ashkénaze.

Mais lorsqu'une discussion entre posskim apparaît au sujet d'une interprétation du méhaber lui-même, et qu'un possek ashkénaze tranche d'une manière et un possek sépharade d'une autre manière, y-a-t-il encore une obligation pour un ashkénaze de suivre le possek ashkénaze au nom de "minag avoténou", alors qu'il n'est plus question d'une différence de coutumes, mais de svarot différentes entre les posskim? Par exemple, si Rav O. Yossef tranche d'une manière en développant un binyan sur le méhaber et que le Shmirat Shabbat tranche d'une manière opposée en construisant un autre binyan sur cette même halakha du méhaber, un ashkénaze pourrait-il s'appuyer lékhathila sur le psak de Rav Ovadia Yossef (notamment si sa compréhension de la sougya s'accorde davantage au psak du RoY) ?

La question va dans le sens inverse bien entendu (un sépharade qui souhaiteriat s'appuyer sur Shmirat Shabbat ou autre lors d'une mahkoket posskim détachée de toute mahloket Méhaber/Rema).

Merci d'avance de me fournir -dans la mesure du possible- les références ou les svarot sur lesquelles se basent votre réponse.

suite à 54411

Je vous remercie pour votre réponse rapide, et également car vous confortez la hava mina de ma question.

Toutefois, j'ai posé cette question car il peut y a voir une hava mina contraire : les minagim sont en fin de compte la résultante de l'étendue d'un psak à une région (on est noeg comme, etc...). Donc si de nos jours tous les ashkénazim suivent leur possek, même si lui-même tranche comme il le fait par svara, il peut y avoir l'établissement d'un minag de fact.
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Aussi, si toutes les communautés ashkénazes suivent l'opinion des posskim ashkénazes plutôt que des sépharades, même si à la base il ne s'agit que d'une histoire de politique (comme cela est courant dans la société israélienne) il n'en reste pas moins qu'un minag est en train d'être adopté par la communauté ashkénaze. Un yahid peut-il alors se réveiller 30 ans ou 40 ans plus tard et décider de suivre le possek ashkénaze alors que depuis des dizaines d'années la communauté ashkénaze suivait les psakim des ashkénazim (même si encore une fois, la raison était politique) ?

Prenons un autre cas : si aux Etats-Unis depuis les années 60 toutes les communautés suivent le psak du Rav Feinstein sur un sujet et que 30 ou 40 ans plus tard le RoY tranche autrement. le yahid appartenant à la communauté américaine aurait-il le droit de suivre le pask du RoY ou bien le psak du rav Feinstein est-il devenu un "minag avotéinou" pour les communautés américaines ?

A mon avis en France (où les différences entre communautés n'en font pas des rivales) il est possible lékhathila pour un ashkénaze de suvre le Roy ou autre possek sépharade et vice-versa, mais cette question serait plutôt pour la société israélienne -particulièrement haredi- dans laquelle les différences entre ashkénazim et sépharadim se ressentent jusque dans les écoles (en effet si les uns refusent de mettre leurs enfant sdans les écoles des autres, on les imaginerait mal suivre leurs psakim).