Conversation 64530 - Barrières rabbiniques
Shalom je voulais savoir doit on etre daccord lorsque les sages mettent une haie de roses autour d'un commandement. Je mexplique exemple durant la Nidda le rapport est interdit mais il netait pas ecrit de ne pas se donner d'objet de main en main mais cest par peur que cela entraine dautres choses que les sages ont statue? Je ne remets pas cause mais souhaite comprendre si lon sait quon ira pas plus loin doit on considerer que cette precaution est une halakha pour soi ou non, je sais que plein d'histoires disent on demarre par ci par la mais si vous savez que vous ne le ferez pas. Je sais que l'ondoit suivre une halakha comme ci elle etait dictee par Hachem et quelle est reflechie, mais ca minterpelle. Merci de votre reponse shabat shalom
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Chalom,
Oui, c'est tout le principe d'un interdit rabbinique - on "etend" le champ d'application de l'interdiction de la Torah. Certaines actions, qui sont parfaitement admissibles du point de vue de la Torah, sont interdites par les rabbins parce que leur commission rapproche trop le croyant de l'acte reellement interdit par la Torah. Ce principe existe dans tous les domaines de la halakha : en matiere de cacheroute, par exemple, il est interdit de manger un melange de viande de poulet et de produit lacte, alors que le poulet n'est pas considere comme de la viande selon la Torah, afin d'eviter que l'on finisse par consommer un vrai melange viande / lait selon la Torah; dans les lois de chabbat, un espace ouvert ne possedant pas les caracteristiques du domaine public est neanmoins traite comme tel (karmelit), toujours de peur d'entrainer des confusions avec le domaine public (rechout ha-rabim) a proprement parler. Etc.
Dans tous ces cas, on pourrait poser votre question - quelqu'un qui est sur de jamais confondre la viande de poulet avec de la viande de boeuf a-t-il le droit d'ignorer l'interdit rabbinique et de manger un melange poulet / lait ? A-t-on le droit de porter dans un karmelit, si l'on est sur de ne jamais confondre avec un rechout harabbim ?
La reponse est negative, et l'interdit rabbinique demeure. Les histoires que l'on entend ici ou la sont sympathiques, mais la vraie raison est d'ordre simplement formel et systematique: l'application du decret rabbinique ne depend de la realisation particuliere de la crainte qui en est a la base; ou, si vous preferez, les Sages n'ont pas prevu de faire une telle distinction (lo ploug rabanan).
Maintenant, on pourrait poser une autre question, proche de la votre mais neanmoins distincte: l'interdit de nidda est un interdit d'ordre sexuel; ce qui est interdit par la Torah, c'est d'avoir des rapports sexuels interdits. Etendre rabbiniquement cette interdiction a tous les contacts physiques revient a dire que tout contact physique est forcement d'ordre sexuel. Mais cette perception des rapports entre les sexes est-elle fondee, surtout de nos jours ? Le contact physique entre epoux, par exemple, en temoignage de soutien emotionnel ou d'affection mais sans etre sexuel, n'existe-t-il pas dans la vie telle que nous la vivons ?
Et, si la reponse est positive et que l'on peut distinguer entre differents types de contacts physiques, cela pourrait-il justifier un traitement halakhique different?
Concretement, sur la base de la halakha telle qu'elle est pratiquee aujourd'hui, la reponse est negative, mais je trouve toute cette reflexion interessante, et la soumet a la sagacite de nos lecteurs ...
Q 64530:
Nous connaissons rarement toutes les raisons, souvent profondes ( parfois métaphysique et hors de l'entendement de nous autres " simples juifs") des "haies" de nos sages.
De plus , la tora nous ayant ordonné de suivre à la lettre les paroles des hakhamim , une transgression d'une parole de nos sages reviendrait à une transgression de la tora.
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Merci de votre reaction.
64530:
Un seul mot : bravo !
Je ne sais le nombre de discussions et de lettre échangés sur votre site et celui de vos confréres Techouvot (ou la discussion a été censuré en fin de compte :( ), en allant dans le sens de vos propos. Vous pouvez notamment lire les autres échanges que j'ai eu sous ce pseudo.
Cela fait un bien fou de se rendre compte qu'on est pas un extra-terrestre et que d'autres en arrivent a la meme conclusion que soi sur la dévoyance des rapports hommes/femmes qu'impliquent toutes ces régles de séparations, que ce soit dans le cadre du couple (reconforter son/sa conjoint(e) a la suite d'un deuil ou d'un événement triste meme si c'est la "mauvaise" période) que dans le cadre de la société occidentale (arreter de se tordre l'esprit lorsqu'une collégue nous tend la main)
Bravo pour votre courage et sachez que vous avez éclairé la journée d'un cheelanaute aujourd'hui !
Merci de vos compliments!