Conversation 67569 - Concentrons nous a bout de bras

chai
Mercredi 30 janvier 2013 - 23:00

Chalom,
Est-il permis à un séfarade de se pencher sur le bras durant nefilat apayim, si cela aide mieux à se concentrer?
Je pose cette question car j'ai lu que le zohar recommande de ne pas le faire, mais l'interdit - il dans tous les cas même si cela peut-aider a essayer d'avoir une concentration minimale?
Y a t-il des poskims qui l'autorise (voire le recommande)?
Kol Touv

Rav Samuel Elikan
Mardi 12 mars 2013 - 07:54

Shalom,
Au départ, on avait l'habitude de se prosterner complètement pour les supplications (T.B. Berah'ot 34b; Rambam, Lois de la prière 5,13-14). Pourtant, avec le temps de nombreux doutes (hilh'atiques) se sont posés (comme l'interdit de se prosterner sur un sol pierreux (T.B. Meguila 22b; Rema OH 131,8 et MB, id. lettre 40) et l'interdit pour un homme important de se prosterner être certain que sa prière soit acceptée comme celle de Josué (T.B. id.; Sh. Ar. OH 131, 8)).
Et le doute le plus important, historiquement, est celui causé par les propos du Zohar (Bamidbar 121a) qui affirment très clairement que lors de ce prosternement il faut avoir l'intention de "donner son âme à D'ieu", c'est-à-dire qu'un degré de ferveur très élevé est nécessaire, et alors, continue le Zohar, toutes ses fautes sont absolues. Toutefois, cette "réparation" (tikoun) nécessite une intention qui vient du plus profond du coeur et malheur à quiconque n'aurait pas l'intention requise. Et comme l'on a peur de ne pas bien se concentrer lors de la prononciation des mots, on évite de se prosterner.
Cependant, l'habitude des ashkénazes et une partie des sépharades (Sh. Ar. 131,1 et H'ida; Kaf Hah'ayim 131,31; dans le Sidour "Od Avinou H'ai", il est écrit que c'est l'usage de tous les juifs d'Afrique du Nord) est de faire un mouvement minimal rappelant cette prosternation: le fait de poser sa tête sur son bras.
En outre, les juifs qui suivent le Ben Ish H'ai (Ki Tissa, 13) évitent même de faire ce mouvement, et ce, à cause des propos du Zohar.

Maintenant, tout est une question d'habitude (minhag). Il est d'usage qu'on suive l'habitude de nos pères... Et cela dépend aussi de l'habitude du lieu où l'on prie (minhag hamakom).

Kol touv.