Conversation 79825 - Mon amie juive...

Benisty18
Jeudi 18 février 2016 - 23:00

Bonjour, j'ai une amie juive qui n'est pas religieuse et qui me dit qu'elle croit en une force supérieure mais pas en D.ieu. D'après elle les histoires comme Adam et Eve sont purement inventé, a t'elle raison? Elle se dit juive devant ses amis goy, fréquente un goy et en mangeant de la viande non cachère me dit que ce n'est pas grave car ses parents l'ont autorisé et que dans les dix commandements il est ecrit "respecte tes parents plus que D.ieu" elle parle de torah et de religion à tord et à travers. C'est ma meilleure amie mais elle s'énerve lorsque je la contredit. Je ne sais pas quoi faire, j'aimerais la pousser à aller sur le bon chemin, mais doucement et petit à petit. Merci d'avance.

--
Question envoyée via l'application iphone

Rav Samuel Elikan
Lundi 22 février 2016 - 04:33

Shalom,

1) Ne croit pas en Dieu: quelle différence entre une "Force Supérieure" et D'ieu si ce n'est la sémantique ?

2) Les histoires d'Adam et H'ava au Jardin dans l'Eden - peuvent être lues métaphoriquement (cf. Guide des Egarés I,1-2; Ralbag dans son comm. sur Bereshit 3; Rav Kook, "LiNevouh'ei HaDor", chap. 5; etc.).

3) Manger taref et fréquenter un non-juif : le fait de respecter les commandements n'est pas l'unique définition de l'identité juive. On peut être juif et fauter... L'un n'empêche pas l'autre malheureusement (ou heureusement ?).

4) Les parents ne peuvent pas autoriser un interdit de la Torah et il n'est pas marqué dans la Torah respecte tes parents plus que D'ieu !
La Torah dit qu'il faut les respecter (Shemot 20,12; Devarim 5,16) et les craindre (Vayikra 19,3), mais il n'est pas écrit qu'il faut les respecter ou les craindre plus que D'ieu ! D'ailleurs le verset dans Vayikra continue "et tu craindras ton Eternel", c'est dire !
Certes Rabbi Shimon Bar Yoh'ai affirme de manière allégorique que D'ieu "préfère l'honneur des parents au Sien" (TY Peah 1,5) mais cela ne veut absolument pas dire qu'on peut transgresser pour autant les commandements divins.
Le Talmud dans le traité de Kidoushin (32) dit même que si un parent demande de transgresser un usage, on n'a pas le droit de l'écouter. L'autorité des parents a une limite. Elle ne peut pas venir en contradiction avec la Parole Divine. Cet enseignement est fixé dans la halah'a (Shoulh'an Arouh' YD 240,15).
Le Rav Shabtai Kohen (1621-1662) dans son commentaire sur le Shoulh'an Arouh' (id. s.k. 17) écrit, selon le Talmud, que c'est parce que les parents sont également astreints à l'autorité de D'ieu et ne peuvent donc pas demander quelque chose qu'eux mêmes n'ont pas le droit de faire.

5) On peut parler de façon "inconsidérée" tout en restant respectueux et cela n'est pas problématique, mais dès que c'est irrespectueux, cela peut blesser certaines personnes et il faut donc faire attention.

6) Conseil : le mieux est de ne pas la contredire frontalement, cela ne sert à rien, mais d'essayer de comprendre ce qui la froisse, pourquoi elle est tellement "anti". Vous pouvez amicalement lui exprimer certains désaccords, mais dans le respect. Le plus important n'est pas "de la pousser à aller sur le bon chemin", mais d'être là pour elle, lui transmettre votre amour de D'ieu et des hommes, d'être sincère.

Bonne chance !
Cordialement,