Conversation 81610 - Les bénédictions d'avant le pain
Chalom rav,
Le vendredi soir nous avons l'habitude de faire des brakhot avant motsi.
A t on le droit de manger kazait, faire beraha aharona puis motsi ou alors ne doit on pas faire de Braha aharona ou alors doit on manger moins d'un kazait ?
Shalom,
Il s'agit d'une grande discussion entre les ah'aronim. Certains préconisent d'ailleurs pour éviter de se tromper de renoncer à cet usage qui engendre en plus des bénédictions qui ne sont pas nécessaires (berah'a she'eina tzrih'a) (cf. Sha'ar HaTzioun OH 176, lettre 9). Certains préconisent en outre d'attendre 15min - une demi heure entre "l'apéritif" et le repas, pour éviter tout doute (cf. H'ayei Adam 41,4).
Selon le Mishna Beroura (OH 176, s.k. 2) qui suit l'opinion du H'ayei Adam, il existe une différence entre les aliments et si on avait l'intention que ces derniers soient mangés pour nous mettre en appétit pour le repas ou non.
Je m'explique.
Si on mange de la viande, des pommes de terre, etc. qui sont des mets "massifs" que l'on a pour habitude de manger durant le repas, avant le repas afin d'en être rassasié, il faudra faire la berah'a ah'arona ; idem pour des gâteaux qui sont certainement définis comme "pat haba' bekissanin" (c'est-à-dire qui répondent à trois conditions : pâte sucrée, remplis/fourrés et un peu "dur"). Il est à noter qu'aujourd'hui une grande majorité des gâteaux ne répondent pas à ces conditions (cf. VeZot HaBerah'a 9,4, cf. cependant resp. Iggrot Moshé OH III, §33). Ainsi en est-il pour des fruits (et légumes éventuellement) ou autres aliments que l'on ne veut pas manger durant le repas et qui n'ont pas pour but d'ouvrir l'appétit, mais bien de constituer une "consommation" à part entière.
Si par contre on continue à les manger durant le repas ou que ce n'est que pour ouvrir l'appétit, on ne fera pas de bénédiction à la fin.
Si on veut éviter tout doute, on mangera une petite quantité (moins de kazait) et ainsi on ne sera pas astreint du tout à la "berah'a ah'arona" et même si on avait mangé plus, on ne dira pas la "berah'a ah'arona" à cause du doute (Yalkout Yossef OH 176,5-6).
Selon d'autres ah'aronim (cf. Piskei Teshouvot OH id, al. 1 et 2) - pour tous les gâteaux on fera berah'a ah'arona - avant le motzi ou le Birkat HaMazon en tout cas (c'est également l'avis du Rav Ben-Tzion Abba Shaoul dans son Or LeTzion et du rav Mordeh'ai Eliahou qui suit en cela le Ben Ish H'ai).
Pour les fruits et légumes - si ces derniers ne sont pas faits pour être mangés durant le repas - là aussi il faudra faire la berah'a... Donc, il vaut mieux manger plus que kazait pour ne pas entrer dans le doute et faire une berah'a ah'arona.
Il existe encore d'autres cas, plus complexes (si on change d'endroit au milieu, etc.) qui mériteraient d'être traités mais qui dépassent le cadre de la présente question.
Cordialement,