Conversation 85180 - Le suicide

m.a
Vendredi 19 février 2021 - 16:58

Shalom,

Pourquoi le suicide est il si grave ? Est il ainsi mieux de rester en dépression, être alcoolique ou pire ? 

Rav David Zenou
Mercredi 15 décembre 2021 - 10:57

Shalom,

En effet, le suicide est une action extreme et tres grave. Les textes de nos sages qui en parlent le montre bien et ce pour plusieurs raisons dont on va en citer quelques unes:

La Neshama (l'ame) et l'enveloppe du corps sont pretes par D... et nous n'avons pas le droit d'en faire ce que l'on veux, surtout d'y mettre un terme.

Se suicider est un cas particulier du meurtre, et la Torah nous interdis de tuer notre prochain.

La Torah est une Torah de vie et donc le suicide est l'extreme oppose de ce que la Torah demande. 

Nos sages ecrivent par exemple qu'une personne qui s'est suicide devrait etre enterre en dehors du carre habituel, ce qui montre bien la gravite de l'action. C'est pour cela que la Halaha nous pousse a chercher toutes les circonstances attenuante possible d'une maniere plus douce. Par exemple, une personne qui est tombe du 2e etage, quelqu'un qui n'est pas consciant de son acte la Halaha considerera qu'il n'a pas vraiment voulu se suicider. C'est a dire que la Halaha est consciente que les raions du suicide aveuglent la personne a faire le bon choix et donc ce n'est pas considere comme un vrai "suicide".

Il est important de savoir que les situations psychiatriaques difficiles peuvent pousser une personne a mettre fin a ses jours, ce qui est bien sur dramatique pour lui et sa famille. Pourtant, au niveau pratique cela ne correspond pas a un suicide, mais plutot par la consequence d'une maladie.

A titre indicatif, il faut differencier une action active par rapport a une situation passive comme une maladie incurrable en phase terminale qui procure une grande souffrance et le malade demande (en principe il le signera meme devant le medecin) de ne pas s'acharner a donner le traitement qui pourra lui rajouter encore quelques temps de vie. Cela en general est permis, bien sur il est bon d'en parler a une autorite rabinique. 

Il existe des cas particuliers ou il sera meme permis de faire une action active qui pourra mettre fin a ses jours. La halaha ne considere pas cela comme un suicide mais comme un don de soi, comme par exemple se mettre en danger pendant la guerre ou encore pour les 3 interdictions speciales: idolatrie, relations interdites et meurtre.

Le judaisme ne nous permet pas de soupeser la valeur de notre vie et a quel moment, si on peut dire, elle ne vaut plus la peine d'etre vecue, comme par exemple, quelqu'un d'alcolique, comme vous l'avez dis. On peut encore pousser le raisonnement jusqu'a l'absurde, comme une personne qui ne reussis pas dans sa vie, qui n'arrive pas a se marie, qui n'a pas d'enfant ou de bonne situation... Ce raisonnemet semble assez dangereux car il monaye la vie de maniere effarante.

J'espere avoir plus ou moins repondu a vos interrogations.

 

 

 

 

 

H.D