Conversation 89687 - Oh la tâche !

judyt
Jeudi 25 juillet 2024 - 08:55

Bonjour,

J'ai une question : mon fils d'un an a donné un coup de coude a son père sans le faire exprès et un peu de verre du kiddoush s'est renversé sur ses habits (du père). Mon mari me dit que c'est quelque chose de grave au niveau de la halah'a. Pouvez-vous m'en dire plus. Merci 

Rav Samuel Elikan
Jeudi 25 juillet 2024 - 09:16

Shalom,

Ce n'est absolument pas grave, et cela arrive couramment et est déjà arrivé à beaucoup de monde en faisant le kidoush/havdala...

Nos Sages nous enseignent ainsi (Talmud de Babylone, Érouvin 65a) :

Rabbi H'anina a dit : "Toute personne influencée par le vin a en elle de l'intelligence de son Créateur, comme il est dit 'Et l'Éternel respira l'agréable odeur' (Bereshit 8,21).

Rabbi H'iyya a dit : Toute personne qui reste maître de soi après avoir bu du vin possède l'intelligence des soixante-dix anciens, car le vin est représenté par soixante-dix lettres, et le secret est représenté par soixante-dix lettres. Le vin entre, le secret sort.

Rabbi H'anin a dit : Le vin n'a été créé que pour consoler les endeuillés et pour donner leur récompense aux méchants, comme il est dit 'Donnez de la liqueur forte à celui qui va périr, et du vin à ceux qui ont l'amertume dans l'âme' (Mishlei 31,6).

Rabbi H'anin(a) bar Pappa a dit : Quiconque n'a pas de vin versé dans sa maison comme de l'eau n'est pas béni, comme il est dit 'Il bénira ton pain et ton eau' (Shemot 23,25)... Et qu'est-ce que cela désigne ? ...si le vin est versé dans sa maison comme de l'eau, il y a bénédiction ; sinon, il n'y a pas de bénédiction.

Rabbi Ilaï a dit : Une personne est reconnue en trois choses : par sa coupe (kosso - c.-à-d. son rapport à la boisson), par sa bourse (kisso - c.-à-d. son rapport à l'argent), et par sa colère (ka'asso). Et certains disent : même par son rire".

 

Que signifie cet étrange enseignement selon lequel "quiconque n'a pas de vin versé dans sa maison comme de l'eau n'est pas béni" ?

Une des explications les plus connues est donnée par Rabbi David HaLevi Segal (XVIIe siècle, Pologne) dans son fameux Tourei Zahav (TaZ) sur le Shoulh'an Arouh' (Orah' H'ayim 276, s.k. 1) :

Et concernant l'interprétation principale de ce qu'ils disent, "toute maison où le vin n'est pas versé comme de l'eau", il ne me semble pas que les Sages aient ordonné de verser du vin, au contraire cela pourrait être interdit (si c'était fait volontairement, parce que c'est un vin de bénédiction)...

Il me semble que l'intention des Sages en disant "versé comme de l'eau" est la suivante : on peut se demander pourquoi ils ont utilisé le terme "versé" (passif) et non "où l'on verse" (actif).

Leur intention était donc de dire que personne ne devrait se fâcher chez lui, même si un dommage survient, comme si le vin était accidentellement versé par quelqu'un de la maison.

En effet, c'est dans la nature humaine de se mettre en colère à cause de cela.

Ainsi, ils disent que dans toute maison où le vin versé accidentellement n'est pas considéré comme de l'eau, mais au contraire cause de l'irritation, alors il n'y a pas de signe de bénédiction.

Comme il est dit dans le premier chapitre de Sota : toute maison où il y a de la colère est un signe de pauvreté, Dieu nous en préserve.

Bref, il n'y a non seulement aucun problème, mais en plus de cela, selon notre tradition si on voit dans ce vin versé accidentellement que "de l'eau" qui serait tombée, sans y donner une quelconque importance, cela amène la bénédiction dans notre foyer.

En vous souhaitant beaucoup de bénédiction dans votre foyer et beaucoup de vitalité à votre fils, jusqu'à 120 ans, dans la joie.

Cordialement,