Conversation 17757 - Coquilles dans la Thora
Shalom Rav,Rav,
pourriez-vous me lever un doute que j'entretiens encore après avoir lu un livre de Martin Buber (Moïse)?
Il écrit qu'à la fin de la bataille contre Amalek,Moshe proclame:"Fort bien, la main sur le trône,Y'!Il y aura une guerre entre YKVK et Amalek génération après génération" et émet l'idée que ce mot trône (kes) est bizzare à cet endroit et pourrait être dû à une erreur de l'imprimeur qui aurait confondu kaf et noun (nes=étendard,hampe,... est effectivement fort plausible dans cette situation).
L'imprimeur étant chrétien, les livres juifs originaux étant brûlés, n'est-il pas possible que des coquilles se soient glissées de la sorte au cours des siècles?
A un détail près : les sifré Thora sont écrits à la main par des scribes compétents, recensés et vérifiés ; nous n'avons pas attendu l'imprimerie et nous n'écrivons pas nos textes servant à la lecture liturgique d'après les versions imprimées.
Il reste quoi de la thèse ?
Par contre le midrash dit que ni le Nom (Y-ah) ni le trône (Kess) ne sont entiers tant que la guerre contre Amaleq n'est pas achevée. Et la formule comme telle est une formule de serment.
L'imagination de Buber lui fait perdre de vue l'existence du monde sefarade et plus loin encore de la Perse et de Babylone et du Yémen qui n'ont cessé d'avoir leurs propres livres. De plus, les chrétiens ne brûlaient pas la Thora mais le Talmud (et encore pas si systématiquement ça puisqu'ils en ont aussi été les premiers éditeurs)
Et il oublie ou ignore aussi la mémoire des hommes (un peu comme dans Fahrenheit 451). Bref, sauf son respect, Buber ne sait pas de quoi il parle.Il ne tient pas compte du commentaire de Rachi, bien antérieur à l'imprimerie et qu'il faudrait donc considérer comme apocryphe, (donc aussi le Rachi sur Psaumes 68:5). Idem pour les commentaires du Rashbam et de Nahmanide qui citent aussi le verset.
Il faudrait supposer aussi que la "coquille" ait été sciemment reportée dans le Talmud et que les développements de Bérakhot 58a, par exemple, aient été spécialement rédigés, 1000 ans après la clôture du Talmud, pour la justifier ! Vous ne trouvez pas que ça fait un peu beaucoup ?
Sans parler des dizaines d'occurrences dans le midrash rabba, midrash agada, tanhouma, midrash téhillim, etc.
Bref, en ce qui me concerne, l'affaire est entendue.
Suite à 17757,merci beaucoup,alphei alphaim toda (ou todot),vous me rassurez!
J'ajoute que si une visite sur cheela n'est jamais inutile sur le plan de l'étude,certains sont carrément fastes.Aujourd'hui en était un!
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