Conversation 17876 - Trois questions, trois!

kal
Samedi 3 juillet 2004 - 23:00

chavouah Tov, je voudrai poser trois questions :
1) entre Min'ha de Chabat et Arvit de Motsae Chabat on voit des jeunes qui jouent au basket ou au foot dans l'enceinte du centre communautaire. Est-ce autorisé ou non?
2) Avant la Havdalah le Choulan Harouk précise qu'il est autorisé de boire de l'eau.
Dans quel cas et s'agit-il de l'eau nature ou de toute boisson liquide.
3) Quant on s'aperçoit avoir prié sans kippa parce qu'elle est tombée sans s'en rendre compte, doit-on recommencer la téfila?
Cordial Chalom
Kal

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 24 juillet 2004 - 23:00

1. A priori cela n'est pas conseillé. Mais dans certains cas, l'alternative est pire.Il faut laisser aux responsables rabbiniques et communautaires le loisir de prendre les décisions qui s'imposent en fonction de leur connaissance des sensibilités locales.

2. Le texte du Choulh'ane Aroukh est très clair à ce sujet, et n'autorise que l'eau, à l'exception de tout autre liquide (O. H. 299, 1). La raison en est que l'on a l'habitude de ne pas manger alors que l'on se doit d'accomplir une mitsva. A la fin de Chabat, la première chose à faire est de réciter la Havdala, on ne mange donc pas avant. Boire de l'eau n'est pas considéré comme manger, boire d'autres boissons, si.

Mais il y a encore une autre coutume, qui a ses sources dans la mystique, qui consiste à ne pas boire d'eau des rivières depuis le coucher du soleil (Rema, 291, 2). Selon certaines opinions on peut boire l'eau du robinet (Michna Beroura 12; Yalkoute Yossef, 4/1; p. 423), selon d'autres non (Piskey Techouvot, 3, p. 71).

3. Le rav Moché Feinstein, qui a vécu aux Etats Unis au milieu du vingtième siècle écrit de manière assez virulente à ce sujet, dans un style peu habituel chez lui. Selon lui, puisque les non juifs prient tête nue, prier tête nue signifie les imiter. Même si cela s'est fait par inadvertance, il faudra refaire la prière (Igrot Moché, O. H. 4, 40). Il me semble que le Rav Feinstein réagit là à la Réforme, qui prônait dans beaucoup d'endroits de prier tête nue. C'est pourquoi il assimile ceci à une coutume idôlatre, et exige que la prière soit dire encore une fois.
Le Rav Ovadya Yossef, qui n'a pas eu à se mesurer à la Réforme avec une telle intensité est beaucoup plus nuancé et n'exige pas que l'on refasse la prière (Yabya Omer, 6, O.H., 16, 6).
Entre ces deux opinions, il me semble qu'il faut choisir celle du Rav Ovadya Yossef, pour deux raisons halakhiques.
En cas de doute s'il faut réciter une bénédiction, on ne la récitera pas, de crainte de prononcer en vain le Nom Divin.
De plus, quand on lit la Guemara et le Choulh'ane Aroukh, on est bien obligé d'arriver à la conclusion qu'avoir le tête couverte n'a pas toujours tenu dans la Halakha la place que cela tient aujourd'hui.