Conversation 1828 - L'hébreu, langue sainte?

Anonyme
Dimanche 22 septembre 2002 - 23:00

Shalom et hag sameah,

Mes études m'ont poussé à étudier les civilisations sémitiques et leurs langues. J'ai donc étudier l'akkadien, le sumérien et d'autres. Mais quelque chose, au niveau de notre religion, le judaïsme, me choque. Avant tout, je tiens à m'expliquer aux moins érudits d'entre nous quelques petites détails historiques.

Les rouleux de Qumran sont en judéo-arameen (langue apparaissant au -VIII ème siècle ). Or on sait tous que la langue de nos ancètres en Eretz Israël fut, pendant très longtemps l'araméen ( -IXème siècle), puis l'hébreu "ancien" (-VIème siècle) qui perdure aujourd'hui dans la plupart des textes. Mais historiquement, la langue d'Abraham, patriarche de notre peuple était le sumérien (car il est né à Ur.) Vous avez dis à une personne que nous devions prier dans la langue dont H-ashem nous a donné le message.

Doit-on prier en sumérien (car Abraham le parlait), en Copte (car Moïse le parlai) ou alors en Hébreu (car David Hamelekh le parlait) ?

Je suis désolé de la complexité de ma question, mais comprenez rèbbè que même si j'ai l'émouna en H-ashem, je comprends encore mal les hommes.

Rav S.D. Botshko
Mardi 14 janvier 2003 - 23:00

Je ne suis pas connaisseur en langues. Un livre du RavKasher Zatsal extrêmement documenté traite de ces questions, en particulier des divers types d'écriture utilisés pour l'hébreu, types qui sont déjà mentionnés dans la Guemara.

Les prières ont été fixées pour l'essentiel par les Sages de la Grande Assemblée et sont pour la plupart rédigées en hébreu. On ne peut pas en chager le texte.

Ce véhicule que sont la pière et l'étude en hébreu a maintenu l'unité du peuple juif à travers la géographie ainsi qu'à travers l'histoire. Juifs de tout pays avons un langage commun et nous parlons la même langue que nos ancêtres et pouvons étudier leurs écrits dans l'original.

Extraordianaire miracle que la langue hébraïque

Anonyme
Lundi 4 août 2003 - 23:00

Bonjour,
je tiens à apporter quelques precisions sur la question 1828 ( l'Hebreu langue sainte?)... Concernant le fait que Abraham devait parler le sumerien. J'ai une maitrise d'Histoire du Moyen Orient Antique et j'ai egalement etudié le babylonien ancien (ce que l'on appelle aussi Akkadien, mais en fait l'akkadien est une forme plus ancienne du babylonien ancien, des langues semitiques) et le sumerien (non-semitque). On fait en général remonter l'existence d'Abraham à -1800...hors le sumerien n'etait deja plus parler dès -2000 et n'etait devenu qu'une langue ancienne et utilisée par les clergés des anciennes religions de la Mesopotamie et pour la redaction de certains textes(comme le latin au moyen age dans l'europe chretienne). , mais plus du tout dans le cadre d'une utilisation quotidienne. Il est à preciser que le Sumerien n'est pas du tout une langue semitque, elle a autant de rapport avec les langue semitiques, que le français avec le chinois. Aux alentours de -2000 des peuplades semitiques venu de l'ouest, les Amorrites (le terme Amurru signifiant "occident" en babylonien), vinrent conquérirent l'ensemble de la Mesopotamie et jusqu'a la Perse. Le roi de babylone Hammurabi, etait donc en fait un Amorrite..ainsi que de nombreux roi d'Elam (Sud ouest de la Perse) et dans l'ensemble du Moyen Orient, mais qui c'etait tellement assimilé ( et oui encore l'assimilation) qu'ils se sont totalement identifié aux peuple qu'ils avaient conquis, reprenant leur langue pour leurs ecrits (en ce qui concerne la langue parlée..aucune information, il n'y avait pas de magnetophone à l'epoque :-)) et une partie de leur coutumes. Donc il y a de tres fortes chances pour que Abraham fut en fait un descendant de ces Amorrites...semites d'occident venant des cotes de mediterranée...l'actuel Israel entre autre....l'arrivée donc d'Abraham en Eretz Israel ne serait peut etre donc qu'en fait un retour sur la terre de ses ancêtres..mais je m'eloigne du sujet et je ne fais que des suppositions. Pour le Copte, il ne s'agit pas du tout d'une langue qui existait à l'epoque de l'Egypte des Pharaons de la 19ème ou 20 ème dynastie...le copte daterait plutot dès premiers temps du christianisme et serait effectivment la descendante des langues de l'egypte ancienne...et une chose...si Moshe devait sans doute parler l'egyptien ancien....celà ne veut pas dire qu'il priait en cette langue...Je parle le français...mais je prie en hebreu! En ce qui concerne l'arrivée de l'araméen comme langue parlée en Eretz Israel et l'hebreu ancien..je crois que vous avez inversé les dates, car si l'araméen est une langue qui est bel et bien apparue au alentour de -1000, elle n'est pas arrivé en Eretz Israel à cette epoque, car ce n'est qu'avec les exils en Babylone et l'extension de l'araméen comme la langue quasi commune du Moyen Orient (un peu, mais de manière différente, comme l'anglais est la langue intrenationale de nos jours, mais ne faisons pas non plus de comparaisons hazardeuses) que l'araméen est arrivée en Eretz Israel. Par contre un fait concerant l'hebreu...au tavers des tumultes de l'Histoire, notre langue s'est maintenue, non seulement par la prière et l'etude de la Tora, mais egalement grace aux correspondances qu'entretenaient les rabbins des différents pays (dont les langues etaient différentes) et dont l'hebreu etait un "ciment", LA langue commune.....on a parlé de la renaissance de l'hebreu au 20ème siècle...mais etait-elle réellement morte?...
Merci encore mille fois pour ce site qui me ramène peu à peu vers l'etude de la Tora

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 5 août 2003 - 23:00

"l'arrivée donc d'Abraham en Eretz Israel ne serait peut etre donc qu'en fait un retour sur la terre de ses ancêtres"
C'est très exactement le cas.
L'hébreu a toujours continué à être pratiqué, mais je pense qu'on utilise l'expression "langue morte" pour exprimer le fait qu'il ne s'agit pas d'une langue pratiquée pour les échanges courants (langue vernaculaire). Il est à noter que dans les échanges épistolaires entre les rabbins tout au long de l'histoire, la richesse du vocabulaire englobe tous les domaines de l'existence, même si parfois ils ont recours à des mots de la langue profane pour être sûrs de bien parler de la même chose.