Conversation 19580 - Fastidieux descendants

De manière paradigmatique, le nom du fils aîné de chaque génération est porteur de l'identité de cette génération et permet, à ceux qui sont initiés à l'étude de ces sujets de comprendre l'évolution depuis NOé jusqu'à Abraham.
Accessoirement, grâce au détail de l'âge du père à la naissance du fils, cela nous permet de dater exactement les événements et en particulier l'"âge" de notre monde depuis Adam Harishone.

On pourrait dire par exemple que le nombre 10 désigne le déploiement de toutes les potentialités ; il y a un premier stade qui aboutit à Noé et un deuxième qui aboutit à Avraham.
Le chiffre 3, par contre désigne l'affermissement d'une réalité (hazaqa) ; c'est avec Jacob que l'aventure d'Avraham est assurée de sortir de la clandestiné pour affirmer son authenticité : Yaaqov achère pada ett Avraham. Titène Emeth léYaaqov, Hessed léAvraham.
C'est Jacob qui a "délivré" Avraham ; l'attribut de vérité se révèle en Jacob celui de la grâce s'étant révélé en Abraham.

Plutôt que l'ossature, je dirais l'essence (bien qu'en hébreu, ce soit très proche : etsem, atsmout).
Quant aux yeux d'Adam, je ne vois pas très bien ce que vous entendez par là. L'histoire d'Adam est réinvestie dans l'histoire d'Israël au travers de 3 étapes qu'elle réalise, selon les initiales alef-daleth-mem qui forment le nom Adam : Avraham, David - Machiah.
Avraham et David sont des étapes irréversiblement accomplies et réussies. Nous sommes en train de faire réussir la dernière.

En fait, nous pourrions dire que Moché rabbénou fait aboutir en quelques sortes ce qui a commencé avec Avraham puisqu'il fait réussir à l'échelle collective ce qui a été initié avec Avraham (comme l'indique allusivement le fait qu'il est le fils de Am-Ram (peuple élevé), par rapport à Av-Ram (père élevé). C'est la Thora du Dieu des Pères que Moïse apporte, pas la Thora de "son" Dieu.

L'apport de David a été que par son règne il fait règner Dieu sur terre. C'est lui qui a finalement "réparé" (à l'échelle de l'identité humaine commective) la faute du premier homme. Le fait de dire que nous attendons le messie fils de David signifie très précisément que l'étape messianique qui reste à accomplir est la réparation de la faute du deuxième homme, c'est-à-dire qu'il nous reste à résoudre le problème de la fraternité.

Effectivement, nous avons à traverser au niveau de notre développement personnel des étapes analogues.

Mais le fait que les étapes, pour reprendre votre expression, suivent leur cours divinement, ne signifie pas que "notre rôle [soit] essentiellement d'être le mieux que l'on puisse être". Ou du moins faut-il l'expliciter ainsi : être le mieux que l'on puisse être par rapport aux impératifs de l'étape où on se trouve. Être "tsaddiq" par rapport aux critères du temps d'avant et être en porte-à-faux par rapport aux critères du temps présent est un grave problème de Emouna ayant des conséquences dramatiques aussi bien pour l'individu que pour la collectivité. Cela remplit l'individu de colère et d'amertume à l'égard de ceux dont il ne comprend pas la conduite et empoisonne l'atmosphère sociale, accréditant de plus certaines des accusations ou prétentions des non-Juifs. Les Psaumes de David sont une illustration éclatante des luttes qu'il a dû mener à ce sujet contre ceux du dedans comme ceux du dehors.
Suis-je assez explicite ?

Le rapport entre Joseph et le machiah ben David est un peu différent de ce que vous dites.
Quant au rapport entre Moche rabbénou et Avraham avinou, les qualificatifs "rabbénou" et "avinous" devraient suffire à l'éclairer.
Votre inférence concernant l'analyse de chacune des lignées est à mon avis un peu trop générale. Je dirais que cela permet à tout le moins d'avoir une indication quant à la manière dont chque lignée se situe par rapoort au projet divin pour l'histoire.