Conversation 403 - Télévision dans un foyer juif

Selon la plupart des décisionnaires ceci est interdit du fait des images qui y sont diffusées, de la violence qui y figure et du fait que cet instrument crée un veritable lien de dépendance qui s'oppose au normes de la vie juive. Bien qu'il puisse y avoir dans toutes choses des côtés positifs, de bonnes émissions d'informations, de culture ou autres "animaux du monde"; les dégats que cela peut entrainer dans la vie d'un homme, d'un couple, d'une famille et enfants sont bien trop importants pour les prendre en compte.
Il est vrai que cette déconnection nécessite du temps et de la patience en particulier dans uns socièté ou la plupart des amis et famille sont connectés aux cables, Tv5, satellite ..mais la vérite ne se mesure pas en fonction du comportement de la majorité des gens même juifs!
J'ai entendu au nom d'un grand Rav que la possession d'un television dans une maison juive entre dans le cadre de "LO TAVI TOEVA EL BETEKHA".
Ceci demande réflexion.

Béhatsa'ha.

Il faut d'abord savoir qu'il est interdit de ragarder des images qui manquent de pudeur. Que cet interdit est un interdit de la Torah: "vous ne suiverez pas vos yeux" que l'on lit tous les jours dans la lecture du Chema.
Le Choulh'an Aroukh interdit de lire des livres non pudiques (O.H. 307), à plus forte raison qu'il est interdit de regarder.

L'argument de ceux qui pensent que c'est autorisé est basé sur le fait que l'on peut choisir ce que l'on regarde, et que par conséquent c'est comme une radio ou un téléphone qui sont des objets neutres, ce qui compte c'est l'usage que l'on en fait.

Cette comparaison ne me semble pas exact.En effet, celui qui achète une télévision ne le fait pas uniquement pour les documentaires, il l'ouvrira pour les infos qui sont coupées par des pubs non pudiques, etc. et vraisemblablement regardera également des films. De plus la grande majorité de ce que l'on montre n'est pas conforme. Aussi, c'est se voiler la face que d'affirmer le contraire.

En particulier, lorsqu'on a des enfants, l'interdiction est encore plus évidente. En effet, leur demander d'avoir une TV et de ne pas regarder est presque impossible. La TV devient le baby sitter.Au lieu de s'occuper de ses enfants, de sortir avec eux, de dialoguer, jouer et apprendre avec eux, on les place devant la Télé pour avoir le calme. C'est une démission éducative.

Mentionnons aussi qu'il y a beaucoup de violence à la TV, ce qui la banalise. En bref, tout le monde de valeurs représenté par la Télé est contraire aux valeurs du judaïsme. Il faut donc s'en éloigner.

On pourra par contre avoir une vidéo et proposer alors des films qui ont été choisi avec attention. Je crois qu'il existe des films fait par des religieux qui sont très valables.

De plus, ajoutons que les hommes ont la mitsva d'étudier la Torah, et que dans ce cadre là la TV est une perte de temps. Certes, les gens aujourd'hui ne sont pas du tout conscient de cette Mitsva que l'on doit consacrer chaque jour et chaque nuit un temps de qualité à l'étude de la Torah. Mais cette loi est sans doute une des lois fondamentales du judaïsme. C'est le respect de cette loi qui change et élève l'homme et qui fera que, pour lui, la TV est un objet inutile.

Pour la télévision le moins qu'on puisse dire c'est que c'est controversé. Certains interdisent purement et simplement ou même de façon virulente. D'autres tolèrent. Des échos de ces discussions se retrouvent même sur notre site.
Quant à Internet, le nombre de sites de Thora y compris ceux par exemple du rav Ovadia Yossef ou du rav Mordekhaï Eliyahou qui ne sont pas réputés pour leur laxisme indulgent laisse penser, ce qui est aussi mon avis concernant la télévision, que c'est l'utilisation et non l'outil qui font problème.

Et peut-être que plutôt que de leur abandonner le terrain il serait souhaitable d'avoir des personnes qui seraient capables d'animer des chaines de télévision positives comme Tekhélet essaye de l'être en Israël. Et peut-être que la situation est ce qu'elle est parce qu'une fois de plus, comme ce fut le cas il y a deux cents ans où les rabbins ont voulu mener un combat stérile contre la haskala, qu'ils ont perdu, il faut regarder la situation en face, en mesurer les dangers mais pas seulement pour les fuir mais pour savoir ce qu'il convient de faire pour former ceux qui pourraient avoir vocation de répondre et de relever le défi.

Peut-être existe-t-il une autre solution que rester les bras ballants.
Pour le Hatam Sofer pour qui j'ai une affection particulière, son opposition au mouvement de la Haskala était accompagnée d'un vibrant plaidoyer en faveur du rétablissement d'une sociéré juive au plein sens du terme en Eretz Israël. Il n'a malheureusement pas été suivi. Croire que la société juive sortant des ghettos d'Europe pourrait rester insensible aux assauts de la culture universelle sans une véritable politique culturelle juive à l'échelle européenne et d'une envergure au moins comparable en qualité à l'effort de Maïmonide dans le Guide des égarés était un leurre.
Le seul véritable antidote, et le Hatam Sofer n'est pas le seul à l'avoir compris, c'était le retour en Eretz Israël. Le Gaon de Vilna, le Baal Chem Tov, le Or HaHayim Haqadoch pour ne citer que ceux-là l'ont affirmé aussi et ont appelé leurs disciples à monter en Israël "avant qu'il ne soit trop tard" disait le Gaon.
Ils n'ont pas été compris, ni suivis si ce n'est par une poignée et la plupart des rabbins du XIXème (je parle du siècle, pas de l'arrondissement, mais ça revient peut-être au même...) ont adopté une politique de refermement et de séparatisme dont nous payons encore le prix aujourd'hui.
A titre d'illustration : au rav Zvi Hirsch Kalisher qui lui avait écrit pour lui demander de mettre son prestige au service du repeuplement d'Eretz Israël, le rav Samson Rafaël Hirsch a répondu : "ce que vous considérez comme une mitzva fort louable, je le tiens quant à moi pour une avéra non négligeable".
Si nécessaire, je suis prêt à développer.

C'est un verset: 'Ne fais pas rentrer d'ignominie dans ta maison'.

Les raisons, cela s'appelle l'antisionisme avant la lettre.
Je ne puis beaucoup développer, ayant moi-même du mal à comprendre comment des maîtres de cette envergure ont pu être pris d'une telle myopie. D'autant plus qu'il était le successeur du Hatam Soffer qui était un ardent partisan du retour en Eretz Israel où il engageait ses élèves à se rendre pour planter et construire.