Conversation 45893 - La pierre tombale
Shalom,
1) On pose une pierre sur une tombe pour honorer le mort, dire qu'on y est passé. Franchement, en quoi est-ce un honneur ? Qui va regarder une tombe en se disant qu'elle a beaucoup de pierre donc que c'était un grand homme !? N'est-ce pas une souffrance pour le mort d'avoir quelquechose sur sa pierre tombale ?
2) Pourquoi cache-t-on les mirroirs avec un drap ? Est-ce un minhag aussi bien sefarade que achkénaze ?
3) Un onen le vendredi soir attendra donc motsaé shabbat pour faire keria ?
kol touv
1. La pose d’une pierre tombale est une pratique très ancienne. Jacob en a érigé une sur la tombe de sa femme Rachel (Berèchith 35, 20). De même le roi Josias a interrogé « les hommes de la ville » sur une pierre tombale déposée sur la sépulture d’un faux prophète (II Rois 23, 17). C’est un honneur que l’on rend au défunt, réglementé par le Choul‘han ‘aroukh Yoré dé‘a 348, 2.
2. On cache les miroirs dans les maisons de deuil pour deux raisons. La première est qu’il faut éviter aux fidèles qui y prient de devoir faire face à une glace pendant leurs dévotions. On veut aussi, pendant les sept jours de deuil, s'affranchir de toute attitude de coquetterie.
3. Le moment où l’on procède à la קריעה diffère selon les usages : soit avant la fermeture du cercueil, soit après l’inhumation, donc jamais pendant Chabbath.
Merci beaucoup pour vos réponses 45893.
Pour préciser ma question 1, je parlais du fait de déposer un petit caillou sur la pierre tombale qui pourrait faire souffrir le mort. C'est une coûtume mais n'a-t-on pas l'habitude de ne rien mettre sur une tombe justement pour ne pas faire souffrir un mort ?
L’usage qui consiste, après chaque visite dans un cimetière, à déposer un caillou sur la tombe d’un proche est très ancien, et il y est fait référence dans plusieurs sources.
C’est ainsi que le Midrach Léqa‘h tov (35, 20) rapporte que chacun des fils de Jacob a déposé une pierre sur la tombe de Rachel, d’où nous apprenons que le dépôt d’un caillou participe à l’édification du tombeau.
Cet usage est également consacré dans Tossafoth (Sanhédrin 47b).
Selon d’autres auteurs, le dépôt d’un caillou est une façon de montrer que l’on a rendu visite au défunt.