Conversation 48054 - Espano-marocco-algerien

frank35
Samedi 18 juillet 2009 - 23:00

A l'attention de M. Pierre Zénou :
Mes sincères remerciements pour votre réponse à ma question (#45813 ) sur les minhagim de la famille de mon épouse.

Je comprends bien votre conseil de suivre la halakha séfarade "générale" avant de me plonger dans les minhagim, j'étudie la halakha (en français, je lis l’hébreu mais ne le comprend pas encore assez bien pour étudier un livre dans cette seule langue) à l'aide du kitsour choulhan aroukh du rav Ganzfried zatsal annoté par le rav Abraham chlita pour les séfarades mais lorsque je me plonge dans des ouvrages tel que le livre des coutumes d’Alger de Simon Darmon chlita , l’Ale Adas sur Tunis, les responsa du rav Zermati chlita ou celles que je trouve sur Internet sur le minhag du Maroc, je relève des usages très différents sur des mitsvot « basiques » si je puis m’exprimer ainsi, ce qui est très perturbant. Exemples : se pencher pour nefilat apayim, la lecture du shema à voix basse à Alger, le nombre de nœuds des tsitsiot, l’ordre des bénédictions / des prières et leurs textes (l’excellent Patah Eliyahou est heureusement bien utile en cela mais je trouve souvent des différences de textes dans les responsa même pour le mode ani dans l’ouvrage Netivot Hamaarav ! ), la façon de se pencher pendant la amida, si la amida doit être lue en silence ou à voix basse, etc.

J’ai conscience que l’essentiel n’est pas là au stade où j’en suis, mais vous comprendrez qu’il est perturbant d’apprendre des halakhot qui ensuite s’avèrent pratiquer très différemment dans des minhagim séfarades d’Afrique du nord et en particulier du Maroc Espagnol. On a l’impression de faire fausse route ou en tout cas d’être à côté, hors en cours de conversion on a une démarche active, on est demandeur et en cela assez perfectionniste.

De plus avec l’introduction des minhagim Edot Hamizrah dans les halakhot diffusées aujourd’hui assez largement on peut même en arriver à douter, avant de se poser la question des minhagim par région, de la cohésion avec la tradition séfarade…vous imaginez mon « désarrois »…

Savez-vous comment résoudre cette problématique ? Ne pas avoir le sentiment d’apprendre de travers et ne pas vivre comme une erreur de ne pas faire tout de suite selon le minhag précisément choisi ?

Merci encore pour votre attention.
Frank

Pierre Zenou
Vendredi 7 août 2009 - 07:48

votre souci de la perfection vous honore, mais si vous cherchez sur plusieurs livres en
meme temps, vous n'atteindrez pas la perfection mais seulement vous vous embrouillerez completement.
Dans votre cas votre sidour doit etre soit le Patah Eliahou anote en francais ou bien
le Tephilat Hahodech (nouvelle edition hebraique tres claire du Rav Zini).
N'oubliez pas que le Tephilat Hahodech originale de Livourne etait de longues
generations le sidour par excellence du Maroc espagnol et de l'Algerie. Cela
correspond au rite que vous souhaitez adopter.
Pour les comportements qui vous paraissent differents d'un rite a l'autre, je vous
tranquillise, pour les expliquer il suffit de les remettre dans leur contexte originel.
Par exemple le probleme de la Hazara qui ne finit pas de faire couler de l'encre,
a ete tranche en Algerie et par de nombreux rabbins marocains pour ne pas allon-
ger trop la priere de Minha qui avait toujours lieu vers 16h (en plein travail). Le
Kahal revenait pour Arbit deux ou trois heures plus tard. Ce systeme est pratiquement abandonne de nos jours.
Les tenants de la suppression de la Hazara pensaient egalement qu'il valait mieux
supprimer une mitzva derabanan( Hazara) plutot que d'enfreindre un Issour deoraita,
a savoir ne pas repondre correctement a la Hazara.
Bon courage, Kol Hakavod