Conversation 51108 - Musiques profanes
Bonjour a vous,
je voulais savoir si il existe une interdiction a écouter des chansons ou meme des melodies (musique classique) ayant un interet profane , j'entends par la d' un coté les chants destinés a des cultes etrangers (chants gregorien ,ou meme en musique classique ou nombre de compositeurs etaient de fervents chretiens (Halleluia de Haendel ou l'hymne a la joie de Bethoven etc),et les autres chants d un autre coté eux reservés au plaisir des oreilles sans aucune connotation religieuse.(En aucun cas l'ecoute de ces musiques n'aurait un but religieux.)
Ceci etant une reponse négative de votre part m'inviterait a poser une autre question (j'espere que vous ne vous debarasserez pas de moi si facilement ;-) ) ,l'adoption de melodies profanes (meme si se sont parfois celles d'Enrico Macias) pour les prieres ne contredirait elle pas cet interdit?
Merci d'avance a vous.
La notion même de « musique religieuse » est difficile à définir. Celle de « La Flûte enchantée », unanimement présentée comme d’inspiration maçonnique, est-elle « religieuse » ? D’autre part, le caractère chrétien du « Requiem » de Mozart ou des « Passions » ou des « Messes » de J. S. Bach atteint-il d’emblée l’oreille d’un auditeur profane ?
Ce qui importe essentiellement, à mon avis, c’est de s’astreindre à veiller à ce que la musique que nous écoutons soit en harmonie avec un style de vie authentiquement juif, ce qui n’est certainement pas le cas chez certains chanteurs modernes, qu’ils soient ou non d’origine juive.
J’ajoute que la musique synagogale d’Europe occidentale a subi, par l’intermédiaire de ses grands compositeurs : Salomon Rossi, et surtout Louis Lewandowski et Samuel Naumbourg, une très forte influence de la part des grands compositeurs classiques de leurs temps. On ne peut donc pas prétendre qu’il existe une cloison étanche entre la musique d’inspiration chrétienne et la nôtre.
Et à propos de l’influence qu’a exercée la musique classique sur les communautés juives, je voudrais ajouter, à titre d’exemple, l’aria célèbre des Noces de Figaro , de Mozart : Si vuol ballare Signor Contino, qui a inspiré, au moins indirectement, l’air du Lekha dodi chanté dans certaines communautés achkenazes d’Europe occidentale pendant les trois semaines séparant le 17 tamouz du 9 av .
Toutes ces considérations m’inclinent à penser que, en dehors des liturgies en usage habituel dans les églises, il n’existe plus aujourd’hui de véritable musique religieuse.
Juste une remarque par rapport a votre conclusion (question 51108);
plusieurs personnes m'ont confirmé (dont un ancien pretre converti) que la melodie tres repandue de Maoz tsour a Hanuka est identique a celle d'une des messes catholiques.Pourtant elle reste tres populaire (pas seulement chez les juifs ashkenaze) et je n'ai pas entendu de rabbin reprimander cette utilisation (a moins que le fait que Maoz tsour ne soit pas consideré comme une priere ait sa place dans une possible solution).
J'aimerai vous demander une petite precision quant a l'idée d'influence de la musique sur un style de vie ideal, authentiquement juif.
Je n'ai aucune notion en latin pour pouvoir pretendre comprendre un requiem ou autre priere chretienne.Cependant ces musiques se trouvent etre parfois extraordinairement vehiculeuses d'emotions et arrivent (du moins chez moi) a procurer un certain plaisir.Le probleme ne residerait-il pas dans le profit que l'on pourrait avoir d'une musique idolatre? Meme probleme pour l'architecture ou la beauté que pouraient avoir certaines cathedrales ou autres monuments,ou plus generalement comme on pourrait voir dans la plupart des arts (meme si moins de nos jours) ou tres souvent sont transmis des "messages" religieux .Un interdit se pose-t'il a profiter de ces oeuvres? (de quelque facon que ce soit mis a part une adoration).
Merci a vous.
Je vous remercie de votre remarque à propos de la musique du מעוז צור.
Quant à votre question sur les requiem et autres prières chrétiennes, je répondrai simplement que je ne comprends rien (ni ne cherche à comprendre), lorsque je les écoute, aux mots latins qu’elles contiennent, et ce bien que j’aie acquis dans ma jeunesse des connaissances dans cette langue. Seule compte pour moi le plaisir que je prends à leur musique.
Il en va de même pour les monuments, qu’il m’arrive de prendre plaisir à contempler, d’autant que les messages religieux qu’il leur arrive de contenir me sont le plus souvent imperceptibles.
Il va cependant de soi que les opinions que j’émets ici me sont strictement personnelles, et que d’autres que moi peuvent ne pas y adhérer.