Conversation 52712 - David et Bethsabée

Une opinion dans la Guemara (Chabbath 56a) tend à exonérer le roi David de tout péché dans l’affaire de Bethsabée : « Quiconque dit que David a péché ne fait que se tromper » (כל האומר דוד חטא אינו אלא טועה).

La raison en est, poursuit la Guemara, le verset : « David a été sage dans toutes ses voies ; et Hachem a été avec lui » (I Samuel 18, 14).

1. Bethsabée, lorsque David l’a séduite, n’était plus la femme d’Urie. En effet, lorsque les soldats de David partaient en guerre, ils délivraient à leurs épouses un acte de répudiation (guet) afin que, en cas de disparition, celles-ci puissent se remarier sans avoir à prouver le décès de leur conjoint.

2. Lorsque David a proposé à Urie de venir rejoindre sa femme, celui-ci lui a répondu : « L’arche, et Israël, et Juda, habitent sous des tentes ; et mon maître Joab et les serviteurs de mon maître campent dans les champs, et moi, j’entrerais dans ma maison pour manger et boire, et pour coucher avec ma femme ? » (II Samuel 11, 11). Par cette phrase, Urie a commis un crime de lèse-majesté puisqu’il a fait ainsi allégeance à Joab et non à David. D’où le droit pour celui-ci de le mettre à mort.

Cette vision apologétique ne fait pas l’unanimité parmi nos Maitres. Elle présente cependant l’avantage de se concilier avec les reproches que le prophète Nathan adresse à David (II Samuel 12, 1 à 12), reproches qui portent bien moins sur un péché que sur une conduite indigne de la part d’un roi.

De fait, c’est dans sa chair que des punitions vont s’abattre sur David : la mort du premier enfant que Bethsabée lui a donné, l’affaire Amnon-Tamar et la sédition fomentée par Absalon.

Signalons d’ailleurs que la suite du livre de Samuel énonce essentiellement les malheurs de toutes sortes qui ont accablé ce roi.

Amnon-Tamar : Voir II Samuel 13, 1 et suivants.

Absalon : Voir II Samuel chapitres 15 et suivants.