Conversation 5397 - Etre rabbin en Exil

Anonyme
Mercredi 26 mars 2003 - 23:00

Bonjour à tous les rabbinim et merci pour votre devouement et votre patience... Je me pose une question
Pourquoi tous les rabbins, les religieux vivants en France (ou en dehors de Eretz) ne vont pas s'installer en Israel ??
Moi qui ne suis pas religieux, j'ai déjà une honte profonde de rester en France, et j'essaye de faire tout le nécessaire pour réussir mon Alya(prochainement B'Hachem). Comment peut-on se prétendre religieux et
rester vivre en dehors d'Israel ?? Pour moi c'est une grande contradiction!
Je souhaite vraiment que les rav de la diaspora montrent l'exemple
et partent car ils n'ont plus rien à faire ici! Car si même une grande autorité religieuse ne fait pas son alya, pourquoi un simple fidel
le ferait-il ??

PS : Mon message ne s'adresse évidemment pas à tous ceux qui comptent le faire mais qui ont un empechement,,,mais plutot le
contraire !

Rav Shmuel Franck
Mercredi 26 mars 2003 - 23:00

Entierement d'accord avec vous, je n'ai rien à ajouter !
Cependant je pense qu'il faut respecter les besoins de chacun et se soucier d'une présence Rabinique également en dehors d'Israël, la solution serait peut être alors d'envoyer des délégués Rabiniques en diaspora , mais on en est pas encore là...

cam
Mercredi 21 avril 2004 - 23:00

vous dites que vivre en israel est une obligation alors pourquoi d... n'a pas entendu que le peuple rentre en israel apres la sortie d‘egypte pour nous donner la tora. cela prouve bien que si d‘habiter en israel est bien elle n‘est pas une mitsva ou du moins pas une obligation. je dois surement me tromper puisque que vous a repondu le contraire lors de vos reponses mais pourtant il a tellement d‘iminant rav en dehors d‘israel pour penser qu‘ils sont tous dans la avéra!

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 22 avril 2004 - 23:00

Avez-vous entendu parler de la faute des explorateurs ?
Mais qu’avez-vous donc à réécrire la Thora autrement que Dieu l’a donnée, juste pour justifier l’injustifiable ?
A vous lire, on dirait que le soir du Séder vous avez dit « ilou natane lanou ett hathora velo hikhnissanou leErets Yisrael Dayénou » et que vous vous êtes arrêté là.
Au début de parachat Béchala’h, la Thora nous dit que Dieu n’a pas conduit Israël au sortir de l’Egypte par le chemin le plus court (la ligne côtière de la Méditerranée), de peur qu’en voyant la guerre ils ne renoncent et retournent en Egypte. Il n’est pas dit du tout qu’il fallait les amener au Mont Sinaï pour leur donner la Thora.
De plus, si vous lisez avec un minimum de sérieux les versets qui précédent le Matane Thora [chap 19 versets 1 à 9] et le commentaire de Rachi sur le verset 6 et sur le verset 9. Vous verrez alors si vous avez des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un cœur pour comprendre que le projet initial de Dieu n’était pas du tout de « donner la Thora » puisque a priori tout est contenu dans le verset « vous serez pour moi un royaume de prêtres et un peuple saint » (Rachi : ni plus ni moins).
Mais lorsque Moïse a rapporté au peuple les paroles de Dieu, ils lui ont dit : ce que Dieu dirait, nous le ferions, (sous-entendu : pas ce que toi, Moïse, tu dis) c’est pourquoi Moïse revient vers Dieu et que Dieu lui dit : Voici je vais venir à toi dans l’opacité de la nuée AFIN QUE LE PEUPLE ENTENDE QUAND JE TE PARLE ET EN TOI AUSSI ILS AURONT FOI A JAMAIS.
La révélation du Sinaï n’a d’autre but que de confirmer la mission et le statut de Moïse. [c’est pourquoi la halakha est a priori qu’il ne faut pas se lever pour les Dix commandements pour ne pas laisser croire que ce passage de la Thora serait plus important que n’importe quel autre (voir responsa du Rambam, éd. Freiman, §46)].
C’est pourquoi aussi Dieu a dit à Moïse au Buisson ardent : « Et voici pour toi le signe que c’est Moi qui t’ai envoyé, quand tu feras sortir le peuple de l’Egypte vous servirez Dieu sur cette montagne ». Le passage par le Sinaï est donc prévu depuis le début comme une éventualité au cas où il serait nécessaire d’authentifier la mission de Moïse.
C’est pourquoi aussi au début de parachat Vaéra, Dieu dit à Moïse : Or donc, va dire aux enfants d’Israël : « Je suis Hachem (c.à.d. Celui qui tient ses promesses). Je vous soustrairai de dessous les charges de l’Egypte, je vous libérerai de leur servitude et je vous délivrerai par un bras tendu et de terribles jugements. Je vous prendrai pour moi comme peuple et je serai pour vous Dieu. Vous saurez que c’est moi, Hachem votre Dieu, qui vous fais sortir de dessous les charges de l’Egypte. Et Je vous ferai entrer dans le pays que J’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob ; je vous le donnerai pour qu’il vous appartienne, moi, Hachem. »

Le Ora’h Hayyim Haqadoch, rabbi Hayyim Benattar, s’interroge : la formule qui introduit tout ce passage est une formule de serment. Or Dieu semble - si on ose dire - ne pas avoir tenu parole, puisque cette génération est morte dans le désert alors qu’Il lui avait juré de les faire entrer dans le pays (soit dit en passant, l’entrée dans le pays est explicitement au programme, alors que Matane Thora est au mieux une allusion discrète). Il résout cette difficulté en faisant remarquer que les quatre premières expressions de la délivrance sont inconditionnelles ; la cinquième est précédée d’une condition : « vous saurez que c’est Moi, Hachem votre Dieu, qui vous fait sortir d’exil. »
Ceux qui savent, comprennent et reconnaissent que c’est Dieu qui les fait sortir d’exil méritent de rentrer dans le pays. Les autres meurent en exil. Même les princes d’Israël, même les grand-rabbins et tous les autres.
Au temps de Moïse, « ils » récriminaient : « pourquoi, Moïse et Aharon, nous avez-vous fait sortir d’Egypte ? » Et Moïse et Aharon se sont épuisés à leur dire : « ce n’est pas nous ! c’est Dieu lui-même ! » La suite est connue. Et malgré tout la leçon n’a pas été apprise. De nos jours encore on entend les mêmes discours. On nous dit : le sionisme… Et on oublie la prière trois fois quotidienne : « que nos yeux voient – puissions-nous ne pas être aveugles – lors de Ton retour à Sion en miséricorde. »
Et n’ayant pas le courage d’y habiter de leur vivant, ils tiennent pourtant souvent à s’y faire enterrer à grands frais après leur mort. C’est bien curieux... (voir Maïmonide Hilkhot Mélakhim, 5:11)

cam
Jeudi 22 avril 2004 - 23:00

pardonner moi rav mais lors de ma question 15525 au lieu de mettre “attendu” jai mis “entendu”. veuillez m'excuser si je vous ai fait perdre votre temps. si vous avez du temps essayer s‘il vous plait de me repondre. prenez votre temps la reponse n‘est particulierement urgente.
encore une fois excuser moi!

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 25 avril 2004 - 23:00

C'est bien ainsi que je l‘avais compris. Je n‘ai jamais eu le sentiment que vous m‘ayez fait perdre du temps et il me semble avoir répondu à la question.
(soit dit en passant, si nous devions attendre d‘avoir du temps pour répondre, nous ne répondrions jamais.)