Conversation 59694 - Le deuxième jour de fête

ednama
Dimanche 23 octobre 2011 - 23:00

Chalom,
J'ai deux questions concernant le deuxième jour des Yamim Tovim:
1) Puisqu'il s'agit d'un safek dérabanane (safek déyoma), il me semble que l'on ne devrait faire qu'un seul jour. En effet, pourquoi n'appliquons nous pas alors le principe de "safek dérabanane lakoula" ici?
2) Je pourrai encore comprendre qu'on fasse le deuxième jour sans les brahotes (sur le kidouch, l'allumage, etc). Les brahotes du deuxième jour restent un safek, pourquoi n'appliquons nous pas alors le principe de "safek bra'ha léakel"?
Merci.

Jacques Kohn z''l
Lundi 24 octobre 2011 - 09:45

A l’époque du Temple, des guetteurs, postés sur un observatoire proche de Jérusalem, attendaient la nouvelle lune et en alertaient le Sanhédrin. Celui-ci annonçait alors solennellement le début du nouveau mois, ce qui permettait de fixer les dates des différentes fêtes. Porteurs de cette nouvelle, des messagers partaient l’annoncer à tout Erets Yisrael ainsi qu’à certaines communautés de Diaspora comme celles établies en Syrie. Cependant, celles qui, étant trop éloignées, ne pouvaient être atteintes dans les dix jours, ont dû se résigner à célébrer la même fête pendant deux jours consécutifs afin d’échapper à tout risque de profanation.

Cette coutume, qui s’appuyait jadis sur un doute (ספק דאורייתא) a été maintenue par les rabbins, et ce malgré l’institution, au quatrième siècle de l’ère commune, d’un calendrier établi selon des données astronomiques. Voilà pourquoi les communautés juives extérieures à Erets Yisrael observent ce « deuxième jour de fête des exilés » (יום טוב שני של גלויות), à savoir les deuxième et huitième jours de Pessa‘h, le deuxième jour de Chavou‘oth, ainsi que le deuxième et le neuvième jour de Soukoth.

Il ne s’agit plus là d’un « doute », comme aux origines, mais d’une décision des rabbins (גזרה), destinée à préserver dans nos mémoires le souvenir des attributions du Sanhédrin d’antan.

lionjack
Lundi 24 octobre 2011 - 23:00

Bonjour M. Kohn,

Je ne comprends pas entièrement la réponse a la cheela 59694.
Je vous cite pour vous remettre dans le contexte :

"Cependant, celles qui, étant trop éloignées, ne pouvaient être atteintes dans les dix jours, ont dû se résigner à célébrer la même fête pendant deux jours consécutifs afin d’échapper à tout risque de profanation."

Même dix jours devrait être suffisant puisque les fêtes de souccot et Pessach ont lieu le 15 du mois ?
Je peux comprendre pour Chavouoth qui a lieu le 6 du mois de Sivan.

Aussi la raison des 2 jours a Rosh Hashanah suit elle cette logique ?
Pourquoi Kippour n'a t'il pas 2 jours aussi ?Il me semble que le risque a Kippour est encore plus crucial ?
Merci de m’éclairer .

Jacques Kohn z''l
Mercredi 26 octobre 2011 - 03:29

– On peut penser, en ce qui concerne Pessa‘h et Soukoth, que le décalage du premier jour du mois n’a pu que rejaillir sur l’ensemble des jours de ce mois. Peu importe, par conséquent, que ces fêtes n’aient lieu que le quinzième jour.

– En ce qui concerne le jour de Kippour, les rabbins ont pris en considération le danger que ferait courir à la santé la nécessité de jeûner pendant deux jours consécutifs (Talmud de Jérusalem, Roch hachana 1, 4).