Conversation 6989 - Les loubavitch et la souka
Shalom, Pourquoi les loubavitchs ne dorment pas dans la Soucca contrairement au Séfaradims?
Peut-être l'un d'entre eux voudra-t-il nous le dire ?
Une note du Rema dans le Choulhane Aroukh OH 639 conduit à conclure que si on ne peut pas habiter dans la Soucca comme on habite chez soi (a priori dans les même conditions de confort) cela ne s'appelle pas habiter. et donc la mitzva n'est pas vraiment accomplie (cf. responsa du rav Moshe Botschko dans Qol Méhekhal 9, pages 35-36.)
Sachez toutefois que les Loubavitch ne représentent pas l'universalité du monde juif en dehors des Séfaradim. S'ils sont nombreux, ils n'en sont pas moins une minorité même au sein des Achkénazim (qui souvent dorment quand même dans la Soucca).
De plus, il y a des Séfaradim qui ont adopté les coutumes et pratiques Habad. Ne sont-ils plus dès lors des Séfaradim ? Vous me direz que je "pinaille". Mais parler juste aide à mieux se comprendre, à éviter les malentendus et même parfois (souvent ?) des fâcheries inutiles.
Apropos de la question 6989 sur le fait que les habad ne dorment pas dans la Souca le Rabbi explique le sujet dans une siha ramenée (entre autres) dans "chaarei alaha ouminhag" page 238 (vol 2).Nous tenterons juste d'en évoquer les grandes lignes.Je previens tout de suite l'explication est très "'hassidique" donc "litaïme" s'abstenir!
1:Le Rabbi évoque une histoire avec le 2ème admour de habad qui s'etonnait de voir des hassidim dormir dans la souca tant y sont forts les dévoilements divins ("makifim débina")
2:Le Rabbi s'etonne que vient faire une considération kabbalistique dans la halaha?
3:Le Rabbi démontre d'abord au niveau HILHATIQUE que le fait de dormir dans la souca ne fait pas partie intégrante de la mitzva.
4:Le Rabbi ramène notamment le principe de "kol amistaère patour mine asoucca" tout celui qui est "géné" est dispensé de la soucca.
Le rabbi pousuit en disant que le tsadik par son élevation perçoit l' extaordinaire lumière spirituelle qui émane de la soucca et cela l'empeche donc de dormir il est donc "gené" et donc patour
5:La question qui se pose alors:et les hassidim!!! voient ils cette "lumière"?! Le rabbi répond:le hassid etant profondement lié à son Rabbi veut agir comme son Rabbi sinon ça le "gène".Les hasidim sont donc patour de dormir dans la soucca car ils sont "mitstaère" de ne pas faire comme leur Rabbi...Je vous avais bien dit que c'était très 'hasssidique!!Je reconnais que tout cela soulève beaucoup de questions Celui que ça interesse ira donc voir la siha.
Chalom.
Je proposerais de traduire "mitztaer" par "souffre" plutôt que "gêné" qui me paraît un peu faible.
Le point litigieux est le point 3. En effet l'expression même utilisée par la Thora indique qu'il y a lieu d'habiter dans la Soucca comme on habite dans sa maison et donc le fait d'y dormir en fait partie intégrante, sauf précisément si on ne peut pas y dormir comme on le ferait chez soi.
C'est sans doute sur ce point que le rav Shakh zatzal avait violemment pris le rabbi à partie l'accusant de vouloir déraciner la mitzva d'habiter dans la soucca. Sans doute juste pour garder vivante la tradition d'être opposé (mitnagued) à la hassidouth...
Loubavitch et la soucca:
On dit qu'il est important de rapporter les paroles des sages avec précision.En relisant notre texte nous nous sommes rendus compte de quelques imprécisions.Après avoir ramené l'histoire sur les "makifim débina" le rabbi s'interroge:comment se fait il que les admourei habad que l'on sait si méticuleux dans les mitsvot,"délaissent" le fait de dormir dans la soucca?Cest dans cette optique que le rabbi démontre que dormir ne fait pas partie intégrante de la mitsva et que donc la mitsva de soucca peut etre integralement accomplie même sans y dormir.
Merci de cette précision.
loubavitche et la souca.
je voudrais juste fair une remaque :
a propos de `l`esplication halahique que le rabi explique le faite qu`un homme etant ``mitsaere ``qui soufre de dormir dans la souca est ''patour'' de cette mitsva ,et bien explique le rabbi que cette personne la , A ACOMPLI LA MITSVA DE SOUCA ENTIEREMENT (et coment tous les hassidim habade son 'mitsaere' Zalman la expliquer plus haut au nom du rabbi )
et sur cette EXPICATION HALAHIQUE que le rabbi ammene PERSONNE AU MONDE LA ENCORE CONTREDIT EN RAMENANT DES PREUVE HALAHIQUE ''cassant'' l`explication du rabbi , seulement des slogants (desfois meme halahique) on etais dit a l`encontre de cette explication.
NB. CE MINHAGE NE SE TROUVE PAS QUE CHEZ HABAD ,mais chez bien d`autre hassidime aussi.
Ce minhage ne vient pas du rabbi actuel ,mais depuis ladmour aemtsai qui lui meme la apris de ladmour azaquene auteur du CHOULHANE AROUH ARAV !!!, et meme s`il le dit pas dans son choulhane arouh ,c`est car il ne ramene jamais les minhagime habade.
HAG SAMEAH.
Je ne vois pas très bien en quoi tout ceci nous concerne ? Je ne vois pas très bien non plus comment qui que ce soit peut décider pour quelqu'un d'autre qu'il est ou non "mitstaer" de la mitsva de soucca, c'est à dire que cette mitsva lui serait pénible à observer, chose après tout assez personnelle et pas du tout imposable, positivement ou négativement, à autre que soi-même.
S'il est possible de définir des critères de ce qui sera considéré comme un "tsaar" (une souffrance) légitime, il n'est par contre nullement possible de décider pour autrui si l'intensité de ce tsaar est tel qu'il préfère renoncer a priori à la mitsva.
L'argument évoqué dans la réponse citée de Zalman (7336) est problématique. En effet, l'attachement du hassid au tsaddiq est une chose. Singer le tsaddiq en est une autre. Le respect que je puis avoir pour le rabbi n'est pas ici en cause. Le plus petit des étudiants peut discuter un point de halakha avec le plus grand des talmidé hakhamim aussi longtemps que l'argument qu'il peut lui opposer est "talmudiquement" valable et la réponse ne peut jamais être un argument d'autorité du type "parce que je l'ai dit".
Par conséquent, avec tous les égards et précautions d'usage, je dis que l'explication du rabbi est une belle explication mais - telle qu'elle a été rapportée - elle ne "tient" pas halakhiquement. A moins qu'on ne nous dise que l'intention du rabbi aurait été de dire qu'il est défendu à un hassid de habad de dormir dans la soucca (et que "patour" veut dire "assour"), car ce faisant il affirmerait qu'il n'est pas gêné de ne pas faire comme le rabbi et que par conséquent il n'appartiendrait plus de droit à habad. Ce qui poserait du même coup la question de la nature réelle de habad.
Dans ma tradition hassidique, le fait que celui qui souffre est quitte de la mitsva s'intreprête ainsi : quand quelqu'un souffre de ne pas pouvoir réaliser la mitsva, cette souffrance même l'en acquitte et alors elle lui est comptée comme s'il l'avait réalisée exactement comme la Thora la prescrit, avec le mérite de toutes les intentions appropriées.
J'ajouterai un point d'analyse quant à la manière dont Zalman avait rapporté les arguments du rabbi : on ne peut pas dire simultanément quil n'existe pas d'obligation halakhique de dormir dans la soucca et qu'on en est quitte lorsqu'on est "gêné" pour reprendre son vocabulaire. Ce n'est que parce qu'il y a obligation a priori qu'on peut avoir à faire appel à l'argument de la "gêne".
Enfin, ou bien il s'agit d'un minhag, ou bien il s'agit d'une halakha : il faut quand même choisir.
Pour conclure, je dirai simplement que n'ayant pas eu le loisir de vérifier à la source les propos du rabbi lui-même, ce n'est évidemment pas avec lui que je discute mais avec les arguments qui ont été rapportés en son nom.