Conversation 11629 - Un chabbat epuisant

Anonyme
Mardi 11 novembre 2003 - 23:00

Bonjour,

en reponse aux Rabbins Kahn et Simsovic a propos du shabbat.

D'apres le Rav Simsovic:
"Quant au Chabbat, il ne s'agit en aucune façon de se reposer après le travail. Ce serait faire du Chabbat un moyen alors qu'il est une fin."

D'apres le Rav Kahn:
"Déjà "à l'époque", il était interdit de transporter un minuscule objet dans sa poche du domaine privé au domaine public (et vice-versa), mais il était autorisé de porter à bout de bras de lourds fardeaux à l'intérieur de la maison. Nous en déduisons que ce qui vous semble être l'esprit du Chabat ne semblait pas primordial aux Sages."

D'apres la Thora (extrait des 10 commandements, Exode chap. 20):
"Que du jour du sabbat on fasse un mémorial en le tenant pour sacré.
Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage,
mais le septième jour, c'est le sabbat du SEIGNEUR, ton D.. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, tes bêtes ou l'émigré que tu as dans tes villes.
Car en six jours, le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le SEIGNEUR a béni le jour du sabbat et l'a consacré."

Cela est l'idee premiere du shabbat. Ce n'est pas moi qui le dit, mais la Thora (meme si la traduction que je donne, n'est peut-etre pas la plus exacte).
Et il faut, a mon avis, une bonne dose de mauvaise foi pour dire que l'on peut deplacer une armoire shabbat, mais qu'on ne peut pas porter une clef dans sa poche.
De meme, monter 6 etages a pieds plutot que prendre l'ascenseur est en contradiction totale avec l'esprit du shabbat (mesuree en terme de fatigue et de repos).

Comment expliquez-vous cette deviation par rapport a l'idee originelle ?

Cordial shalom,

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 14 novembre 2003 - 23:00

Merci mille fois pour l'accusation de mauvaise foi et pour la leçon d'exégèse biblique que vous nous donnez. De même que pour la manière dont vous faites parler le texte pour servir vos conceptions.
A partir de là, que pourrions-nous vous dire que vous seriez prêt à entendre ?
Que c'est un non-sens absolu de parler du repos de Dieu comme ce serait une idiotie de prétendre qu'Il s'était fatigué ?
Que dès lors tout le sujet prend une nouvelle dimension, car s'il ne s'agit pas de se reposer d'une fatigue pour Dieu, on ne peut plus non plus parler du repos d'une fatigue pour l'homme, parce que fondée sur le repos de Dieu.
Qu'il ne s'agit donc en aucune façon de "l'idée première du shabbat" : ça, c'est bien vous qui le dites et non la Thora. Et ce n'est pas seulement un problème de traduction ou même de compréhension, mais un problème de préjugé quant à la légitimité de la halakha formulée par les rabbins depuis le Talmud jusqu'à nos jours.

Chavoua tov.

Anonyme
Vendredi 14 novembre 2003 - 23:00

Shavoua tov.
Au sujet de la question 11629, l'intervenant parle du "repos" de D'; Ne devrons t'on pas plutot parler d'une retraite de D' dans le sens premier du terme, il s'est retiré une fois la creation achevée, son retrait étant la preuve de la perfection de sa création? en effet si D' avait du rester en permanence dans sa création celà aurait voulu dire qu'elle ne serait pas si parfaite que celà.. une montre qui ne fonctionne qui si l'horloger est en permanence en train de donner un coup de vis pour la faire fonctionner n'est pas une bonne montre (je sais mon exemple n'est pas très bon, mais c'est le seul qui j'avais en tête). Le retrait de D' de la création est la preuve de la perfection de la création? Pour ceux qui disent que les guerres, maladies et autres catastrophes sont bien la preuve de la non perfection de la création, il convient de se poser, pour les guerres et les crimes, si se dedouaner sur D' n'est pas une marque de notre manque de prise de responsabilité.. au lieu de jeter la responsabilité sur Lui (ce qui est facile) peut etre il vaut mieux tenter de se regarder soi même et de prendre ses responsabilités. Et pour les catastrophes naturelles... qui peut dire quels sont les desseins de D'?

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 16 novembre 2003 - 23:00

Bien que divers aperçus de votre proposition soient dans la bonne direction, elle comporte un défaut fondamental, l'attribution de la perfection à l'oeuvre du commencement. Vous développez et argumentez d'ailleurs ce thème d'une manière qui ne laisse guère de place au doute.
Mais pensez à ceci : il ne s'agit pas de se dédouaner sur le Créateur du mal dans le monde, mais de se demander comment un monde parfait pourrait-il se détraquer ? Parce que quelqu'un a mangé une pomme ? Mais si j'achète une voiture parfaite pour qu'à la première secousse les roues se détachent et que le volant traverse le siège arrière, je crois que j'aurais le droit (si j'en réchappe) d'accuser le constructeur de publicité mensongère et de malfaçon. La perfection exclut en effet toute possibilité de détérioration, accidentelle ou volontaire.
De plus, nous aurions affaire à un Dieu bien bizarre qui se décernerait jour après jour un satisfecit sur le résultat de sa toute puissance.
Donc retrait, oui, mais comme marque de la perfection de l'oeuvre, non.
D'autant plus que les commentateurs médiévaux expliqueront précisément que la différence principale entre l'oeuvre de création divine et la fabrication d'un objet par un artisan tient à ce que l'objet peut continuer à exister après que l'artisan ait cessé d'exister tandis que si Dieu retirait, fut-ce un seul instant, sa volonté de maintenir le monde dans son existence, le monde retournerait à son néant.

Je prépare une réponse concernant le Chabbat qui éclairera, je l'espère, les points restés obscurs dans ce débat... épuisant.

Anonyme
Dimanche 16 novembre 2003 - 23:00

Bonjour,

en reponse a 11629.
> Merci mille fois pour l'accusation de mauvaise foi et pour la leçon d'exégèse biblique que vous nous donnez.

Il ne s'agissait evidemment pas d'une accusation personnelle. Mais d'une remarque sur un processus continu dans le temps qui nous amene en conclusion a devier de la notion du shabbat.

> De même que pour la manière dont vous faites parler le texte pour servir vos conceptions.

Je crois que le texte est suffisament clair pour parler de lui-meme. Sauf si la traduction que j'ai trouve n'est pas exacte.
Je pense comprendre suffisament bien la langue francaise pour comprendre ce que je lis.

> A partir de là, que pourrions-nous vous dire que vous seriez prêt à entendre ?

Que vous m'expliquiez comment nous en sommes arrives la ? Par exemple: shabbat, dans la rue, porter une clef dans sa poche est interdit, mais la porter attachee avec une ficelle en guise de ceinture (comme je l'ai vu faire chez des gens tres religieux) est autorisee. Le poids de la clef est le meme, et ce n'est qu'une facon de jouer sur les mots.

> Que c'est un non-sens absolu de parler du repos de Dieu comme ce serait une idiotie de prétendre qu'Il s'était fatigué ?

Je ne pretends rien, je lis.
Ou alors, ca doit etre ma traduction du texte qui est fausse alors. "Car en six jours, le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le SEIGNEUR a béni le jour du sabbat et l'a consacré."
Comment traduisez-vous ce passage en fancais d'apres le texte original de la Torah ?

> Que dès lors tout le sujet prend une nouvelle dimension, car s'il ne s'agit pas de se reposer d'une fatigue pour Dieu, on ne peut plus non plus parler du repos d'une fatigue pour l'homme, parce que fondée sur le repos de Dieu.

Effectivement, si quand il y a ecrit "repos", il ne faut pas comprendre "repos", mais autre chose, alors vous avez raison, nous entrons dans une nouvelle dimension... Moi, je croyais naivement que "repos" voulait dire "repos"...
Si vous pouviez alors m'expliquer ?

> Qu'il ne s'agit donc en aucune façon de "l'idée première du shabbat" : ça, c'est bien vous qui le dites et non la Thora.

La notion du shabbat est-elle evoquee avant ce passage-la ? Il me semblait que c'etait ici la 1ere fois que le shabbat est mentionne.

De meme, je croyais que les 10 commandements constituaient au niveau de la loi, le fondement du judaisme. Mais je me trompe aussi peut-etre.

> Et ce n'est pas seulement un problème de traduction ou même de compréhension, mais un problème de préjugé quant à la légitimité de la halakha formulée par les rabbins depuis le Talmud jusqu'à nos jours.

Je mets juste en parallele le commandement initial, et la pratique actuelle ou on peut demenager une armoire chez soi, mais ou on ne peut pas porter une clef dans la rue.... et je trouve cela plutot etrange.

En tous cas, merci pour vos reponses, et votre patience a mon egard.....

Shavua Tov

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 16 novembre 2003 - 23:00

Notre débat illustre parfaitement le fait qu'il est impossible de raisonner à partir de traductions. Je prépare en ce moment une réponse sur la signification du chabbat qui devrait répondre - je l'espère - à la plupart de vos questions.
Le chabbat est déjà mentionné dans la Genèse, à la suite du récit des Six jours de l'oeuvre du commencement. Il en est aussi fait mention avant la révélation du Sinaï lors de l'épisode de la manne, après la traversée de la mer Rouge.
Ce sont en effet - entre autres - les définitions des notions de "repos" et de "travail" qui sont en jeu.

Il reste que vous persistez à accuser les rabbins de déviationnisme ce qui me paraît un brin étrange : si vous ne savez pas l'hébreu, si vous n'avez pas étudié le Talmud ni les décisionnaires, comment concevez-vous qu'il soit légitime non de questionner mais, comme vous le faites, d'affirmer.

Anonyme
Mardi 9 décembre 2003 - 23:00

Suite au debat 11766... le serveur ayant ete indisponible, ma reponse arrive avec un peu de retard......

Bonjour,

> Notre débat illustre parfaitement le fait qu'il est impossible de raisonner à partir de traductions.

C'est pour ca que je demande si la traduction que je possede est correcte ?
J'ai verifie sur une autre traduction (achetee en Israel et validee par le rabbinat), et c'est aussi le terme de repos qui est employe.

> Je prépare en ce moment une réponse sur la signification du chabbat qui devrait répondre - je l'espère - à la plupart de vos questions.

Merci, ca m'aidera effectivement a mieux comprendre.
Ma question etant: est-ce que l'idee premiere du shabbat est celle de repos apres une semaine de travail ?

> Le chabbat est déjà mentionné dans la Genèse, à la suite du récit des Six jours de l'oeuvre du commencement.

Oui, je sais. Je l'ai lu. Mais le commandement lui-meme de respecter le shabbat et son explication n'apparait que dans le passage cite.

> Il en est aussi fait mention avant la révélation du Sinaï lors de l'épisode de la manne, après la traversée de la mer Rouge.
Ce sont en effet - entre autres - les définitions des notions de "repos" et de "travail" qui sont en jeu.

Nous sommes donc d'accord sur ce point. Et peut-on imaginer que cette notion de travail et de repos ait change au fil des annees ? A savoir, qu'a l'epoque, faire de la lumiere etait un reel travail, alors qu'aujourd'hui, ca ne l'est plus ?

> Il reste que vous persistez à accuser les rabbins de déviationnisme ce qui me paraît un brin étrange : si vous ne savez pas l'hébreu, si vous n'avez pas étudié le Talmud ni les décisionnaires, comment concevez-vous qu'il soit légitime non de questionner mais, comme vous le faites, d'affirmer.

Entendons-nous bien, pour moi, il ne s'agit nullement d'un deviationnisme volontaire. Les rabbins ont toujours travaille en toute bonne foi, avec une grande rigueur, et une grande sagesse. Cependant je me pose la question de savoir si, a force d'etudier et discuter les moindres details, chaque rabbin au fil de l'histoire ne s'est pas eloigne (pas sur tout, mais sur certains points) d'un micrometre de l'esprit du texte. Un peu comme le coureur qui a force d'avoir le nez dans le guidon ne voit plus la route ? Et c'est celui qui est sur le bord de la route et qui n'y connait absolument rien en cyclisme qui peut lui faire remarquer qu'il devrait relever la tete de temps en temps....

Cordial shalom

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 10 décembre 2003 - 23:00

Patientez encore un peu.
Non ce ne sont pas du tout des notions, évolutives ou non, de travail et de repos. Il s'agit de tout autre chose. Ces catégories ont été déformées par les idéologies socialisantes du 19ème siècle et certains courants juifs "rationalistes" de penchant libéral ou réformiste ont cru bon de laisser entendre que la Thora avait déjà enseigné ce que les progrès des Lumières venaient à peine de découvrir.

Anonyme
Lundi 22 décembre 2003 - 23:00

Bonjour et Chag Sameach,

a propos de 11790, je patiente... je patiente.....

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 23 décembre 2003 - 23:00

C'est beau, la vertu ! Elle sera récompensée.

Anonyme
Dimanche 11 janvier 2004 - 23:00

Bonjour,

concernant la question 12174... je patiente toujours...
Enfin, visiblement il n'est pas si facile que ca de definir en quelques mots l'idee "premiere" du shabbat....

Cordial shalom

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 12 janvier 2004 - 23:00

En quelques mots, il s'agit de s'abstenir d'intervenir dans le monde en vue de le transformer. Les transformations considérées, appelées par la Thora "Mélakha" (1) sont celles qui ont servi à la construction du Sanctuaire du désert ainsi que leurs dérivés.
Les travaux de base sont au nombre de 39.
Les interdits rabbiniques qui ont été rajoutés ont pour but d'empêcher de transgresser par erreur, inadvertance ou automatisme un interdit de la Thora.

La fatigue n'a rien à voir dans ce problème.

____________________
(1) Que l'on a l'habitude de traduire par "travail" (d'où les possibles malentendus).

Anonyme
Mardi 13 janvier 2004 - 23:00

12830 suite...
> En quelques mots, il s'agit de s'abstenir d'intervenir dans le monde en vue de le transformer.

Ah bon ?
Ca n'apparait pourtant pas dans le commandement:
"Car en six jours, le SEIGNEUR a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le SEIGNEUR a béni le jour du sabbat et l'a consacré."

> Les transformations considérées, appelées par la Thora "Mélakha" (1) sont celles qui ont servi à la construction du Sanctuaire du désert ainsi que leurs dérivés.

Le Sanctuaire du desert ? Il s'agit du Temple ?

> Les travaux de base sont au nombre de 39.

C'est precis effectivement. Est-ce que prendre l'ascenseur en fait partie ?
Parce-qu'a priori, on ne transforme pas le monde en prenant l'ascenseur plutot que de monter a pied.

> Les interdits rabbiniques qui ont été rajoutés ont pour but d'empêcher de transgresser par erreur, inadvertance ou automatisme un interdit de la Thora.

Ces interdits ne sont donc pas dans la Thora, et sont donc des commandements humains ?

> La fatigue n'a rien à voir dans ce problème.

Ah bon. Pourtant, dans un precedent message, vous ecriviez:
> Ce sont en effet - entre autres - les définitions des notions de "repos" et de "travail" qui sont en jeu.

???

Cordial shalom

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 13 janvier 2004 - 23:00

Vous trichez. Vous avez dit en quelques mots et je vous ai donné un bref résumé de la question.
Les interdits de base sont bien de la Thora, et votre exemple de l'ascenseur met en jeu des interdits de la Thora (usage de l'électricité qui est une combustion par transformation d'énergie).
Le sanctuaire du désert est le Tabernacle construit par les Hébreux après la Révélation du Sinaï (voir le livre de l'Exode à partir de la Paracha de Térouma.)
Vous dites que ça n'apparaît pas dans le commandement et vous citez les versets qui suivent l'énoncé du commandement. Le commandement est clair : "Tu ne feras aucun travail (mélakha)". Le passage que vous citez est l'exposé des motifs. On ne peut pas raisonner sur des traductions. Et il s'agit donc bien, comme je l'ai écrit, de la définition, entre autres, des notions de repos et de travail. Réfléchissez : que peut signifier la notion de repos telle que vous l'entendez appliquée à Dieu. Le repos réparateur des fatigues du corps a-t-il un sens s'agissant du Tout-Puissant ?

Anonyme
Mercredi 14 janvier 2004 - 23:00

suite 12886

> Vous trichez. Vous avez dit en quelques mots et je vous ai donné un bref résumé de la question.

Ok. Mais je ne cherche pas a tricher, mais a comprendre.

> Les interdits de base sont bien de la Thora, et votre exemple de l'ascenseur met en jeu des interdits de la Thora (usage de l'électricité qui est une combustion par transformation d'énergie).

Que je prenne l'ascenseur, ou que je ne le prenne pas, la centrale nucleaire produit la meme quantite d'electricite. Par contre, cela change la nature de mon repos ce jour la (surtout si j'habite au 6eme etage).

> Réfléchissez : que peut signifier la notion de repos telle que vous l'entendez appliquée à Dieu. Le repos réparateur des fatigues du corps a-t-il un sens s'agissant du Tout-Puissant ?

Non, mais il s'agit d'une image. Ok, Il n'etait pas fatigue apres la creation, car il est tout puissant. Mais il n'empeche qu'il s'est arrete de "travailler" le 7eme jour. De la meme facon, nous nous arretons de travailler.

Puis a propos de:

> En quelques mots, il s'agit de s'abstenir d'intervenir dans le monde en vue de le transformer.

Cela me semble en contradiction avec le fait que l'on puisse demenager tous les meubles chez soi....
Mais on ne peut pas porter une clef dans sa poche dans la rue.... mais on peut la porter accrochee a une ficelle en guise de ceinture....

Avouez que c'est quand meme "special" comme facon de penser....

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 14 janvier 2004 - 23:00

"Ok. Mais je ne cherche pas a tricher, mais a comprendre."
J'en suis persuadé et j'espère sincèrement que ma petite pique ne vous a pas vexé. Ce que je veux dire c'est que vous m'entraînez dans une discussion qui n'a en fait pas d'obket parce que je ne me suis pas expliqué sur tous les points et aspects de la question, vous ayant donné une réponse "debout sur la pointe d'un pied" pour vous aider à patienter en réfléchissant (à moins que ce soit le contraire) et il me semble que ça vous a rendu en fait encore plus impatient qu'avant !

"Mais on ne peut pas porter une clef dans sa poche dans la rue.... mais on peut la porter accrochee a une ficelle en guise de ceinture...."

C'est inexact. On ne peut la porter ni comme-ci ni comme-ça.
Mais si vous avez une clef qui sert de fermoir à votre ceinure vous pouvez porter la ceinture.

Oui, c'est une façon très spéciale de penser, unique, même : hypercritique et d'une portée souvent insoupçonnée, les détails les plus triviaux n'étant que le reflet dans la réalité de principes cosmiques.

La suite, prochainement, avec les détails.

Anonyme
Mercredi 14 janvier 2004 - 23:00

Shalom,

Au sujet de la question 11732 "Vaynafesh H'...Laasot". J'ai entendue il y a longtemps une explecation disant qu'achem se "reposer" pour laisser a l'homme la possibilite d'agir "Laasot" et de maitre en application notre "fameux" libre arbitre qui nous entraine si souvent sur de fausses routes... C'aest dans ce sens que l'on doit comprendre le mot Vaynafesh, et non pas Nah - repos.

Chabbat Chalom et bravo pour le site.

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 16 janvier 2004 - 23:00

Le fameux libre arbitre sans lequel rien de ce que nous faisons n'a de valeur, pas même cette discussion. Alors pourquoi mettre en exergue davqa les fausses routes ?

Et ça ne résoud pas la question de vocabulaire.

Chavoua tov

Anonyme
Jeudi 15 janvier 2004 - 23:00

suite 12929

> C'est inexact. On ne peut la porter ni comme-ci ni comme-ça.
> Mais si vous avez une clef qui sert de fermoir à votre ceinure vous pouvez porter la ceinture.

C'est exactement de ca dont je voulais parler. Le poids de la clef est le meme. Et je trouve que se fabriquer une ceinture avec une ficelle et d'utiliser la clef comme fermoir est une facon de contourner la loi.
Meme si je trouve etrange que la loi permette de demenager des armoires chez soi, mais interdise le port d'une clef....

> Oui, c'est une façon très spéciale de penser, unique, même : hypercritique et d'une portée souvent insoupçonnée, les détails les plus triviaux n'étant que le reflet dans la réalité de principes cosmiques.

Oui, alors la mon pauvre intellect ne me permet pas de faire le lien entre cette "foutue" clef, et les principes cosmiques....

> La suite, prochainement, avec les détails.

Ah... voila une nouvelle qu'elle est bonne...

Shabbat Shalom

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 15 janvier 2004 - 23:00

Ce n'est pas le poids de la clef qui est en jeu, c'est son statut. Ou sa fonction, si vous préférez, ou encore la position qu'elle occupe dans l'ordre global de la réalité...

Anonyme
Dimanche 18 janvier 2004 - 23:00

> Ce n'est pas le poids de la clef qui est en jeu, c'est son statut. Ou sa fonction, si vous préférez, ou encore la position qu'elle occupe dans l'ordre global de la réalité...
Ah...? C'est donc un objet qui est une clef quand on ferme sa porte, qui se transforme en fermoir de ceinture quand on est dans la rue, et qui se retransforme en clef quand on revient et qu'on ouvre sa porte....
Si ca ce n'est pas de la transformation.....

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 18 janvier 2004 - 23:00

Il ne se transforme pas en fermoir de ceinture : il en remplit la fonction. Factuellement, sans la clef à cet endroit, il n'y a plus de ceinture qui ferme. La clef est à ce moment là réellement intégrée à une pièce d'habillement et peut donc être portée comme tout habit.

Anonyme
Lundi 19 janvier 2004 - 23:00

Un chabbat reellement epuisant...

> Il ne se transforme pas en fermoir de ceinture : il en remplit la fonction. Factuellement, sans la clef à cet endroit, il n'y a plus de ceinture qui ferme. La clef est à ce moment là réellement intégrée à une pièce d'habillement et peut donc être portée comme tout habit.

Bon, je crois que nous allons clore cette discussion sans fin, car je n'arrive visiblement pas a comprendre toutes les subtilites du chabbat....
Merci pour votre patience,

cordial shalom

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 20 janvier 2004 - 23:00

Ce ne sont pas des subtilités du Chabbat, c'est votre difficulté à raisonner en dehors de la référence au Chabbat sur l'analyse d'une situation objective. Est-ce qu'un policier est un homme, ou est-ce un policier ? Qu'elle différence y a-t-il du fait de la distinction "dans l'exercice de ses fonctions" ? C'est-à-dire que la fonction modifie une relation au monde, sans changer la nature des objets ou personnes en présence.
Seulement après pourra-t-on s'interroger sur l'incidence sur le Chabbat.

Anonyme
Lundi 26 janvier 2004 - 23:00

ai je bien compris? tentative de quoi que ce soit pour 13074
shabbat signifie cesser.
pendant 6 jours on travaille et on cesse de travailler le 7 eme jour.
puis les dix paroles (et non les 10 comandements) relatent l'obligation de se rappeler du shabbat. il faut donc se rappeler du 7 eme jour.
mais dans un autre passage il demande de garder le "chabbat", donc de garder le jour de cessation.
les modalités du gardiennage de chabbat que constituent, entre autre, le port "d'une ceinture chabatique" sont d'autres questions.
exemple de cessation et de repos:
"je vais clore cette discussion" est une forme de cessation.
"je vais y reflechir" est une forme de repos.
fpatou, cesse d'y reflechir pendant chabat et repose toi.(hahaha)
ps: j'ai une ceinture qui me permet d'ouvrir les portes; et une clef qui me sert à fermer ma ceinture.

cher rav, est ce que je me suis tromper quelque part? si oui n'afficher rien, sinon, non.

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 28 janvier 2004 - 23:00

D'abord, Il s'agit bien des dix commandements, énoncés par dix dires (et non paroles qui est amira - pluriel imroth). Ici, il s'agit de dibéroth, de la même racine que "dabar lédor" qui signifie le chef de la génération, celui qui commande.
"garder" implique toujours s'abstenir et vise les mitsvoth dites "néagtives", soit "ne pas faire"
"faire", qui implique l'action, concerne les mitsvoth dites "positives",
Par rapport au monde tel que nous en héritons à chaque génération, il ya lieu de préserver ce qui existe et de ne pas le dégrader - d'où les commandements d'abstention
Et il faut aussi améliorer ce monde, le faire progresser vers son achèvement, d'où les commandements d'action.
Dans les dix commandements, zakhor ett yom hachabbat léqadécho, signifie invoquer (et non se souvenir) le jourd du chabbat pour le sanctifier. Ce n'est pas la cessation d'activité en tant que telle qui est en jeu mais sa sanctification. Cela mériterait un plus long développement et j'y travaille.

Anonyme
Mercredi 28 janvier 2004 - 23:00

suite a 13328, toujours pour l'epuisé.
"zakhor ett yom hachabbat lé_qadécho" je le concede.
mais on dit tout de meme "chabat va_yekadecheou"
toutefois votre reponse me fait comprendre plus clairement "chamor ve_za'hor bedibour e'had" mais je persiste, "asseret hadiberot" pas "asseret hamitsvot"
je me permetrai d'ajouter avec tout mon respect : la traduction de l'hebreu au francais ne peut etre la meme ni pour tous ni pour toujours.

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 31 janvier 2004 - 23:00

Je ne conteste pas la remarque finale. Mais le mot DIBER signifie commandement.
Toutefois il existe aussi des occurrences où le texte parle des Asséret Hadévarim (Exode 34, 28 - Deut. 4,13 - Deut. 10, 4)
J'ajouterai qu'une traduction est toujours aussi un choix entre des possibles et elle comme telle révélatrice d'options qui ne sont pas seulement sémantiques mais métaphysiques ou idéologiques.
Le mot mitsva, pluriel mitsvoth, ne signifie quant à lui pas exactement "commandement" comme on a l'habitude de le traduire, bien que l'approximation soit suffisante. Le préfixe mem dénote la formation d'un substantif qui forme un mot dont le sens est la réalisation du projet énoncé dans le verbe. Si c'était un pur commandement dans le sens d'un ordre, il faudrait dire tsivouy ou même tsav comme dans . Une mitsva est ce qui permet la réalisation de ce qu'il y a dans le verbe tsavo. Une étude appropriée du dernier verset de l'Ecclésiaste permet de comprendre que la fonction des mitsvoth est de nous permettre de devenir des compagnons de Dieu. (cf. l'équipe ou l'équipage = tsevet, de concert = bétsavta)