Conversation 12446 - Honnete, sincere mais adultere

Anonyme
Mercredi 31 décembre 2003 - 23:00

Bonjour, je ne m'attends pas à ce que vous passiez ma question sur votre site car elle serait polémique. Je vous serais reconnaissante par contre si vous décidiez de me répondre.
Je suis libre penseur. Donc, forcément non juive. A ce titre, bien que je ne sois pas favorable à tout dogmatisme, quel qu'il soit, je respecte les traditions et croyances des autres.
J'ai lu attentivement certains articles de la Torah..Ho ! pas tous encore, ils sont nombreux (je m'intéresse à la théologie en tant que science et non que dogme). La remarque que je voudrais formuler est cette impression de non liberté que j'ai ressentie. Interdiction de marier une non juive, interdiction d'avoir des relations extra-conjugales, interdictions..interdictions..interdictions... Ne croyez-vous pas que le plus important dans ce monde est le respect des autres et des choses, la compréhension de chacun, avec ses caractéristiques propres, sans se soucier de sa religion, la capacité que l'on a à être honnête et sincère, ne fut-ce déjà qu'avec soi-même ?
Si je vous écris aujourd'hui, c'est par intérêt personnel de comprendre mieux. J'ai rencontré un homme voilà quelques semaines. Je viens d'apprendre que cet homme est juif (libéral) .Marié..et donc évidemment, en contradiction totale avec votre Torah. Nous entretenons évidemment des relations extra-conjugales, donc, nous sommes en interdit absolu : avec une femme non juive et en relations extra-maritale...Son discours est : il tient à son épouse, qu'il aime plus que tout, mais..visiblement, il lui manque certaines choses et je ne parle pas que de sexe, nous discutons beaucoup : philosophie, littérature, théologie... Nous nous comprenon, nous sommes sur la même longueur d'ondes. Je respecte sa religion et il respecte ma non religion. Je respecte les autres en général, les choses, les lieux, les croyances.
Mais : pour moi qui suis non juive, tout cela me paraît bien aléatoire. Vous parlez de la pureté, sincèrement, je ne me sens pas impure... je me sens simplement amoureuse, amoureuse d'un homme de 45 ans, honnête, courageux, généreux, intelligent, avec qui j'ai des moments inoubliables. J'ai moi-même fait des études et l'intérêt d'une telle liaison est liée non seulement à ce que l'on ressent l'un pour l'autre, mais également aux échanges non physiques que nous avons. C'est un tout.. Pas de bien être sans échange physique, pas de bien être sans échange psychique, psychologique et sans amour... Ma question est donc celle-ci : Pourquoi donc votre religion est-elle aussi intransigeante face aux gens qui ne pensent pas comme vous, face aux situations de la vie quotidiennes qui peuvent effectivement être en opposition avec la Torah, mais qui ne font de mal à personne, face aussi à l'amour que deux personnes peuvent se porter, tout en prenant garde de ne pas détruire ce qui existe et l'existance d'une épouse, certes sûrement très dévouée, mais n'ayant peut-être pas effectué le même chemin que son mari après 20 ans de mariage ? Personnellement, je pense que si je suis assez ouverte que pour accepter les croyances de tous, vous pourriez faire un effort pour accepter que les gens ne pensent pas tel que vous le désireriez... C'est ce que je reproche aux dogmes en général : ces permissions et ces interdits qui empêchent la libre pensée et les libres choix. Soyons nous-mêmes, faisons nos expériences, mais tâchons de faire le moins de mal, d'être le plus honnête possible, de permettre à nos enfants de trouver leur propre chemin, dans le même respect des autres et de leurs différences.
Je vous remercie de m'avoir lue.. Et je vous remercie de me répondre... Inutile de me citer les articles de la Torah qui prouvent nos manquements... Je voudrais surtout savoir pourquoi ces articles existent et ce qu'ils apportent de plus à l'être humain, moi qui ne les respecte pas et qui n'en demeure pas moins un être humain doué de conscience, de raison et de bonté.
Isabelle.

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 2 janvier 2004 - 23:00

Pourquoi aurions-nous à refuser une polémique du moment qu'elle se présente de bonne foi ? Il n'est pas de question que l'on ne puisse aborder, de sujet dont on ne puisse débattre dès lors que, comme vous le dites, cela se fait sans arrière-pensées, dans le respect d'autrui et surtout, puisqu'il s'agit forcément d'emblée d'une discussion qui s'ouvre sur un désaccord, avec une intransigeante honnêteté intellectuelle.
Bien entendu, il faut aussi poser les bases d'une telle discussion, puisque vous vous présentez comme "libre-penseur". (je dois avouer que je n'ai pas compris pourquoi "donc forcément non-juive" ? N'y aurait-il pas de Juifs libre-penseurs ? ce serait le scoop de l'année !)
Vous avez face à vous quelqu'un qui vous dit : je crois avec une confiance sans mélange que le témoignage que j'ai reçu de mes pères est authentique et véridique, de même qu'eux l'ont reçu ainsi de leurs pères et ce de génération en génération de façon ininterrompue à l'échelle de mon peuple jusqu'au mont Sinaï ou Moïse a reçu la Thora de Dieu avec tout le peuple pour témoin.
Je ne crois pas faire preuve ici de dogmatisme mais je pose la question : de quelle marge de manoeuvre disposons-nous ? Nous sommes, que nous le voulions ou pas, un peuple mobilisé au service d'une cause qui s'appelle le salut de l'humanité.
Laissons, si vous le voulez bien, pour l'instant de côté le contenu de cette idée de salut, pour ne pas encombrer le débat (je suis tout disposer à en discuter une autre fois, mais nous ne pouvons pas tout traiter d'un coup). Disons simplement, pour la méthode de la discussion, qu'il ne s'agit pas de faire le salut des gens malgré eux puisque nous ne leur imposons rien de ce que nous nous imposons à nous-mêmes. Mais qu'à nous mêmes, nous ne sommes pas libres de ne pas nous l'imposer. Nous n'avons pas le droit de déserter, d'abandonner le poste qui nous a été confié.
Il est vrai que cela engendre parfois des conflits, mais relisez-donc le Gorgias.
Je crois aussi qu'en matière de liberté de penser je n'ai rien à vous envier. Le Dieu que je sers a créé l'homme avec une capacité d'intelligence et de raison dont Il l'invite à se servir et qu'Il l'invite solennellement à ne pas abdiquer. Quoique notre tradition accorde plus d'importance au fait que l'homme soit capable de parler, car que vaut la pensée seule si elle reste incommunicable ?
Mais liberté de penser ne signifie pas anarchie de la pensée, ce qui serait sa négation même. Anarchie de la pensée équivaudrait en effet à inconséquence, illogisme, une sorte d'épicurisme de bas étage qui ne se servirait de la capacité de pensée que pour goûter des plaisirs intellectuels fugaces et sans conséquence pour l'action.
Voilà ce que j'aurais envie de vous dire pour entamer le débat.
La parole est à vous.

Anonyme
Samedi 3 janvier 2004 - 23:00

bonjour, et merci pour votre réponse.
D'une part, si j'ai dit : libre penseur, donc non juif, c'est que le "statut" de libre penseur indique une idée de non dogmatisme.
Je connais mal la religion juive bien que je l'aie potassée un peu. Je trouve en effet important de faire le tour de chaque religion quelle qu'elle soit ne fut-ce que pour mieux comprendre ceux qui en font partie. En tant que "libre-penseur", je ne juge pas et loin de moi l'idée d'essayer de prouver que qui que ce soit a tort. Chacun est libre de croire, de vivre et de penser selon ses propres concepts. C'est pour cela que je vous écrivais. Lorsque j'ai lu les divers témoignages, les réponses des Rav. sont parfois plutôt consternantes : par exemple, à la question d'un jeune homme qui a rencontré une jeune fille non juive et qui demandait en fin de compte ce qu'il devait faire, la réponse était malgré tout : quittez - la avant qu'il ne soit trop tard !!.. Pourquoi ? Est-ce que les non juifs sont considérés comme impurs, ou encore est-ce qu'ils ne valent pas la peine d'être connus, aimés, mariés, quelles que soient leurs convictions.
Pourquoi ne pas accepter tous les courants de pensée ? Faut - il absolument être juif pour "penser bien " ?
Adultère vous indiquez ? Oui, bien entendu, mais adultère par choix. Ce monsieur aurait aussi bien pu se séparer de son épouse , divorcer ... Mais son choix est de ne pas risquer de mettre sa famille en péril. Parce que cela ferait forcément le malheur de plusieurs personnes. Cela n'enlève en rien l'amour qu'il a pour son épouse, et pour moi-même..Plus le même amour, deux amours différents, mais sans doute complémentaires. Je ne cherche pas une justification. Je veux simplement souligner que, sans doute un non juif aurait tout simplement quitté cette épouse. Personnellement, je respecte cette décision, il faut laisser le temps au temps, et l'avenir nous dira si nous avons tort ou raison . Vous dites que liberté de pensée n'est pas anarchie de la pensée..Bien évidemment, et je ne me sens pas envahie par l'anarchie. Je refuse simplement que l'on me donne une ligne de conduite. Cette ligne de conduite, je la fixe moi-même, en essayant de faire au mieux avec mes convictions et sans heurter celles des autres. Je ne veux pas que ces convictions soient inscrites dans des livres qui sont sensés être la parole divine. Ce n'est pas une critique, je ne fonctionne tout simplement pas comme ça. J'ai omis de dire que j'étais également mariée et également mère de famille et que, comme mon ami de religion juive, je ne désire pas mettre en péril le bonheur des miens. Est-ce un compromis que nous avons trouvé ? Est-ce la lâcheté de perdre ce que nous avons obtenu et si durement créé au fil des années ? Peut-être...Peut-être pas. Mais une chose est certaine, c'est que personne n'en souffre. Est-ce pour vous une erreur que de vouloir aimer, même si cet amour n'entre pas dans les lignes fixées par votre religion? Que trouve-t-il chez moi qu'il ne trouve chez cette épouse dévouée et mère de ses enfants : le dialogue, la philosophie, la discussion, qui sont inexistants au sein de leur couple. Quand on se marie, on est jeune et il peut arriver que les routes divergent au fil du temps. Il trouve avec moi ce qu'il ne trouve pas chez elle, un esprit ouvert et avide de connaissances et de dialogue. Et moi..à l'identique, je suis heureuse de pouvoir échanger, communiquer avec quelqu'un qui pense autrement.. Nos discussions sont riches et variées : littérature, philosophie, psychologie, ... Il ne s'agit pas ici que d'une rencontre bassement sexuelle (d'autant que nous ne sommes même pas encore passés à l'acte même si l'envie est présente). Nous nous comprenons, nous sommes sur la même longueur d'ondes, nous prenons plaisir à nous retrouver, nous nous aimons et nous savons que nous nous donnerons l'un à l'autre parce que telle est notre envie à tous les deux. Pourquoi votre religion condamne-t-elle des gens qui s'aiment d'un amour fort et véritable ? Adultère..oui...honnêtes et sincères... oui... même si sous cette appellation je sens une pointe d'ironie. Bien sûr nous mentons, nous cachons, nous trichons..Mais l'un de vos rabin a donné comme réponse à un message "il vaut parfois mieux mentir à son épouse si c'est pour éviter des disputes pour des choses qui n'en valent pas la peine"..c'était approximativement cette phrase... Qui peut dire ce qui en vaut la peine ou pas ? Nous, nous trouvons que cet amour en vaut la peine. Est-ce donc si condamnable par vos pairs ?

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 6 janvier 2004 - 23:00

Si libre-penseur indique une idée de non-dogmatisme, je suis un libre penseur, exerçant librement la pensée dont Dieu m'a gratifié.
Vous reposez des questions déjà précédemment posées, sans tenir compte de mon commencement de réponse. Étant donné que ce que je pourrais dire s'appuie sur ces prémisses, je ne sais quoi dire d'autre tant que vous ne vous êtes pas exprimée sur ce que j'ai dit.

Tout amour est belle chose, mais cela ne signifie pas qu'il faille y céder. Je n'ai pas besoin de religion pour ça, la simple morale, la dignité humaine et le respect des engagements pris peut y suffire.

Ne croyez pas que votre approche pseudo-humaniste soit si belle que cela. Vous vous désintéressez totalement du sort d'autrui. Qu'il croie et fasse ce qu'il veut. Y a-t-il une limite à cela ? Si les Houtou veulent exterminer les Toutsi ou réciproquement au nom de leur conception du monde, qui suis-je pour m'en choquer ou m'y opposer ? Et après tout, si les Nazis veulent dominer le monde et exterminer les Juifs, aussi longtemps que moi je peux avoir de belles discussions et aimer qui je veux, qu'est-ce que ça peut bien me faire ?

Voilà les conséquences où peut conduire une profession de foi du type "Chacun est libre de croire, de vivre et de penser selon ses propres concepts." et "je ne juge pas et loin de moi l'idée d'essayer de prouver que qui que ce soit a tort."
Je dis bien "où peut conduire", car je ne crois pas un seul instant que vous seriez d'accord avec les propositions extrémistes que j'ai énoncées. Mais alors se pose la question des limites. Où sont-elles ? qui les fixe ? en fonction de quoi ? Où et comment arrêtrons nous la régression à l'infini des "pourquoi" ?

Tout ceci pour que vous compreniez qu'en dehors de l'acceptation d'un système de valeur votre question "Est-ce donc si condamnable par vos pairs ?" n'a pas de sens.

Anonyme
Mardi 6 janvier 2004 - 23:00

Ce n'est pas une question c'est juste une réaction à la question 12446
Je voulais juste dire que je la trouvais un peu incohérente.Elle dit avoir une relation avec un homme marié et d'un autre coté elle nous dit que le plus important c'est d'être honnéte et de faire le moins de mal possible..
Je voudrais bien savoir ce qu'elle pourrait ressentir si un jour son mari la trompé?
Voila c'est juste pour dire que je vois pas ou est l'honnete ici ,le respect d'autrui..
Juif ou non juif de ce coté je pense que nous sommes tous d'accord..

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 6 janvier 2004 - 23:00

pièce versée au dossier

Anonyme
Mercredi 7 janvier 2004 - 23:00

Chalom' !
J'aimerais faire une remarque concernant l'auteur de la question 12446..
Il me semble que quand cette personne se dit libre-penseur car détachée de toute religion, elle est surtout détachée de toute morale..

Elle dit aimer les siens et cet homme qu'elle fréquente; mais ne les sur-estime-t-elle pas leur crédulité pour croire qu'il ne découvriront jamais la vérité? Et il me semble que la polygamie n'est pas de vigueur en France... m'enfin...

Todda !

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 7 janvier 2004 - 23:00

pièce versée au dossier

anna2
Vendredi 9 mars 2007 - 23:00

J'aimerais ajouter ce message pour la dame qui a écrit le message 12446 et pour son ami juif.

Bonjour Isabelle,

Je suis une non-juive mais je ne pourrais pas me qualifier de « libre-penseure » car ce que je « ressens » est que nous sommes tous assujestis à notre Inconscient, lequel peut nous guider vers D.., la Vie, la Vérité, si vraiment on se met à l’écoute, si on s’attarde à aller à la Source, enfin vers l’épanouissement de « soi » mais aussi de la Vie elle-même, dans toute sa complexité et dans toute sa beauté.

Or, le plaisir que vous ressentez l’un et l’autre est un élan d’amour bien sûr mais si vous allez au bout de cet amour, que découvrirez-vous ? Comment pouvez-vous aimer réellement cet homme juif ? En l’encourageant à être en unité avec lui-même. En s'épanouissant avec vous dans une relation intime, cet homme juif n’est pas en unité avec lui-même ! Et vous ne l’encouragez pas à l’être. Si vous aimez vraiment cet homme, vous l’encouragerez à être totalement en paix, en unité avec lui-même, avec ses convictions profondes, avec sa foi.

Partager sur le plan psychologique, philopsophique, littéraire et affectif, physique, c’est bien, mais ce n’est pas tout ! Aimer c’est bien plus que cela.

Ce que sa foi...et la foi n’est pas une croyance qui relève de la pensée mais un élan du coeur qui nous fait être « fidèle » à une manière d’être, de « resentir » la vie...ce que sa foi donc lui suggère est une manière d’aimer sa femme « dans la sainteté ( le dépassement de soi) la vérité, l’engagement à une complète communication sur tout les plans »

Il ne vit pas sa relation amoureuse de cette manière avec sa femme et recherche cette complicité avec vous. Est-ce bien là le chemin qu’il doit ( et désire profondément) suivre? Je suis loin d’en être convaincue. D’abord parce qu’il ment à sa femme. Or si cet homme est profondément juif, il ne doit pas être confortable avec ce mensonge. Je suis non juive et je ne pourrais pas dire que j’aime un homme à qui je mens. Je ne pourrais pas même pas mentir à un homme dont je ne suis pas amoureuse car lui mentir serait me manquer de respect à moi-même. Son épouse ne sait plus avec qui elle fait l’amour, elle n’est plus en mesure de connaître l’homme qui partage sa vie. Est-ce une manière d’aimer sa femme ? Est-ce une manière d'aimer "un être humain" ? J’en doute ! C'est traiter l'autre comme un objet pas comme un sujet à qui on laisserait le choix de réagir sainement, en toute connaissance de cause.

Ensuite, il ne met pas son énergie à re-découvrir sa femme, à se laisser re-découvrir par sa femme. Il partage avec vous ce qu’il pourrait très bien partager avec elle, s’il y mettait quelques efforts (avec l’aide d’une tirce personne si nécessaire ( rabin, psy...) il y a tant de manière de se re-découvrir ! ) ...s’il encourageait sa femme à « voyager avec lui dans le monde de ses pensées » et s’il acceptait de « voyager avec sa femme dans son monde à elle, qu’il ne connait pas encore tout à fait car personne n’a jamais finit de se découvrir, de re-naître, d’apprendre à aimer, à profiter pleinement de tout ce que la vie nous offre à travers une relation amoureuse.

Par ailleurs, vous êtes encore dans le désir d’une relation pleine et riche avec cet homme. Vous n’avez pas encore consommer cet amour dans un partage physique. Que se passera-t-il quand vous serez rendus là ? Il y a fort à parier que vous découvrirez « physiquement » tout ce que la Thora enseigne sur le partage intense que l’exclusivité peut amener à vivre. Lorsqu’on est dans un partage entier, on a envie de faire des projets, de bâtir un quotidien, de voyager avec son conjoint d’être avec lui tous les jours, même quand on est loin l’un de l’autre, on sent un lien fort qui nous uni et qui nous empêche de se donner à un autre que notre « amoureux ». Vous ferez probablement l’expérience physique de ce désir d'exclusivité qu'un partage complert amène à vivre... et lui comme vous, comme tous ceux et celles que vous avez apprivoisés et aimés serez face à un dilem très souffrant : briser des familles, blesser des enfants, blesser des êtres que l’on aime pour vous permettre de vivre un amour qui ne possédait pas les bases solides que suggère l'Amour véritable. ( pas seulement le plaisir aussi complet soit-il )

Pour finir, que se passe-t-il avec votre propre relation ? De quelle manière aimez-vous votre mari ? Quelles sont les valeurs qui vous guident ? On ne voit bien qu’avec le coeur, votre discours est surtout intellectuel, il ne pourra pas en rester là. Tôt ou tard, vous découvrirez que vos actions ont un sens beaucoup plus profond. Qu’est-ce qui vous guide dans la vie ?

Vous voyez la Thora en terme d’interdits et de permissions. C’est une première lecture, à mon humble avis. Peut-être que la Thora indique la nécessité de faire le lien entre notre corps, notre coeur, notre esprit et notre âme...en se respectant soi-même mais en respectant également ceux et celles que nous aimons. Mentir n’a rien à voir avec le respect, fuir les obstacles du renouvellement de l’amour par l’intensité du partage avec une autre femme que la sienne n’a rien à voir avec l’amour. Les interdits et les permissions suivent une ligne de conduite. Quelle est la votre ?

Si on poursuit votre raisonnement, lorsque vous en aurez finit avec ce partage intense avec cet homme, vous irez vers un autre et même chose pour lui. La Thora ne fait pas qu’interdire ou permettre, elle demande à chacun de dépasser les illusions vers lesquelles notre « pensée » nous conduit afin d’apprendre à aimer vraiment. Très long cheminement qui demande humilité, bienveillance, neutralité et générosité.

En espérant que j’aurai aidé à votre réflexion et celle de votre ami si vous lui faites lire ce message bien entendu. Bon courage !

Rav Elie Kahn z''l
Vendredi 6 avril 2007 - 06:57

Merci pour votre message, assez inattendu, je dois l'avouer.
Il sera à l'avenir une référence dans les questions sur les mariages mixtes.