Conversation 12842 - La cantatrice en reste sans voix

Anonyme
Dimanche 11 janvier 2004 - 23:00

A propos de l'interdiction pour une femme de chanter devant un homme
ou des hommes.
Bonjour Rav Simsovic,

Il m'est assez difficile de concevoir qu'une femme qui exerce le métier de cantatrice ne puisse , d'après la loi juive pas chanter devant un ou des hommes, donc dans le cadre d'opéras, d'oratorios etc...

Peut -être que je ne connais pas toutes les nuances de cette loi, mais je trouve cela très pénible de me dire qu'une femme juive ne puisse exercer le métier de chanteuse lyrique dans le cadre d'opérettes, d'opéras ou autres, car cela provoque une attirance non souhaitée de la part des hommes.

La thora interdit donc le principe des opéras, puisque ceux là sont chantés par des hommes et des femmes, sans distinction.

Si c'est le cas, c'est bien dommage pour la culture .
J'ai tout de même du mal à être convaincue qu'il y a dans cette sorte d'expression artistique unpêché si fort qu'il mérite dêtre interdit par la Thora.

Pourriez-vous me dire ce qu'il en est et s'il y a des nuances à cette notion de pêché.

Je vous en remercie beaucoup.

Nathalie Harbonne

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 13 janvier 2004 - 23:00

Il y a en effet un débat qui mérite d'être ouvert, c'est celui des notions d'art et de culture. S'agit-il de valeurs réelles ou illusoires et s'il s'agit de valeurs réelles en quoi consistent-elles. Un élément de réflexion : les arts qui imitent la vie et au lieu de la vivre sont-ils positifs pour la destinée de l'humanité ?
Il est difficile d'isoler un élément - le chant - de lui attribuer une valeur intrinsèque à cause de la dimension esthétique posée a priori comme au moins souhaitable (pour la seule raison qu'on l'apprécie) et de raisonner à partir de là.
Où faire passer la limite ? La Thora nous fait savoir que le chant, dans le cas de la femme, possède une dimension de dénudement. Est-il souhaitable pour une femme de se montrer nue ? Et pourtant, elle est belle ! Mais est-ce une raison suffisante ?
Une certaine conception de la culture esthétique ne nous détoutne-t-elle pas des préoccupations éthiques ?