Conversation 13473 - Envie de revenir

Anonyme
Samedi 31 janvier 2004 - 23:00

Je suis né d'une mère juive (une famille allemande blessée) et d'un père non-juif. J'ai été élevé dans la religion chrétienne. Je suis marié à une non juive (agnostique). Aujourd'hui, tout me porte vers le judaisme, le coeur, l'intelligence (l'âme) ... mais les actes ? Je ne peux demander à mon épouse de se convertir. Je sais que si elle acceptait ce serait par amour, non par foi. Elle ne pourrait supporter le joug des mitsvoths bien longtemps. Je me refuse à briser ma famille, à m'éloigner de mes enfants. Je ne peux donc vivre une vie juive. J'étudie, lis, discute mais il me manque de pouvoir partager plus souvent avec ce qui est mon peuple les prières, les fêtes, les peines et les joies. C'est peut-être un relent de mon éducation chrétienne mais je ressens le besoin d'une communauté pour m'aider à grandir spirituellement. Respecter les lois de Noah, lire et réfléchir, seul face à D-ieu est-ce la seule voie pour moi ? J'avoue trouver le chemin difficile.

Rav Elyakim Simsovic
Mercredi 4 août 2004 - 23:00

Vous ne pouvez choisir la voie des Fils de Noé : vous êtes Juif. Ce ne sont pas sept commandements qui vous concernent, mais six cent treize plus sept. Et même si nous pouvons être émus par votre récit, il ne nous permet pas de changer la Loi pour que vous sentiez plus à l'aise.
Tout ce que nous pourrions vous dire serait de faire votre possible pour respecter les mitsvoth autant que vous le pouvez : la transgression patente de certaines d'entre elles ne vous libère aucunement de vos obligations à l'égard des autres. Rien ne vous interdit de prier (talith et téfiline), de fréquenter une synagogue, de faire chabbat, les fêtes et les jeûnes du mieux possible et peut-être même de manger cachère (avec un peu de bonne volonté de la part de madame qui conserve toute sa liberté).
A vous de décider ce que vous voulez vraiment et d'imaginer un peu votre discussion, après 120 ans, avec le Maître de nos destinées, le Roi des rois de rois, le Saint béni soit-il. C'est avec Lui, pas avec nous que vous aurez à vous expliquer.

(Si vous avez été baptisé, un passage au miqvé s'impose. Vous devriez en parler avec un rabbin proche de chez vous.)