Conversation 15177 - Je casse rien, moi!

eliyoël
Jeudi 8 avril 2004 - 23:00

Chalom Rav,

Au sujet de la question 10683, est-ce que cela signifie que si je dispose d'un instrument que je ne peux casser, ais-je le droit d'y jouer ?

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 10 avril 2004 - 23:00

Vous pouvez faire de la musique H'ol Hamoed mais pas Yom Tov.
Et le fait que vous ne pouviez pas casser l'instrument ne semble pas avoir d'influence sur cette halakha, bien ce que ce que vous écrivez semblerait a priori logique.
La raison en est que l'interdiction qui a été formulée est celle de faire de la musique.Généralement, quand les rabbins de l'époque michnaïque prenaient le décision d'interdire, il ne rentraient pas trop dans les détails, afin de ne pas laisser trop de place à des interprétations personnelles qui auraient pu être problématiques.

eliyoël
Samedi 10 avril 2004 - 23:00

Chalom Rav,

Au sujet de la question 15177, j'ai bien compris que les décisions des rabbanim antérieurs ont en général préséance pour la hala'ha. Pour ma part je ne suis pas réformiste mais j'attends Machia'h avec impatience !

Précisément, il y a des hala'hot qui sont formulées avec des causes explicites, ce qui pourrait signifier que le Rav qui l'a formulée, l'a fait dépendamment de la cause qu'il a formulée : si le problème de la cause venait à être supprimé, l'interdit devrait être levé dans ce cas. Pour étayer, j'espère que je ne vais pas dire de bêtises :
Je sais qu'on a le droit d'utiliser de l'eau chaude le chabbat sous certaines conditions que les moyens modernes permettent parfois ; or il me semble que le choul'hane arou'h interdit à priori interdit l'utilisation de l'eau chaude le chabbat, notamment parce que l'on risque de vouloir chauffer l'eau qui se serait refroidie et allumer un feu pour cela, et donc transgresser un interdit. Or, (si cet exemple est vrai) cela indiquerait un exemple d'interdit levé aujourd'hui, non pas en changeant la hala'ha mais en se basant sur sa formulation, car le choul'hane arou'h indiquait une cause dont les problèmes peuvent aujourd'hui être contournés.
Je sais également que selon l'interprétation que font les décisionnaires d'une hala'ha, leurs conclusions ne sont pas toujours les même, notamment en ce qui concerne la lecture de ce que Rambam écrit au sujet du taillage de la barbe...
Donc, pour être précis, même si le "cas" que j'avais exposé pour l'intrument est maintenant interdit, se peut-il que lorsque cet instrument existera des permissions puissent exister ?
J'espère que je ne vous ai pas paru orgueilleux ou autre, et j'espère dans plusieurs années passer ma semi'ha...
'hag saméa'h

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 13 avril 2004 - 23:00

Ce que vous écrivez est très logique. Quand le Rambam écrit que la procédure pour changer une halakha dont la raison est caduque est la même que celle nécessaire pour change une halakha dont la raison est d'actualité, il s'est trouvé des rabbins pour lui rétorquer que s'il en était ainsi, il n'était pas nécessaire d'indiquer le pourquoi des choses (1).
Et concernant l'interdiction précise de jouer d'un instrument de musique, ou tout au moins de taper des mains, les Tossafot ont écrit, à la base du raisonnement que vous avez exposé, que c'était autorisé de nos jours, car nous ne savons pas arranger des instruments de musique.
Cette opinion n'a pas été retenue par la Halakha, sauf dans de rares cas.
Une des raisons qui incitent à la prudence à ce sujet est que l'on peut facilement se tromper dans la recherche des véritables raisons des interdictions, et arriver donc à des conclusions érronées quant à leut actualité. Ce qui vous est arrivé dans votre question quant à l'interdiction de chauffer de l'eau Chabat.
J'attends aussi avec impatience, autant le Sanhédrin que le Machiah'. Le Sanhédrin nous permettra de remettre à jous certains points de Halakha que nous ne pouvons changer aujourd'hui. Il faudrait lever certaines interdictions, en ajouter d'autres, pour que la Halakha soit plus actuelle. Il nous est intetrdit de le faire sans Sanhédrin. C'est pourquoi nous prions trois fois par jour "Hachiva Chofténou kevarichona", nommes nous des juges comme par le passé.
Pour plus de détails sur la question de savoir si et comment la Halakha change, voez le réponse 2658.

1: Hilkhot Mamrim, ch. 2.

eliyoël
Vendredi 16 avril 2004 - 23:00

Chalom Rav,

Au sujet de la question 15202, et après avoir lu les diverses réponses que vous avez données aux questions 6681 et 2658 notamment, j'ai relevé un passage :
"Le point commun des trois exemples pré-cités est que l’on doit éviter les situations pouvant amener les hommes à avoir de mauvaises pensées. Ceci est le principe. La définition précise de ces situations dépend de la Société dans laquelle on vit. Ceci peut varier d’un milieu social à un autre à la même époque."
Je voudrais savoir, comment fait-on pour distinguer le principe de son application lorsque dans un texte un Possek donne un exemple d'application en précisant qu'elle est dans ce cas prohibée, y a t-il un ou plusieurs ouvrages de hala'ha recensant ces principes ?
( et pourriez-vous répondre à ma question 15001 svp, je ne crois pas que je vous l'avait posée, mais j'aimerais connaitre votre avis également -elle est en attente depuis un peu plus de 3 semaines je crois - si vous avez le temps).
En vous souhaitant chavoua tov, je souhaite ne pas vous prendre de votre temps inutilement.

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 17 avril 2004 - 23:00

Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris votre question. Donc si ma réponse vous semble ne pas en être une, n'hésitez pas à revenir.
Il n'y a pas d'ouvrage halakhique qui recense ces principes. Dans chaque halakha, il y a des principes de base que l'on trouve en étudiant les textes de base. On ne les retrouvera pas obligatoirement en consultant le Choulh'ane Aroukh et ses commentaires. Ils se trouvent plutôt dans les textes talmudiques et médiévaux, textes qui ne sont pas toujours à la portée de tous.
Quand une question se pose, le rabbin à qui la question a été posée cherchera dans le Talmud et ses commentaires quel est le principe qui régit cette question, quelles sont les applications qui en ont été faites dans le passé, comparera la situation précise de la question qui lui a été posée avec les antécédents, et décidera s'il y a lieu d'appliquer les choses telles quelles, ou si dans la situation précise le principe sera appliquée autrement.
J'espère avoir été assez clair ... mais je ne suis pas sûr!!