Conversation 17900 - Pas de chance.elle est ashkenaze

Tim
Samedi 3 juillet 2004 - 23:00

Bonjour,
je pense que cette question va vous amuser, mais moi, en ce moment, je n'ai pas envie de rire. Je suis 100% sepharade, et marié à une ashkenaze (100 % elle aussi). Depuis 15 ans. J'ai l'impression de cotoyer quelqu'un qui m'est un peu plus etranger chaque jour. Cette souffrance s'accentue et en devient insupportable. Je pense que je serais marié à une chrétienne ça serait exactement pareil. Nos cultures, notre mode de pensée, nos réactions, notre façon d'envisager la vie, y compris au quotidien fait de nous deux étrangers l'un pour l'autre. Je ne sais que faire. je sais que je serais plus heureux avec une sepharade. Même la religion ne nous rapproche pas, d'accord vous allez me dire que la religion n'a rien à voir, et que nos caractères sont probablement davantage en cause, néanmoins, notre cas est-il si rare ? Merci

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 5 juillet 2004 - 23:00

Vous avez des mots très durs et leur excès même semble indiquer que vous reportez sur une caractéristique somme toute secondaire un faisceau de traits accumulés depuis 15 ans (qu'est-ce qui a pu vous faire croire que cette question allait nous amuser ?)
Nous sommes forts nombreux à être mariés ashkénazes/sépharades et je crois que la proportion des mariages réussis par rapport aux mariages ratés suit la moyenne générale.
Ce qui m'inquiète un peu beaucoup, ce n'est pas que vous dites ne pas savoir quoi faire. C'est tout ce que vous avez fait ou pas fait durant quinze ans. C'est très long, quinze ans. Vous n'en avez jamais parlé entre vous ? Quel est son sentiment à elle ? Et les sentiments ?
Non, je ne vous dirais pas que la religion n'a rien à voir. Je dirais même qu'elle peut effectivement être un facteur de discordre comme le contraire. C'est en tout cas un élément important puisqu'il fait partie de la vie de la famille au jour le jour.
Et cela m'amène à ma dernière remarque. Il semble que vous ayez un peu tendance à faire les questions et les réponses et à projeter sur vos interlocuteurs les réflexions que vous vous faites à propos de vos propres paroles. Ça rend le dialogue très très difficile, car on ne peut s'empêcher de se demander : écoutera-t-il ce que je lui dirai ?
Toutes les différences que vous décrivez sont autant de facteurs d'enrichissement réciproque. C'est de nous qu'il dépend, dès le début du mariage, d'apprendre à faire vivre et vibrer en résonnance nos différences. Si vous vous aimez, il y a peut-être encore une chance de recommencer.

Tim
Jeudi 8 juillet 2004 - 23:00

Bonsoir,
suite à ma question 17900, je reconnais que vous avez raison, j'ai essayé, depuis quelques jours, d'apporter de la douceur à notre vie qui en manquait tant depuis des années, et ça a l'air de marcher. Les sentiments, très enfouis sous les décombres de nos conflits, semblent revenir à la surface. L'ambiance à la maison est meilleure, et les enfants sont plus détendus aussi. Pourvu que ça dure. Merci pour votre réponse et votre clairvoyance.

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 11 juillet 2004 - 23:00

Bon courage et persévérance.