Conversation 1873 - Aliment neutre cuit dans une casserole viande
Bonjour, j'aimerais savoir si je fais cuire quelque chose comme des pates dans une casserole bassari, (sans oignons ou ail, qui puissent rendre l'aliment bassari), est ce que j'ai le droit de le manger avec du lait?.
merci et shana tova
Shalom,
La chose est permise pour les séfaradim. Il faut juste ne pas prévoir une telle cuisson à priori.
Pour les ashkenazim, il sera interdit de manger ces pates en meme temps que le lait. Si elles ont été mélangées avec du lait, il est permis de les consommer.
Cette loi est l'aplication du din de nat bar nat déétera.
références: yore déa 95.
si on a une marmitte de viande et que l'on veut faire cuire un aliment neutre comme par exemple des legumes et que l'on veuille les manger avec du beure; est ce que l'on a le droit?
Un aliment neutre cuit dans un récipient lait ou viande n'ayant pas servi pendant au moins 24 heures après avoir été parfaitement nettoyé pourra être consommé indifféremment avec de la viande ou du lait. (Dîn de "ben yomo")
Voir Cheela 1983 pour la différence entre Séfarades et Achkénazes
Bonjour,
A la question 6070 il semble que les Rabanim aient commis des erreurs, pourriez vous confirmer?
Rav Zenou dit que les sefaradim peuvent manger avec du lait un aliment parve cuit dans un ustensile viande mais cela a posteriori, le yalkut yossef kitzour shulhan arouh Siman tzadi alef dit que cela est permis à priori.(la cuisson elle même : moutar lehathila lebashel mahal parve bekedeira bassarit)
Rav Simsovic dit que le recipient ne doit pas avoir été utilisé pendant 24h mais le yalkout yossef dit "af she hi bat yoma".
Merci pour votre aide et bravo pour votre travail.
Chalom,
Les Rabbanim n'ont commis aucune d'erreur. Le Yalkout Yossef, qui s'inspire de ce qu’écrit son père dans Yabia Omer (Y.D 9,4) se base sur les propos de Maran (R' Yossef Karo) dans son oeuvre Bedek Habayit . Pour la plupart des décisionnaires, ce livre n'a pas force de loi, en particulier lorsqu'une halakha qui y figure, n'est pas répétée dans le Choulkhan Aroukh, comme dans notre présent cas. C'est la raison pour laquelle tous les decisionnaires sefaradim, à l'exception unique du Rav Ovadia Yossef, l'interdisent a priori.
Bivrakha.
Merci pour votre réponse suite a ma question 78964 M. Zerbib.
Je ne remets pas en doute ce que vous dites, mais l'argument du Rav Itzhak Yossef dans le yalkout yossef semble trouver sa racine dans le beit yossef qui ramene l'avis du baal hatruma qui est assez explicite, et il semblerait que l'avis de Rav Yossef Karo dans le shulhan aruh soit resté a l'etat de mahloket entre aharonim.
Pour nos lecteurs, l'argument est intéressant, il semblerait que ceux qui comprennent que le shulhan aruh tranche bediavad sont meduiak sur le lashon au passé (un poisson qui a été cuit est permis). L'argument de Rav Yossef est assez intéressant. Il se base sur le fait que le Maran dans le shulhan aruh emprunte le lashon des rishonim et de la guemara "tel quel", et donc que d'une part le temps employé n'est plus une preuve, et que d'autre part s'il avait change d'avis par rapport a ses précédents ouvrages (dont le beit yossef) il ne se serait pas permis de rester ambigu. Bref je ne sais pas s'il est seul dans ce camp, en tout cas il ramène quelques avis d'aharonim en sa faveur.
En tout cas merci pour les infos elles me sont précieuses. Et merci de m'avoir consacre du temps.
Kol Touv
Votre analyse, avec laquelle je suis entièrement d'accord, est judicieuse et précise, et témoigne d'un très bon niveau d'érudition , kol hakavod.
(J'ai commis une erreur dans ma précédente réponse en écrivant "Avkat Rokhel" au lieu de "Bedek Habayit". J'ai corrigé).