Conversation 19376 - Profiter de travaux interdits chabbat
Un plat cuisiné chabbat est interdit à la consommation pendant le Chabbat.
Qu'en est-il des autres interdictions chabbatiques ?
- si un Juif ouvre une porte à l'aide d'un code pour elle-même, a-t-on le droit de rentrer ?
- si un Juif ouvre la porte à l'aide d'une clé portée pendant Chabbat, a-t-on le droit de rentrer ?
- Si un gâteau a été cuisiné en semaine, mais a été porté Chabbat, a-t-on le droit de le consommer ?
Merci et Hag Sameah
Il y a des différences
1. Non, car on profite de la transgression directe d'un interdit
2. Oui, car dans l'ouverture de la porte à proprement parler aucun interdit n'a été transgressé
3. Non, car la transgression (transport) concerne l'objet lui-même (le plat). Par contre il sera licite de le manger après chabbat, sauf, encore une fois, pour celui qui a commis la transgression. Pour ce dernier, c'est interdit à tout jamais.
Suite question n°19376
Chalom Rav Simsovic,
Vous dites qu'un gateau transporté chabbat est interdit à tout jamais par celui qui l'a transporté.
Il me semblait que c'était tirer profit d'une transgression qui était interdit à tout jamais pour le fauteur.
Or dans ce cas, quel profit tire la personne du transport?
On est dans le cas d'une transgression intentionnelle, d'un interdit derabbanan (en supposant que le transport n'ait pas eu lieu dans un vrai domaine public) pour une chose qui n'a pas subi de transformation.
Merci
Tirer profit d'une transgression commise le Chabbat est interdit à tout Juif pendant le chabbat.
Dans le cas évoqué, après chabbat, les "bénéficiaires du gateau" peuvent le manger. Pas celui qui l'a apporté.
Le Maharal explique dans son commentaire sur la premiière Michna du traité Chabbat que ce traité commence précisément par les différents cas de figure de passage d'objets du domaine privé au domaine public et inversement par ce que c'est la conduite qui définit par excellence la nature du chabbat: Les rapport entre le domaine de l'Unique (rechout haYahid) et le domaines des Multiples (rechout haRabim). Tout se passe comme si nous, les Multiples, étions invités le chabbat dans le domaine de l'Unique. Nous devons donc prendre garde à ne pas bouleverser les ordres de valeur.
Les paramètres auxiliaires auxquels vous vous référez n'ont en l'occurrence pas d'impact sur le principe considéré (ils ne concerneraient éventuellement que la sanction "pénale" pour la profanation du chabbat).
Suite 60151
Bonjour Rav Simsovic,
Il m'est arrivé un cas pratique il y a qques temps similaire à celui du gateau transporté chabbat.
En sortant de chez moi un vendredi soir pour aller prier à la synagogue, je me suis aperçu dans les escaliers que j'avais mes lunettes de vue sur le nez. J'étais dans les 18 mintes donc j'aurais pu remonter chez moi et les reposer à la maison mais je ne l'ai pas fait (sans doute par négligence).
Je précise qu'il s'agit de lunettes de confort qui ne me servent pas pour lire ou me guider dans la rue car je vois bien sans. Donc je n'ai pas le droit de les porter chabbat (de peur de les retirer dans la rue).
Est-ce que d'après ce que vous dites, cette transgression volontaire implique que je ne puis plus utiliser mes lunettes de toute ma vie et qu'il faille en utiliser une autre paire?
2/ Autre cas de figure: chabbat dernier je me suis aperçu le vendredi soir à la synagogue que sur mon manteau l'étiquette était à moitié décousue et donc pendait à moitié à l'intérieur du manteau. Le Rav m'a dit que c'était un problème de mettre ce manteau chabbat. Du coup je l'ai laissé à la synagogue le vendredi soir.
Dans ce cas de figure j'ai porté ce manteau sur le chemin pour aller à la synagogue mais cette fois j'ai transgressé de manière involontaire puisque j'ignorais qu'il y a vait cette étiquette décoléée.
Est-ce que je peux contiuer à porter ce manteau?
Merci pour votre réponse
Les lunettes sont considérées comme faisant partie de vous comme un vêtement, même si c'est pour le confort, à preuve que vous avez pu sortir avec elles sur le nez sans vous en rendre compte. (voir discussion dans az nidberou §64 page 108)
Une fois l'étiquette recousue ou retirée, il n'y a pas de problème à utiliser le manteau.(et ce n'était pas pas seulement une transgression involontaire (dans la mesure où c'était une transgression, ce qui est loin d'être absolument évident) c'était aussi quelque chose dont vous n'aviez ni besoin ni avantage, même indirect.
Donc il n'y a en aucun cas analogie avec le gâteau.
A propos des questions 60151 et 60526 et avec la permission de Rav Elyakim Simsovic,
Peut-être faudrait il distinguer la transgression volontaire de la transgression par inadvertance, auquel cas la Halakha semble moins sévère quant au profit de la faute pour celui qui l'a commise.
Hanoukka Sameah !
Avec la permission de l'intervenant, il faut être plus précis.
Si on dit que "la Halakha semble moins sévère", cela veut dire concrètement quoi et quelle est la source ou la référence ?