Conversation 19520 - Monter a la Torah pour un incirconcis

Dans le livre de responsa du Rav Azriel Hildesheimer (Chout Rabbi Azriel chapitres 4 et 5) est cité un échange de correspondance entre lui-même et le Rav Ytsha'k Elh'anan Spektor de Kowno à ce sujet.
Le Rav Hildesheimer, lui-même en exercice à Berlin, conseille d'écrire à un rabbin en poste à Paris ou à Londres, où cette question doit se poser couramment.
Sa conclusion est cependant que ceci n'est pas interdit, et c'est aussi la conclusion du Rav Spektor.
Entre les lignes de ce qu'écrit le dernier on peut à mon avis lire qu'il y aurait bien voulu interdire, mais que la Halakha ne le faisant pas explicitement, il ne le pouvait pas. Il écrit malgré tout à son interlocuteur d'agir selon son entendement.
Plus près de notre époque, le Rav Waldenberg (Tsits Eliezer 11, 9) écrit un responsum plus détaillé dans lequel il cite de nombreux exemples à l'appui de sa thèse qu'il ne faut en aucun cas autoriser une telle chose. Comment peut-on laisser une personne qui transgresse une loi aussi fondamentale que la Mila dire une bénédiction dans laquelle elle remercie D'ieu de nous avoir donné la Tora? Que cette personne accomplisse d'abord la loi de la circoncision!
Pratiquement, il semble que la réponse à cette question doit donc être laissée à l'appréciation des rabbins de chaque pays, en fonction des conséquences que peut avoir telle ou telle décision dans ce domaine. Dans certains endroits le refus de laisser monter de telles personnes à la Tora aura un effet bienfaisant et les poussera à se rapprocher plus de la communauté, dans d'autres au contraire ils s'en éloigneront. C'est donc une question qui plus que toute autre doit être laissée à la discrétion des autorités religieuses locales.