Conversation 2670 - Port du Talith et des Tefilin par les femmes
Shalom chers rabanim
En m'aventurant sur le net j'ai eu l'occassion de lire que les femmes étaient vivement encouragé à porter le talith et les téfilines. Est ce vrai ? En ce qui concerne la kipa. Qu'en est il ?
Merci pour votre site
Shalom,
Les femmes n'ont pas le droit de mettre les tefilines (Choulhan Arouh 38,3. Birke yossef...) et le talith (Choulhan Arouh 17 et Arouh Hachoulan...)
Le site que vous avez a de grandes chances de ne pas etre orthodoxe, faites attention!
Bonjour !
Dans une de mes questions (2670) vous dites qu'il est interdit à une femme de porter le talith... J'ai entendu lors d'une émission téléviser le Rabbin Eisenberg (en compagnie d'un autre rabbin) dire qu'elles en étaient exemptées puisque c'est une mitsva lié au temps !
Le rabbin Eisenberg est resté neutre sur la question... Il a cependant précisé que ce n'était pas une interdiction mais une exemption!!! Pouvez vous m'éclairer ?!
Deuxième question : si cela n'est pas une interdiction... pensez vous que l'idée pourrais évoluer dans l'optique de "tolérer" les femmes avec le talith ?!
Shabbat shalom a vous
Yom Yerouchalayim 5763
Louanges au Maître des destinées
qui nous a rendu la Ville tant aimée
Puisse-t-il y rebâtir la Maison de Sainteté
Lieu de réconciliation pour toute l'humanité
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Votre question comporte plusieurs aspects que je voudrais distinguer : un aspect halakhique d'abord, puis un aspect psychosociologique.
L'aspect halakhique lui-même comporte deux aspects, un aspect fondamental et un aspect formel ou de formulation.
L'aspect fondamental a été indiqué dans votre question concernant le fait que les femmes étaient dispensées de ces mitzvoth parce qu'elles sont liées au temps.
Cela dit - et c'est l'aspect formel ou de formulation - le Choulhane Aroukh précise que si les femmes veulent les pratiquer bien qu'elles en soient dispensées, on ne le leur permet pas et c'est pourquoi le rav Zenou a dit laconiquement que c'était interdit.
L'argumentation talmudique à ce sujet explique que les conditions de port des téfiline sont telles que bien que a priori on devrait les porter toute la journée on en a réduit l'application au temps de la prière et que si les hommes n'étaient pas tenu par la Thora à les mettre il y aurait lieu de s'interroger sur la possibilité même de le faire ; donc s'il en est ainsi pour les hommes qui y sont astreints, comment le permettre aux femmes qui en sont dispensées ? Ce qui répond du même coup à la deuxième question.
Mais je voudrais ajouter une considération sur l'aspect psychosociologique. Nous vivons à une époque où on cherche à neutraliser ou à supprimer la réalité par des idées qui lui sont contraire. Et on se paye de mots pour y arriver, tels que égalité, et d'autres du même acabit.
On mélange ainsi ce qui doit être distinguer pour soigneusement éviter d'unifier ce qui devrait l'être. C'est, d'après la tradition intérieure d'Israël, exactement ce qu'a été la faute de l'arbre de la Connaisance.
Un homme n'est pas une femme et une femme n'est pas un homme et il faudrait encore le répéter beaucoup puisque apparamment ce n'est plus évident. Ils sont ensemble ce que la Thora appelle Adam, mot pour lequel il n'existe pas de pluriel et qui est à la fois nom propre et substantif désignant ce que nous appelons l'identité humaine. Il y a donc pour la Thora évidence qu'il ne saurait y avoir supériorité de l'un sur l'autre (et si déjà ce serait plutôt de l'une sur l'autre) mais qu'il y a égale dignité même s'il y a inégalité de situations, l'essentiel étant que lorsque la dignité et la respectabilité des personnes est en jeu, celle de la femme a priorité sur celle de l'homme.
C'est la raison pour laquelle dans tous ce qui concerne le fonctionnement social et l'évolution des moeurs des adaptations peuvent s'opérer avec le temps, mais dans tout ce qui concerne les mitzvoth de la Thora la question qui se pose n'est pas "pourrait-il y avoir ?" mais "pourquoi y aurait-il ?". Les mitzvoth ne sont pas données à notre appréciation subjective ni pour notre satisfaction. Par elles nous réalisons la volonté de Celui qui nous donne la Thora. C'est à cela que nous devons nous efforcer en tenant le poste qui nous a été assigné et non à faire - au sens strict du mot - ce que bon nous semble.
Si des femmes se sentent inférieures parce qu'elles ne mettent pas les téfiline, ce n'est pas avec la halakha qu'elles ont un problème, mais avec la société occidentale qui leur inculque l'idée comme on gave les oies que les femmes devraient en tout être identiques aux hommes. Je soupçonne cet hyperféminisme d'être en réalité d'origine masculine puisqu'il comporte une hypervalorisation des comportements masculins considérés comme des prérogatives ou des privilèges, au détriment de la féminité de la femme jugée - sait-on pourquoi ? - indigne, insuffisante ou pire.
Désolé. Si l'Occident est malade, qu'il se soigne, s'il le peut et s'il n'est pas trop tard ; mais si sa maladie est contagieuse, nous devons nous en prémunir. C'est très simple à faire. La Thora sert aussi à ça.
Hag Saméa'h