Conversation 29250 - Pardon au mort
Bonjour Messieurs les Rabins
Je voulais juste savoir pourquoi on demande pardon au mort pendant l'enterrement .
Merci d'avance
Chalom,
On demande généralement pardon de s'être peut-être mal occupé de lui pendant l'enterrement.
Mais c'est aussi l'occasion pour chacun de faire une introspection et de vérifier si il s'est bien conduit avec la personne qui s'est éteinte.
suite de la réponse à la question 29250:
Le sujet du pardon au mort m'interpelle aussi. D'un point de vue """"""technique"""""" (notez bien les guillemets), ne serait-il pas préférable pour le mort de lui accorder son pardon plutôt que de le lui demander.
Je m'explique: on sait qu'au moment de Kippour, D. accorde éventuellement son pardon (je dis "éventuellement" car la repentance doit être en cet instant sincère et il faut que chacun soit son conscient qu'il n'existe aucun "automatisme" même en ce jour) pour les fautes commises envers Lui. Mais il appartient à chacun d'obtenir le pardon des personnes qu'il aurait offensées.
Afin d'alléger l'"ardoise" du défunt, ne serait-il pas préférable d'accorder son pardon plutôt que l'inverse.
Excusez-moi pour le terme "technique". Je voulais simplement faire abstraction de tous les côtés dramatiques de ces pénibles moments.
L'un n'empêche pas l'autre.
Mais nous préférons faire remarquer que NOUS sommes redevables et responsables plutôt que de faire remarquer que c'est notre prochain qui l'est.
Nous préférons toujours battre notre coulpe que celle de notre voisin.
Suite de la réponse à la question 29391:
Merci de votre réponse. Certes, je suis tout-à-fait d'accord à vous sur le fond, en considérant l'acte d'un point de vue des vivants. Mais _et c'est pourquoi j'ai employé le terme de "technique" _ le fait d'excuser plutôt que de s'excuser n'est-il pas "préférable" pour le défunt, pour les raisons que j'ai déjà développées.
En fait, je me pose pour moi-même la question, prévisionnellement à (avec l'aide de D.) mon 120eme anniversaire, ne devrais-je pas laisser pour consigne à mes proches d'obtenir leur pardon plutôt que leur excuse?
Chalom,
Vous soulevez un point intéressant auquel je n'aurais pas pensé sans vos réflexions.
L'idée est peut-être que nous ne devons pas nous attendre à ce qu'après notre mort les choses s'arrangent pour nous de façon automatique. Que le pardon nous sera accordé par nos pairs sans efforts de notre part.
Nous devons régler toutes nos affaires avant. Un peu dans l'esprit de la Michna dans Pirkey Avoth (2, 10) qu'il faut faire Techouva un jour avant notre mort.
Suite de la réponse à la question 29531:
Merci de votre réponse. Oui, c'est vrai, dans l'esprit de la Techouva à réaliser au plus tard un jour avant sa mort, la question est abordée sous un éclairage différent de celui auquel je pensais.
Pour aller plus loin dans cette voie, supposons (dans le cas de personnes vivantes) qu'un homme, se sentant d'abord offensé accorde après une période, son pardon à son offenseur alors que ce dernier ne l'a pas sollicité (par négligence ou même pas défi). L'offenseur est-il théoriquement déchargé de sa faute?
Merci de votre réponse, de toutes vos réponses toujours adéquates et tellement pleines d'enseignement.
Chalom,
Il y a un texte magnifique que certains récitent tous les soirs avant de dormir, dans lequel nous déclarons que nous pardonnons à tous ceux qui nous ont offensés, enervés, qui ont fauté envers nous, que ce soit dans notre corps, notre argent, notre honneur ou tout ce qui nous touche, et demandons qu'aucun homme ne soit puni à cause de nous.
Nous n'attendons pas qu'on nous demande pardon, nous l'accordons de nous même, dans l'amour du prochain. Et si nous le faisons sincèrement, pourquoi ne serait-il pas déchargé de sa faute?
Suite de la réponse à la question 29659:
Merci beaucoup de cette très intéressante conclusion. Je vais tâcher de suivre cette voie...
Nos meilleurs voeux de réussite