Conversation 30337 - Le fruit defendu de la connaissance

elie7
Dimanche 9 avril 2006 - 23:00

Bonjour,
la faute d'Adam arichone n'était pas d'avoir goutté du fruit du "Etz Adaate"(Arbre de la connaissance)alors comment se fait-il que chaque jour nous implorons achem afin qu'Il nous gratifie du "daate".(=>baroukh ata achem khonene adaate)

Nathan Schwob
Vendredi 23 mars 2007 - 04:47

Vous avez oublié deux petits mots qui font tout la différence: le bien et le mal. Adam a goûté du fruit de la connaissance du bien et du mal. Donc soyez tranquille, personne, même pas D. n'attend de vous de rester ignorant.
Dans la première requête de la prière nous demandons à D. la connaissance, l'intelligence et la compréhension tout d'abord pour savoir prier, pour pouvoir nous adresser à D. sans dire de bêtises, afin que notre parole reflète véritablement une pensée qui tend vers D. Nous exprimons par là, la volonté d'assumer notre nature d'homme, celle d'être une créature qui exprime sa pensée (1) dans sa forme idéale, dans le dialogue avec D..
Nous demandons aussi la connaissance afin de pouvoir justement distinguer entre le bien et le mal, puis revenir vers D., faire Techouva, (c'est la deuxième demande de la prière) et nous faire pardonner nos écarts (c'est la troisième demande de la prière). En effet, comment pourrions nous avoir le toupet de demander à D. de pourvoir à mille et un de nos besoins tout en passant outre sur ce qu'Il exige de nous ? (2)
Vous avez quand même bien fait de remarquer la ressemblance de mot "daat", dans les deux cas. Ce mot désigne aussi la connaissance par le vécu, par l’expérience. L’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est plutôt l’arbre de l’expérience du mal puis du bien. Avant la faute, le bien se distinguait clairement du mal. Après la faute, le bien et le mal s’embrouillent, se confondent souvent et la subjectivité de notre jugement les rend indistincts. Nous demandons donc les connaissances pratiques, adéquates à la vie terrestre qui nous permettrons de re-entrevoir clairement la différence entre le bien et le mal.

(1) Beréchit 2,7 et Rachi.
(2) Choulh’ane Arouch Orah’ H’ayim 116 et Michna Beroura.